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Critique Les Nègres

Dissertation : Critique Les Nègres. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Octobre 2015  •  Dissertation  •  649 Mots (3 Pages)  •  434 Vues

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Dimanche 2 novembre 2014

Hier soir, je suis allée voir Les Nègres de Jean Genet. La mise en scène est de Robert Wilson, et les comédiens principaux sont Armelle Abibou, Astrid Bayiha et Gaël Kamilindi. La représentation s’est déroulée au théâtre de l’Odéon.

[pic 1]

Le spectacle démarra par un prologue en mémoire des soldats tués lors de la Première Guerre Mondiale. Les Nègres entrent sur scène en courant, un par un. Sans résister ils lèvent leurs mains en l’air et se figent dans cette position. Ils se réfugient ensuite, lentement et toujours un par un, dans une maison en torchis. La pièce, telle que l’a écrite Jean Genet est une réflexion philosophique sur la condition des noirs. Le spectacle n’a pas pour vocation de nous plonger dans un univers, non, il est plutôt présenté comme un numéro de cabaret, pour nous divertir. Il s’agit d’une cérémonie rituelle que les Nègres effectuent pour divertir le public qui se trouve en face d’eux, c’est-à dire moi et les autres spectateurs. Cette cérémonie consiste à représenter le procès par la Cour des blancs (qui sont en fait des Nègres masqués) du meurtre et du viol d’une blanche par un noir.  Cependant, on comprend qu’en coulisse se déroule un autre procès, un « vrai » cette fois-ci, qui oppose les Nègres à l’un de leurs traîtres.  La cérémonie sert donc à détourner l’attention d’un public (de préférence blanc) pour que celui-ci ne voie pas que les Nègres rendent leur justice eux-mêmes.

La dernière scène du spectacle est un maladroit dialogue amoureux entre deux Nègres, alors que la cérémonie est terminée. L’ultime réplique est dite par la femme :

  • Ce qui est sûr, au moins, c’est que tu ne pourras pas enrouler tes doigts dans mes longs cheveux blonds.

Cette pique suprême, dite sur un ton badin, presque moqueur, dégoupilla la grenade de mes émotions et je me mis à pleurer. Vertu, la Nègresse, en paraissait même fière. Elle nous regarda avec le menton levé, un air hautain et de la malice dans les yeux, dernière provocation avant le tombé de rideau.

Car cette pièce n’est que provocation. Les Nègres masqués de blanc parodient outrageusement les manières des blancs, ils se moquent et contrefont.

Le dramaturge se moque de la société blanche et la dénonce : la blanche violée enfante cinq institutions : la royauté, représentée par la Reine, la Justice, représentée par le Missionnaire (qui porte d’ailleurs un costume de clown), le gouvernement, représenté par le Gouverneur et le peuple, représenté par le Valet. Jean Genet considère donc ces cinq institutions comme étant le fruit d’une action impropre.

Ce spectacle est très difficile à comprendre : les comédiens ne se regardent pas lors des dialogues et il y a beaucoup de personnages portant des noms étonnants (comme Vertu, Village, Neige…).  De plus, on ne sait pas si les noirs masqués sont censés représenter des Nègres déguisés ou si c’est une simple folie du metteur en scène et qu’ils représentent de vrais Blancs. [pic 2]La cour « Blanche »

La mise en scène est très belle et très plaisante. Les dialogues abstraits et imagés sont alternés avec des passages de musique et de danse durant lesquels les acteurs surjouent les Nègres pour nous amuser. Les costumes sont magnifiques et très recherchés : les Nègresses portent des robes à paillettes de couleurs différentes et leurs maquillages sont raccordés à cette couleur. La Cour blanche est habillée tout de… blanc, des chaussures aux perruques et autres chapeaux. [pic 3] Les trois Nègresses

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