Corpus sur le Théâtre: Molière, Beckett, Ionesco

Ce corpus comprend trois extraits de pièce de théâtre. Il y a un extrait de « L’Avare » de Molière datant du XVIIème siècle qui raconte comment Harpagon, un barbon avare et veuf, veut épouser une certaine Mariane, que son fils Cléante aime en secret, et il a recours pour cela à Frosine comme entremetteuse, qui le flatte sur ses vêtements pour en obtenir de l’argent. On a également un extrait d’ « En attendant Godot » par Samuel Beckett en 1952, qui raconte l’histoire de deux vagabonds, Vladimir et Estragon, attendant la venue d’un certain « Godot », qui discutent tout en cherchant quelque chose dans leurs vêtements. Et en dernière œuvre, nous avons « Rhinocéros » de Ionesco écrit en 1959 qui raconte la montée en puissance d’une maladie étrange, la « rhinocérite », à travers deux amis, Jean et Bérenger qui se disputent dans cet extrait à cause de la mauvaise tenue de Bérenger. Le théâtre est une forme d’expression artistique destinée à s’exprimer en publique, en général sur scène, par des acteurs donnant l’illusion de la réalité. Pour accroître cette illusion, le décor est complété par les costumes revêtus par les comédiens, ce qui amène à s’interroger sur les différentes fonctions du costume d’après ces trois textes.

Le théâtre est surtout un art visuel dans lequel le costume joue un rôle prépondérant. Il permet d’éclairer le sens de la pièce en apportant des informations concernant le cadre spatio-temporel. En effet, dans l’extrait 1, l’évocation des « perruque d’étoupes » et de la « fraise » permettent de situer la pièce aux environs du XVIIème, à la cours de Louis XIV, en plein milieux du classicisme, alors que l’évocation de la « chemise » et de la « cravate » dans l’extrait 3 indique la modernité de la pièce qui se déroule au XXème. En revanche, l’absence de détails vestimentaires dans l’extrait 2 confère un aspect intemporel à l’œuvre, idée accentuée par l’emploi du mot « éternité ».

Le costume nous renseigne également sur la classe sociale des différents personnages et les relations qui en découlent. Dans l’extrait 1, la rivalité qui existe entre Harpagon, bourgeois « à l’antique » et les jeunes bourgeois en ce qui concerne la gente féminine est clairement mise en évidence (« Je ne sais pas comment il y a des femmes qui les aiment tant […] avec leurs perruques d’étoupe, leurs hauts-de-chausses »). Dans l’extrait 3, on a une sorte de hiérarchisation entre Jean et Bérenger « dans un triste état », qui s’exprime par le caractère ordonné et « soigneux » de Jean et les négligences de Bérenger avec « ses vêtements chiffonnés » et sa « saleté repoussante ». Par contre, toujours en parlant du manque de détails de l’extrait 2, cela met en quelque sorte les deux personnages sur un pied d’égalité, similarité qui se retrouve dans leurs répliques et dans leurs comportements souvent identiques (Vladimir et Estragon disent la même réplique « Mal ! Il me demande si j’ai mal ! »).

Le costume détermine aussi le tempérament, la situation, l’état psychologique des personnages, ce qui rend ainsi le récit plus vivant, comme dans l’extrait 3 avec la déroute morale de Bérenger qui se retrouve dans sa « chemise d’une saleté repoussante » après une soirée à boire.

Enfin, le costume peut contribuer à exprimer le registre d’une

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