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Commentaire composé, les fausses confidences, scène 10, acte III - Marivaux

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Par   •  4 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 854 Mots (8 Pages)  •  5 974 Vues

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Commentaire composé,

« Les Fausses Confidences »

Marivaux

Scène 10, acte III.

        À l’aube de la révolution française Marivaux, auteur, écrit dans ses livres les mœurs de son temps et explique sa société à travers ses pièces. Metteur en scène dans la comédie italienne à Paris, il illustre avec ses personnages typiques les différences entre statuts sociaux mais aussi leurs similitudes. Dans « Les Fausses Confidences », Marivaux expose justement le thème des relations entre personnes de différents statuts en nous contant la quête d’un jeune attendant qui, afin de gagner l’amour de sa maîtresse, élabore un plan à l’aide d’un valet. Dorante, le prétendant parvient à prouver son amour et son honnêteté à l’aide de plusieurs confidences erronées qui donnèrent son nom à la pièce. La scène que nous allons à présent étudier montre une scène de réconciliation entre Araminte, la maîtresse de Dorante, et sa  femme de chambre Marton. Il est intéressant de montrer toute la force de ce dialogue de réconciliation qui met en évidence la relation entre les personnages tout en faisant avancer l’histoire. C’est pour cela que nous analyserons tout d’abord la force du dialogue qui met en évidence le thème de la réconciliation pour ensuite observer les nombreux enseignements que nous procure ce texte.

        Nous allons donc tout d’abord observer la force de ce dialogue qui grâce à plusieurs procédés, d’écritures et théâtral, met en évidence la réconciliation.

Dans ce dialogue on peut voir que Marton, pourtant servante, est celle qui fait avancer la réconciliation. Ses répliques sont plus longues et plus construite que celles de sa maîtresse qui se contente de répondre aux nombreuses interrogations de Marton par des phrases courtes qui ne font pas évoluer la conversation. De plus on voit bien que l’élément qui amène à la réconciliation est le sacrifice de Marton lorsqu’elle repousse ses sentiments pour Dorante. Les deux femmes se réconcilie donc grâce à celle-ci qui affirme « Laissons là mes sentiments » et qui fait passer sa maîtresse avant elle pour une raison qu’elle cite peu après : « Rien ne m’est si cher que vous ». La servante à la fin de cette scène de réconciliation qu’elle mène, reçoit le succès qu’elle attendait : regagner la confiance d’Araminte ce que l’on voit grâce à la réplique de celle-ci : « Je te la rends toute entière ». L’effort que fait Marton dans cette scène met donc en avant le processus de réconciliation qui agit entre les deux femmes.

Ce processus de réconciliation dans cette scène est distinctivement séparé en trois étapes : la distance, le conflit et enfin la réconciliation. Ces étapes sont appuyées à l’aide des mouvements présent dans le texte et dans le jeu des acteurs. Au début de la scène, les deux personnages ont une certaine distance et le discours est froid. Les didascalies laissés par Marivaux : « triste » et « froidement » indiquent aux actrices la manière de jouer et de dire les répliques. On imagine donc les deux femmes éloignées l’une de l’autre et l’insignifiance que Araminte montre envers Marton à ce moment est accentuée par ses marques d’exaspération : « point d’explication », « finissons ». Après ce moment de distance s’installe le conflit qui commence à la réplique d’Araminte où, encore une fois, Marivaux a laissé une didascalie précisant que celle-ci répond « avec impatience ». Durant ce conflit, les femmes échangent des questions, l’une malheureuse, l’autre excédée. Sur scène, les actrices commenceraient probablement à hausser la voix pour dire leurs répliques : « Mais que voulez-vous que je vous confie ? Inventerai-je des secrets pour vous les dire ? », « Madame d’où vient ma disgrâce ? ». Le mouvement continue donc à évoluer car afin d’être plus persuasive la servante se rapproche de sa maîtresse cassant en même temps la distance qui les séparait. Suite à la déclaration de Marton au sujet de l’amour de Dorante, le conflit est arrêté et coupé par le « Hélas » d’Araminte. Les deux femmes se tombent alors dans les bras l’une de l’autre avec les didascalies : « d’un ton doux » et « lui baisant la main » qui nous le confirme. Cet amour retrouvé finit donc ce mouvement en trois temps. Les femmes au début de la scène étaient distantes et froide et finissent cette même scène proche et chaleureuse en étant passé par la confrontation.

Nous avons donc vu que le thème de la réconciliation est bien mis en avant dans cette scène et Marivaux nous présente en quelque sorte son processus. Son texte parle donc avant tout de l’inimitié à l’amitié retrouvée mais aussi du mécanisme qui permet de renverser ces deux sentiments. On remarque directement l’animosité dans cette scène grâce à la première réplique de Marton qui nous montre directement qu’il y un problème et une tension entre les deux femmes. Ce sentiment est ensuite confirmé par Araminte qui, avec une phrase courte et impérative, essaye de faire taire sa domestique : « Oh ! Point d’explication, s’il vous plait ». Le discours est clair et froid et n’amène pas de discussion et cet aspect est accentué par le fait que contrairement à son habitude, Araminte fait bien attention de garder son statut de maîtresse par rapport à Marton en utilisant des phrases comme « J’y consens ». Elle met donc de côté leur amitié et, malgré les supplications de sa servante, garde une attitude froide et dépourvu d’affection. Suite à cette inimitié, apparaît le processus qui va, dans ce cas, renverser la situation. En effet, Araminte est heureuse et attendris d’entendre les aveux de Marton : « J’ai persécuté par ignorance l’homme du monde le plus aimable, qui vous aime plus qu’on a jamais aimé ». Ses sentiments basculent alors et sa réplique « Hélas » marque le début des nombreuses paroles d’amour que vont se montrer les deux amies. Le changement d’atmosphère est vite identifiable car on remarque que Araminte est enfin attentive à ce que lui dit Marton ce qu’elle n’était pas jusque-là. Elle s’intéresse même à ses sentiments lorsqu’elle la questionne au sujet de Dorante : « Tu l’aimais donc ? » à quoi Marton répond « Laissons là mes sentiments. Rendez-moi votre amitié comme je l’avais, et je serai contente ». Cette réponse de Marton est une réelle preuve de fidélité et d’amitié car elle sacrifie ses sentiments afin de combler sa maîtresse. Marivaux présente bien le thème de l’amitié retrouvé avec en plus un champ lexical des sentiments positifs : « amitié », « contente », « consolée », « attendris » mais aussi « Rien ne m’est si cher que vous ».  Enfin Marivaux effectue un parallélisme entre la réplique : « Oh ! Point d’explication, s’il vous plait », au début de l’entretien lorsqu’Araminte est froide et : « Ah ! Je te la rends toute entière » au moment où Araminte rend toute sa confiance à Marton et est amicale et aimante ce qui a bien pour effet de montrer l’amitié auparavant perdu puis retrouvée.

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