Commentaire: Voltaire contre l'intolérance religieuse (1ère partie le fanatisme)

C’est en 1764 qu’est apparu le dictionnaire philosophique écrit par Voltaire (mais publié anonymement afin d’éviter d’être poursuivi par la justice de l’époque) et qui vise entre autre à dénoncer l’intolérance religieuse. Dès lors, on peut se demander comment Voltaire dénonce- il l’intolérance religieuse au XVIIIème siècle ?

I/ A travers l’exemple du fanatisme

1- Un discours modalisé

On remarque dès les premières lignes de son article sur le fanatisme l’utilisation de comparaisons comme « le fanatisme est ce que la rage est à la colère », où le locuteur prend position contrairement à l’idée initiale que nous nous faisons du dictionnaire : des explications neutres. Ce contraste a pour but de créer la polémique.

Dans cet article, Voltaire affirme son opinion à travers un vocabulaire colérique « leurs fureurs », mais également grâce à l’utilisation d’auxiliaires modaux (notamment dans sa phrase « il faut fuir » afin d’exprimer son dégoût pour les fanatiques) et de la négation lorsque les frénétiques « ne voient pas que ces exemples […] sont abominables ».

2- Une relation de confiance

Par ailleurs, il définit le fanatique dans la deuxième ligne comme « celui qui a des extases », cette fois à la manière classique d’un dictionnaire afin de convaincre son lecteur de la véracité de ces propos et le mettre en confiance.

On observe de plus que la valeur du présent est majoritairement celle de vérité générale puisque le locuteur ne laisse aucune place au doute.

De tout l’article, Voltaire ne fait qu’affirmer des faits, accentués par l’implication régulière de la religion et de la loi malgré le fait qu’elles « ne suffisent pas […] et sont encore très impuissantes contre ces accès de rage ». La seule question rhétorique posée dans le quatrième paragraphe nous amène encore une fois à une affirmation : « le fanatisme est incurable ».

3- L’ironie

Tout du long, Voltaire manie le lexique de la maladie et l’emploie à travers des métaphores péjoratives toujours dans l’objectif de décrédibiliser les personnes qu’il juge de « cerveaux infectés », « malades incurables » et fait écho à une maladie qui se propagerait tel un « poison ».

Il utilise également un vocabulaire injurieux afin d’exprimer son profond mépris « misérables », « imbécile», « fripons » et un vocabulaire du meurtre « assassine » « coupe la tête ». Ainsi, toutes les exagérations sont mises en œuvre pour frapper les esprits.

Il termine son article par la conclusion que le seul « remède » serait la philosophie ce qui est plutôt ironique puisqu’il affirme dans cette même phrase que « le fanatisme est incompatible » : il s’agit donc d’une antiphrase.

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