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Compte-rendu "Les fantômes du Brésil".

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Par   •  25 Février 2017  •  TD  •  2 919 Mots (12 Pages)  •  1 404 Vues

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INTRODUCTION

Si l’on jette un regard sur la production littéraire béninoise, on se rend compte immédiatement qu’elle n’est pas commensurable avec le titre éloquent et enviable de « Quartier latin de l’Afrique » qu’a porté pendant longtemps cette ex-colonie française de l’Afrique occidentale. En effet, bien que l’ex- Dahomey ait produit, depuis la colonisation, un nombre considérable d’intellectuels de haut niveau et que l’Abbé Pierre Bouche ait reconnu, dans ses mémoires intitulés La côte des Esclaves et le Dahomey : Sept ans en Afrique Occidentale, qu’il y existait déjà une riche culture littéraire orale bien avant l’arrivée du français, le premier roman écrit par un auteur béninois date seulement de 1929 même si la parution dès 1917, du journal Le Récadère du roi Béhanzin  peut être considérée comme le début de la littérature écrite béninoise. De cette date à aujourd’hui, le Bénin a connu trois générations d’écrivains. Les deux premières générations (1917-1960 et 1960-1970) qui figurent des écrivains de la trempe de Paul Hazoumè, Olympe Bhêly-Quénum, Jean Pliya, Eustache Prudencio… sont relativement bien connues ; car elles ont joui du privilège de pionniers et bénéficié d’une large diffusion suite à l’introduction, après les indépendances, de la littérature africaine dans les programmes d’enseignements en Afrique francophone.

Tandis que la troisième génération, celle qui a émergé dans les années 80 et est composée essentiellement d’auteurs nés après les indépendances africaines, reste presque inconnue du grand public. Pourtant, ce n’est pas le talent et les œuvres de qualités qui manquent chez ces jeunes dont les préoccupations majeures sont la situation socioéconomique de la république du Bénin sous la dictature militaro-marxiste de Kérékou et du Parti de la Révolution Populaire du Bénin ayant sévi dans le pays de 1972 à 1989, et plus généralement, dans l’Afrique des partis uniques et de l’apartheid, de même que les aléas du renouveau démocratique africain à partir du début des années 90. Florent Couao-Zotti illustre bien la verve et la fougue de cette nouvelle génération de romanciers béninois qui refusent la langue de bois. Ecrivain prolifique et protéiforme, il compte déjà à son actif près d’une vingtaine d’œuvres, tous genres confondus.

Notre travail prendra en compte l’une de ses illustres œuvres, Les Fantômes du Brésil. Il ne s’agira pas ici de faire une étude complète de l’œuvre. Le champ de ce travail étant trop restreint, nous aurons donc à confiner nos réflexions à seulement un compte rendu de la lecture des chapitres 7, 8 et 9. De même, en raison des contraintes de longueur de cet article, nous ne ferons pas un développement outrancier. Nous nous contenterons donc, dans ce travail qui n’est qu’une esquisse, d’une note biobibliographique, d’un bref résumé des chapitres, avant d’examiner, à travers les chapitres choisies, quelques thèmes majeurs qui nous fixeront sur la vision de notre auteur, puis une étude des personnages ainsi que la présentation d’un schéma actanciel et enfin une analyse critique.

