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Complainte Amoureuse à L'imparfait Du Subjonctif (Alphonse Allais)

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Par   •  14 Mai 2012  •  3 402 Mots (14 Pages)  •  2 324 Vues

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Complainte amoureuse

d'Alphonse Allais,

adressée à la chanteuse Jane Avril

Oui, dès l’instant que je vous vis

Beauté féroce, vous me plûtes.

De l’amour qu’en vos yeux je pris,

Sur-le-champ vous vous aperçûtes.

Ah ! Fallait-il que vous me plussiez,

Qu’ingénument je vous le disse,

Qu’avec orgueil vous vous tussiez ?

Fallait-il que je vous aimasse,

Que vous me désespérassiez

Et qu’enfin je m'opiniâtrasse

Et que je vous idolâtrasse,

Pour que vous m'assassinassiez ?

Dans La naissance de la tragédie, Nietzsche pose les bases de sa métaphysique d’artiste. Pour lui, notre existence et le monde ne se trouvent justifiés qu’en tant que phénomènes esthétiques. La volonté créatrice de la nature se manifeste comme une source artistique, et cette puissance se retrouve dans nos instincts. Ainsi l’artiste crée par suggestion imitative, sans même en avoir conscience. Pour Nietzsche, il existe deux principales tendances artistiques : l'art apollinien et l’art dionysiaque, le plaisir pris à l’apparence ou au beau, et le plaisir pris à la laideur ou à la dissonance. Ces deux arts sont complémentaires et toujours en interaction. Au début du chapitre 3, il essaie de démonter l’édifice apollinien, afin de mieux faire comprendre ce qui caractérise ces impulsions artistiques. Le passage étudié va de « La même impulsion .. » jusqu'à « .. ces enfants éblouissants du rêve que sont les Olympiens ».

Ici le thème est donc l’art en tant que métaphysique.

Nietzsche défend la thèse que les dieux de l’Olympe ont été créés par l’instinct apollinien du Beau, afin de mettre le plaisir pris à la beauté de l’éternelle apparence dans des figures précises, et ainsi rendre la vie plus belle et donc plus supportable.

Sa méthode consiste à poser d’abord la thèse d’une manière partielle : Apollon est à l’origine des Olympiens (ligne 1 à 6). Mais pour comprendre de quel besoin découle cette création, Nietzsche introduit un regard extérieur et étranger à sa pensée, qui pourrait être étonné par l’exubérance de vie des Grecs (ligne 7 à 21). Il raconte alors un épisode mythologique, sagesse populaire sensée éclairer la vie de ce peuple (ligne 21 à 37). Grâce à ces précisions, Nietzsche peut enfin énoncer sa thèse complète (ligne 38 à 47). Le texte comporte donc quatre parties.

L’enjeu ici est que Nietzsche cherche à expliquer sa conception de l’art tragique hellène, afin de montrer plus tard que l’art de son temps doit se remettre à l’école des Grecs.

Penchons-nous donc sur la première partie, qui va de « La même impulsion .. » jusqu'à « .. d’Olympiens a-t-elle surgi ? » (ligne 1 à 6).

Nietzsche énonce ici une partie de sa thèse. Il met en regard deux principaux concepts : l’impulsion ou besoin, ainsi que la forme. L’impulsion (ligne 1) est une incitation à agir, tout autant que le besoin (ligne 5) qui nous fait « tendre vers » ce dont nous avons besoin. Ces concepts d’impulsion et de besoin sont à rapprocher de l’instinct. Chez Nietzsche, l’instinct est une force d’affirmation et de création. La faculté artistique provient d’un instinct esthétique, tel une puissance d’art jaillissant de la nature, dont nous ne sommes que les imitateurs inconscients. Ainsi, c’est l’instinct qui nous pousse à créer des formes, et non la conscience. Apollon est une forme sensible (ligne 1 et 2), c’est-à-dire une image, une représentation concrète servant illustrer une vague impression. L’impulsion est inconsciente, confuse, tandis que la forme est sensible, palpable, concrète. La création d’image est donc une objectivation de son instinct, le passage à la contemplation de soi-même en tant qu’œuvre d’art. Apollon est désigné comme le père (ligne 4), car il est l’imagination, la faculté créatrice d’images, et donc l’origine de ces images.

La thèse de Nietzsche, partiellement dévoilée ici, est qu’Apollon est à l’origine du monde olympien (ligne 3). Les dieux sont des figures précises, créées par la faculté d’imagination apollinienne. Mais l’on ne sait pas quel besoin l’impulsion apollinienne satisfait ainsi. Nietzsche nous introduit donc aux futurs arguments du texte, en posant petit à petit les questions que le lecteur pourrait se poser.

Voilà pourquoi, dans une deuxième partie, qui va de « Qui vient au devant .. » jusqu'à « qu’ils ne cessaient de rencontrer « (ligne 7 à 21), Nietzsche introduit un regard extérieur et étranger à sa pensée.

Il est intéressant de noter que, par ailleurs, ce passage lui permet de critiquer de façon plus ou moins voilée le christianisme (ligne 7 : « une autre religion au cœur »), tel qu’il le fait à d’autres endroits de l’ouvrage. Premièrement, les Olympiens ne sont pas là pour ceux qui cherchent l’élévation morale (ligne 8). En effet, il ne faut pas oublier que leur existence découle d’un instinct artistique. Pour Nietzsche, la morale est extérieure au domaine de l’art. La morale renvoie à la pensée consciente, à la raison, alors que l’art est dans l’instinct. Pour Nietzsche, la morale est la mort de l’art, car elle met la beauté dans la connaissance du bien. Or avec l’art il ne s’agit pas de connaissance, mais de vie. Le christianisme, qui ne reconnaît que les valeurs morales, serait donc, d’après l’auteur, hostile à la vie. Pour le chrétien, la vie a toujours tord car elle est nécessairement immorale. Ainsi l’art, qui aime la vie et ses erreurs, ne peut donc conduire à la sainteté (ligne 9), perfection morale qui rend incapable de toute faute, et propension au seul bien. Chez Nietzsche, le saint et l’artiste

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