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Commentaire sur la fable La Laitière Et Le Pot Au Lait de Jean de La fontaine

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Par   •  3 Avril 2013  •  1 150 Mots (5 Pages)  •  1 444 Vues

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Commentaire :

La laitière et le pot au lait

Cette fable, la dixième du livre VII du deuxième recueil des Fables, publiées par Jean de La Fontaine, poète contemporain de Louis XIV, en 1678, nous relate la mésaventure d'une jeune laitière un peu trop éprise par sa rêverie, qui verra à quel point le retour à la réalité peut être brutal.

I.] La marche du texte

Nous découvrons Perrette en chemin pour la ville : l'imparfait (" prétendait arriver ", v. 3 ; " allait à grands pas ", v. 4) suppose que l'action est déjà engagée. Le narrateur nous invite donc à suivre le personnage des yeux. Le rythme même des phrases ainsi que le développement du récit semblent épouser la marche physique et le cheminement mental ou la rêverie du personnage.

Le rythme de la marche

La longueur des phrases, plus étendues que dans bien des fables de La Fontaine, doit d'abord nous arrêter. La première phrase (v. 1 à 6) nous donne à lire une description en mouvement : tout se passe comme si l'on voyait le personnage de loin ; Perrette n'est d'abord qu'une simple silhouette que caractérise le pot porté sur la tête. En la regardant s'approcher, on distingue de mieux en mieux les détails vestimentaires (le cotillon, les souliers).

Le rythme binaire des vers suivants (v. 7 à 10) épouse le rythme de la marche en traduisant une sorte de balancement : les octosyllabes (v. 7-8) alternent avec des alexandrins (v. 9-10) ; les vers longs ("Achetait un cent d'oeufs,// faisait triple couvée ") comme les vers courts (" Notre Laitière // ainsi troussée ") sont également partagés ou scindés en deux parties égales (hémistiches) par une pause nettement marquée (césure).

D'un rythme plus uni, le vers 11 (" La chose allait à bien par son soin diligent ", c'est-à-dire avec application et zèle, elle menait son affaire à bien), où la césure est moins marquée, nous fait sentir que Perrette allonge le pas, sous l'effet de son enthousiasme.

Un cheminement mental

En même temps que le rythme physique de la marche, le texte nous rend sensible le cheminement mental du personnage. On glisse insensiblement d'un phénomène d'anticipation bien compréhensible (après avoir vendu son lait, Perrette devra " employer " l'argent reçu) à une rêverie qui s'affranchit peu à peu de la réalité au point d'oublier le moment présent. L'imagination de Perrette s'emballe sans que l'on puisse dire à quel moment exactement.

Un jeu subtil sur la valeur des temps verbaux favorise ce glissement : l'emploi de l'imparfait au vers 9 (" en employait l'argent ") peut normalement prendre, dans un récit au passé. une valeur hypothétique proche du conditionnel (avec cet argent, je pourrais acheter. par exemple). La valeur de l'imparfait dans le vers suivant (" achetait un cent d'oeufs [ ... ] ") est déjà sensiblement différente : tout se passe comme si Perrette avait déjà oublié la condition de ses projets (il faut d'abord vendre le lait), comme si le conditionnel était un futur certain. Un degré supplémentaire est franchi dès le vers 11 : mentalement, les oeufs sont déjà couvés. Le temps s'accélère, et c'est logiquement au présent que Perrette s'exprime ensuite au style direct (" Il m'est [...] facile ", v. 12).

Ce brouillage des repères temporels est mis en lumière dans les vers 14 à 18 : les nombreuses occurrences du futur viennent

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