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Critique littéraire "En Attendant Bojangles"

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Par   •  16 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  555 Mots (3 Pages)  •  2 460 Vues

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« En attendant Bojangles, » on s’attendait à mieux

“He jumped so high, jumped so high…” En écoutant Bojangles, ils dansent dans leur grand appartement devant un oiseau exotique plus sage qu’eux. Ils sirotent des cocktails, voient défiler les invités chaque soir. Dans leur famille hors du commun, c’est la mère qui mène le bal, avec ses lubies et ses extravagantes folies. “ … Then he lightly touched down.” Mais elle est allée trop loin. Un jour, elle a craqué. Sa douce et rigolote folie s’est étiolée, a dégénéré. Sa frénésie est devenue démence. Elle est tombée en prise à des fous rires malheureux, aussi imprévisibles qu’impétueux. “Il faut la protéger d’elle-même pour protéger les autres,” disaient les médecins. La fête était finie.

« En attendant Bojangles » est souvent loué pour la légèreté avec laquelle il traite du sujet délicat de la folie, mais on pourrait s’interroger sur la nature de cette légèreté. Ceux qui se qualifient de « bons spectateurs » diront que le court roman les a fait tantôt rire, tantôt pleurer. Mais si l’on prend le sujet du livre avec un peu de sérieux, on se demandera si l’aspect drolatique à bien sa place avec le thème des maladies mentales, et si l’histoire n’aurait pas dû émouvoir plus que les cœurs tendres. Si le sujet est des plus touchants, l’écriture ne le rend pas. Et qu’on n’essaye pas de l’excuser par sa brièveté : bien des auteurs ont fourni en moins de 160 pages des histoires bien plus bouleversantes. « En attendant Bojangles » se lit vite et s’oublie vite. Pas que le style d’écriture ne rende le roman plus agréable à lire, non non, cette fois si c’est bien l’effet seul du petit nombre de pages. On pourrait dire que le niveau de langue presque familier rend le livre accessible aux enfants et jeunes adolescents, mais à cela s’ajoutent un humour décalé et des phrases à rallonge dont on a déjà oublié le sens premier quand on en arrive à la fin, et qu’il faut relire trois fois pour comprendre, sans parler du thème compliqué abordé comme s’il s’agissait d’une banalité. L’auteur semble avoir passé plus de temps à intégrer ses jeux de mots de mauvais gout qu’à travailler la trame de l’histoire. On dirait également qu’à 35 piges il a déjà oublié son enfance : le point de vue de l’enfant aux travers duquel est raconté la majorité de l’histoire ne colle pas du tout avec la manière de penser d’un enfant. Si du haut de leurs trois pommes les gamins ne disposent pas encore d’un vocabulaire suffisamment étendu pour exprimer clairement leurs idées, ils ne sont pas pour autant aveugles ou stupides, comme le laisserait penser l’écriture d’Olivier Bourdeaut. Que du contraire, ils ont tendance à comprendre ce que les adultes de perçoivent pas. Le point de vue de l’enfant mal écrit, celui du père qui décrit son épouse comme une jeune femme démente mais jolie, Bourdeaut n’a vraiment pas réussi à rendre ses personnages attachants par un autre moyen que la pitié.

En bref, les mots n’iront pas plus loin que votre rétine et vous laisserons chercher après un sens plus profond que vous ne trouverez pas, à moins peut-être d’être frappé de la même folie que le personnage autour duquel tourne l’histoire, mais cela personne ne vous le souhaite.

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