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Commentaire triste tropique

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Par   •  29 Septembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 235 Mots (5 Pages)  •  4 127 Vues

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Gouttefangeas Maëlis                                                                                1°3

Commentaire

        Claude Lévi-Strauss est un ethnologue du XXème siècle qui a étudié la philosophie. Son œuvre Tristes Tropiques parue en 1955 et est un récit qui relate ses expéditions au Brésil. Le texte argumentatif étudié ici est l'incipit, l'auteur y exprime ses réserves à exposer son aventure.

En quoi cet incipit annonce-t-il un récit de voyage non traditionnel ?

Dans un premier temps, nous verrons la critique faite par l’auteur sur les voyages grâce au registre polémique puis dans un second temps que le voyage de l’ethnologue et l’écriture de ce livre sont uniquement à but scientifique.

        Tout d’abord, Lévi-Strauss expose au lecteur son mépris pour les voyages en les critiquant. Effectivement, la première phrase, au ton polémique : « Je hais les voyages et les explorateurs » l1 annonce explicitement son dégoût pour ces excursions. Ainsi, dès le départ, l’écrivain expose sa thèse selon laquelle les voyages ne sont pas une bonne chose. C’est ce qu’il va chercher à défendre tout le long du texte. Par ailleurs, l’auteur fait ici une critique de l’aventure car il juge cela futile et la décrit même comme une perte de temps ainsi qu’on le voit avec le champ lexical de la frivolité : « oisives » l7, « insignifiant » l5. Pour l’écrivain, voyage ne doit pas être synonyme de vacances ou de tourisme car cela ne lui apporte aucune connaissance. De plus, l’auteur tourne les dangers du voyage en dérision en les comparant à « une imitation du service militaire » l10. En fait, l’ethnologue ne semble pas trouver que l’aventure est une chose extraordinaire et une source de plaisir comme la plupart des Européens. En revanche c’est pour lui l’origine de problèmes infinis comme on le voit avec la gradation ascendante : « de la faim, de la fatigue, parfois de la maladie » l8 et avec l’hyperbole « mille corvées » l9. En réalité, Lévi-Strauss désapprouve l'aventure et le goût pour l’exotisme de l’Occident car il trouve que c’est une perte de temps dont il ne peut tirer aucun enseignement.

        En premier, le texte se veut polémique afin de soutenir sa thèse. En effet, le verbe de sentiment « hais » l1, très fort, confronte d’emblée le lecteur à l’intensité et à l’agressivité du texte. L’auteur prend position et s’oppose à ce qu’il juge mauvais. De plus, les marques de la première personne démontre l’engagement de Lévi-Strauss pour sa cause et lui permettent d’exprimer son opinion sans détour. En second, l’auteur cherche à attaquer ses détracteurs comme on le voit avec la question provocante : « Et quoi ? » l4. Le ton péremptoire ici utilisé ne laisse pas place à une contestation. Pour appuyer ses propos, l’ethnologue utilise du vocabulaire péjoratif : « honte » l4, « dégoût » l4, « écœurante » l14, « scorie » l16, qui vise à dégrader les voyage. Il cherche alors à rendre l’idée d’aventure répulsive pour le lecteur. Ainsi grâce aux procédés du registre polémique, l’ethnologue défend ses idées et discrédite l’exploration.

        Après avoir vu que le texte est un réquisitoire contre les explorations, nous allons voir que les motivations de l’ethnologue sont uniquement scientifiques.

        En premier lieux, l’auteur refuse d’écrire un récit de voyage traditionnel dont le but est de plaire. Les questions rhétoriques : « Faut-il narrer par le menu tant de détails insipides, d’événements insignifiants ? » l4-5 « Un si pauvre souvenir mérite-t-il que je lève la plume pour le fixer ? » l18-19 prouve que Lévi-Strauss ne porte aucun intérêt à mettre sur papier un simple voyage et cherche à creuser plus loin. On comprend que l’ethnologue souhaite avant tout nous partager ses études sur les différentes sociétés et cultures sans avoir à se soucier de « détails insipides » l5. En outre, il se moque ouvertement des auteurs de récits de voyages en imitant leur style d’écriture : «  A 5h30 du matin, nous entrions en Rade de Recife tandis que piaillaient les mouettes et qu’une flottille de marchands de fruits exotiques se pressait le long de la coque » l16-17-18 ce qui accentue la répulsion de l’ethnologue envers ce genre de livre et son envie de réaliser quelque chose de différent. En second lieu, le temps : « quinze ans » l2 que l’écrivain a mis pour se décider à rédiger ce récit est un nouvelle preuve de ses doutes quant à la rédaction de cet ouvrage. Il semble avoir peur de ne pas faire passer le message qu’il souhaite. Ainsi, cet incipit a pour but d’avertir le lecteur sur la nature du livre qui ne sera pas un banal récit de voyages où l’on décrit l’exotisme mais bien un récit ethnologique. Ici, l’auteur souhaite exposer sa science et non pas divertir.

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