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Commentaire de la scène 8 Acte III de la tragédie Andromaque de Jean Racine

Fiche de lecture : Commentaire de la scène 8 Acte III de la tragédie Andromaque de Jean Racine. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2014  •  Fiche de lecture  •  852 Mots (4 Pages)  •  2 715 Vues

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Andromaque III, 8.

Commentaire (Éléments de réponse)

1. Axe 1 : Le dilemme.

Le personnage d’Andromaque est placé dans une situation déchirante : si elle épouse

Pyrrhus, elle trahit son père, sa patrie et son mari; mais si elle reste fidèle à l’amour des vaincus, elle sacrifie son fils. Ce déchirement tragique se marque de façon sensible dans la composition même du passage : Andromaque est prise tour à tour par deux mouvements contraires qui opposent deux « souvenirs ».

• 1e sous-partie : Le souvenir douloureux de la fin de Troie.

Idée Citation Analyse de la citation Effet produit

une nuit de destruction « funérailles », « ensanglantant », « nuit cruelle, nuit éternelle », « étincelants », « palais brûlants », « frères morts », « sang », « cris des mourants », « flamme ». Champ lexical de la destruction

« cette nuit cruelle » (v.5) Personnification Andromaque revit l’horreur de la scène.

Hypotypose.

« une nuit éternelle »(v.6) Etirement du temps dû à l’horreur subie.

Répétition de « nuit » + place des adjectifs « cruelle » et « éternelle » à la rime

Idée Citation Analyse de la citation Effet produit

La cruauté de Pyrrhus « les yeux étincelants » Mise en apposition du groupe

Rime « étincelants »/ « brillants » (v7-8) L’incendie est la conséquence directe de la haine de Pyrrhus. (brûlé de plus de faut que je n’en allumai » vers 320).

« de sang tout couvert » Pyrrhus est d’une cruauté impitoyable.

« Voilà comme Pyrrhus vint s’offrir à ma vue ;/ Voilà par quels exploits il sut se couronner » (v.14-15) Anaphore du présentatif « voilà » Surenchère, amplification du portrait cruel de Pyrrhus esquissé par Andromaque.

« exploits » : ironie (antiphrase) d’Andromaque. Le mot « exploits » désigne par une antiphrase douloureuse l’atrocité de ses crimes. Ce serait à ce monstre qu’Andromaque devrait sacrifier la mémoire des siens.

-Ce portrait de Pyrrhus fait de lui l’incarnation de la cruauté impitoyable qui a décimé la famille d’Andromaque et ruiné sa patrie.

Idée Citation Analyse de la citation Effet produit

le devoir de mémoire : une nuit inoubliable et sans cesse revécue. «Dois-je oublier », « songe » répété 4 fois en début de vers ou d’hémistiche, présentatif « Voilà » répété 3 fois Reprises anaphoriques Le souvenir de cette nuit est présenté comme un devoir, un devoir de mémoire.

« figure-toi », « peins-toi » verbe à l’impératif l’implication du destinataire dans le discours d’Andromaque

Vers 11 : «Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants » Anaphore du verbe « songe » au début de chaque hémistiche du vers.

Une horreur revécue non comme un souvenir abstrait, mais comme un ensemble de sensations toujours concrètes. Souvenir insupportable.

Répétition de « cris »

Hypotypose

« Figure-toi Pyrrhus […]/ Entrant » (v.7-8)

« ensanglantant » (4), « échauffant » (10). Présent de narration, participes présents. Souvenir inaltérable.

→ Impossibilité d’épouser un tyran qui a tué sa famille et sa patrie.

• 2e sous-partie : L’amour maternel et conjugal : Astyanax est le seul souvenir qu’elle a d’Hector.

-Anaphore de « ce fils » (vers 24-25) + rejet au vers 24.

-paroles d’Hector rapportées directement par l’intermédiaire d’Andromaque.

• 3e sous-partie : L’indécision d’Andromaque.

-le questionnement de l’héroïne : interrogations rhétoriques.

-« Andromaque éperdue » mise à distance, impuissance face aux horreurs : incapacité d’action qu’elle n’imagine pas retrouver tout à coup pour trahir son peuple.

-La multiplicité des destinataires est le signe du trouble d’Andromaque qui n’arrive pas à fixer sa pensée et à la rendre efficace.

-Les vers inachevés sont nombreux et se développent sur deux répliques : ils montrent l’indécision de l’héroïne.

-La ponctuation est aussi révélatrice : phrases exclamatives, interrogatives, points de suspension.

Mais à peine son refus est-il exprimé, une fois la tirade achevée, que Céphise lui en montre les conséquences dans un vers d’une ironie cinglante : « Eh bien, allons donc voir expirer votre fils ».

La jeune mère se trouve ainsi devant un choix impossible, inhumain. Si ce dilemme est parfois le sort du héros cornélien, les héros de Corneille - Rodrigue, Horace, Camille, Cinna - ont le moyen de dépasser l’alternative tragique par un mouvement héroïque. Que peut faire Andromaque ? Elle est la plus pitoyable des victimes.

2. Axe 2 : Cette scène est propre à susciter la pitié du spectateur.

Le discours d’Andromaque éveille donc la pitié des spectateurs car il fait entendre la voix de la victime qui ne peut échapper aux visions de malheur qui la hantent. Elle est habitée par des images douloureuses qu’elle tente de faire voir à sa confidente: ce sont les horreurs d’une nuit où elle a perdu, après son mari, « privé de funérailles » (v. 1) son père, ses frères, sa liberté. Toute la scène est vécue par Andromaque comme l’indiquent les expressions « à mes pieds », « à ma vue ». C’est elle qui se détache au centre de la scène, isolée par le passage à la troisième personne. Face à elle, la « foule des vainqueurs », le jeune Pyrrhus, « de sang tout couvert ».

Figure poignante de la victime hantée par le malheur qu’elle a subi mais toujours exposée aux menaces du vainqueur, Andromaque suscite la pitié propre à la tragédie.

Sa noblesse, la sincérité de son amour, les horreurs subies composent une image inoubliable de la faiblesse humaine.

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