  1. BIOBIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
  1. Biographie de l’auteur

Florent Couao-Zotti est né en 1964 à Pobè dans le sud-est de la République du Bénin. À sa naissance en 1964, sa mère est sage-femme à l'hôpital de Pobé et son père, fonctionnaire à l'Organisation commune Bénin-Niger (OCBN), une société de chemin de fer. En 1973, sa mère meurt d'un cancer à l'hôpital de Porto-Novo. Florent Couao-Zotti vit deux ans chez sa grande sœur à Parakou, puis chez son père à Cotonou, dans la maison familiale. Il y retrouve une fratrie de dix enfants. Il a fait des études de Lettres Modernes couronnées par une Maîtrise en 1988 à l’Université Nationale du Bénin à une époque où les perspectives d’emploi sont entièrement bouchées. En effet, l’Etat, principal et pratiquement unique pourvoyeur d’emploi, est sous perfusion du Programme d’Ajustement Structurel du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, et tout recrutement est gelé depuis 1985, noircissant davantage l’horizon déjà sombre d’une jeunesse désemparée. Le désespoir du présent et l’incertitude de l’avenir deviennent alors le terreau de la prise de conscience d’une jeunesse qui choisit d’abord la presse murale sur le campus universitaire, puis, de façon plus conventionnelle, la création théâtrale pour exprimer son ras-le-bol d’un pouvoir politique aux abois. Et notre homme, Florent Couao-Zotti, fait partie intégrante de cette jeunesse-là ainsi qu’il l’avoue lui-même lors d’un entretien avec Sylvie Chalaye (2003) : « J’ai commencé à écrire dans un contexte de contestation politique très forte dans mon pays, à la fin des années 80. Et la seule tribune qui pouvait permettre aux étudiants d’articuler cette protestation était le théâtre […] ».

En 1989, il part en Côte d'Ivoire pour devenir professeur de français dans un collège d'Agnibilékrou, mais l'expérience tourne court. Florent Couao-Zotti retourne au Bénin où se prépare la conférence nationale. Puis vient 1990 avec la Conférence nationale des forces vives qui sonne le glas des 18 années du régime marxiste-léniniste et proclame le retour du pays à la démocratie pluraliste. Alors, l’univers médiatique, jusque-là bâillonné, se libère et se libéralise. La presse murale qui a porté en grande partie la lutte estudiantine contre la dictature se formalise et les journaux foisonnent, offrant à de nombreux  diplômés sans emploi une aubaine. Florent Couao-Zotti fait partie de la mêlée. Titulaire d’une maîtrise de lettres modernes de l'Université nationale du Bénin, d'un diplôme de journalisme et d'un diplôme d'entrepreneuriat culturel, il collabore à plusieurs journaux indépendants et devient rédacteur en chef de deux bimensuels humoristiques et satiriques, Le Canard du Golfe et Abito, puis est chroniqueur culturel dans plusieurs quotidiens, Tam-Tam Express (hebdomadaire indépendant ayant paru à Cotonou entre 1988 et 1995); Forum de la Semaine (hebdomadaire ayant paru à Cotonou entre 1990 et 1996), Le Bénin Nouveau (bihebdomadaire ayant paru entre 1990 et 1993)..., avant d'arrêter le journalisme, continuant seulement de publier des chroniques dans le quotidien indépendant La Nouvelle Tribune.

C’est alors qu’il franchit allègrement le petit pas qui sépare le journaliste de l’écrivain et publie en 1995 aux éditions l’Harmattan à Paris, une pièce de théâtre, Ce soleil où J’ai Toujours Soif ou La Nuit des Anges. En quelques années, il réussit à construire une œuvre littéraire originale. Depuis 2002, Florent Couao-Zotti se consacre entièrement à l'écriture qu'il décline dans différents genres littéraires (romans, nouvelles, pièces de théâtre) et dans les arts narratifs (bande dessinée, série télévisée et films vidéo). Véritablement piqué par le virus de l’écriture, il n’arrête plus d’avoir soif, soif d’écrire et de mettre à nu les maux de sa société tant et si bien qu’il décide en 2003 d’arrêter toute autre activité, y compris l’enseignement du français dans le secondaire, pour se consacrer entièrement à l’écriture. Actuellement, il est chroniqueur culturel pour plusieurs quotidiens béninois, scénariste de bandes dessinées, auteur de plusieurs pièces de théâtre, romans, de nouvelles, et écrit aussi pour la télévision. Ecrivain de talent, il se ballade aisément d’un genre à l’autre sans perdre du piquant et de la provocation qui deviennent les principales caractéristiques de l’écriture du jeune auteur à la plume acerbe qu’il est et dont l’œuvre s’inspire, avant tout, de la situation politique et socio-économique de sa terre natale, la république du Bénin.

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