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Commentaire sur le chapitre 3 du conte Candide de Voltaire

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Par   •  15 Septembre 2012  •  1 753 Mots (8 Pages)  •  2 235 Vues

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I. Une mise en scène pour gérer l’atrocité

1. Une vision spécieuse du monde : la guerre vue par Candide

a. la guerre comme symphonie

Candide personnage focalisateur : description organisée autour de lui. Attention portée sur l’orchestre (analogie entre instruments de musique et les armes dans énumération à fin déceptive [bathos]). Dysharmonie terminale de cette énumération (canon) mais domaine commun (le bruit). Mise en valeur de ce dernier élément par sa présence dans le thème de la phrase suivante (amorce d’une suite d’énoncés sur les armes (mousqueterie, la baïonnette).

b. une distorsion de l’image : les procédés euphémiques dans le premier paragraphe

Guerre comme opération mathématique. Caractère comptable de la description (ensuite la mousqueterie… la baïonnette fut aussi) : addition de morts (se monter à), soustraction de soldats (renversèrent, ôta). Expression imprécise : (à peu près six mille hommes, environ neuf à dix mille coquins, quelques milliers d’hommes, trentaine de mille âmes). Récit euphémique : (boucherie héroïque : périphrase oxymorique, ôta du meilleur des mondes, renversèrent, fut la raison suffisante de la mort de, âmes → euphémisation par métonymie, compensation, périphrase). Image élogieuse de la guerre en décalage avec la réalité (anticatastase). + tuerie justifiée par le système philosophique leibnizien tel que caricaturé par Voltaire (ch. 1 de Candide) : meilleur des mondes, raison suffisante (choc des deux éléments de l’image obtenue).

c. un début optimiste : la guerre comme meilleur des mondes

Guerre comme phénomène nouveau pour Candide (tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes) : il la voit avec ce qu’il croit savoir du monde. → L’image d’une armée orchestre est liée à cette idéologie. Cf. série d’adjectifs « si beau… » rendue harmonieuse par le rythme ascendant (2/2/3/5) (= ens. de + en + fascinant ?), formant un alexandrin marqué par l’anaphore de l’adv. d’intensité et l’allitération en [b]. →Aperçu mensonger de la guerre, décalage (cf. II), mais narration : atrocités de la guerre.

2. Le bruit et la fureur : une initiation catastrophique[1] au monde tel qu’il est

a. une symphonie guerrière

Chgt psychologique du héros déclenché par péripétie. (Rappel situation) Ici monde purement masculin : entourage fait de bruit et de fureur + crescendo dans l’horreur qui pousse le héros à se cacher d’abord, puis à fuir. Impression initiale qui laisse la place à un opéra barbare, théâtre de la cruauté et de l’infamie humaines. Passage de l’harmonie à l’enfer (1er / 2e §) est annoncé sous forme d’antithèse dans la deuxième phrase (+ hyperbole qui place face à face les deux termes). Harmonie infernale qui se poursuit par l’évocation des Te deum (rappel culturel : chant propitiatoire et de louange) : paraît ici comme un couac, inharmonieux et même indécent, compte tenu du tableau qui suit.

b. un voyage en enfer

Symphonie héroïque →« boucherie héroïque » : scène d’horreur qui suivent rendent irréel le tableau (+ personnage dont nous n’avons plus le tableau, comme s’il avait été anesthésié. Narration de détails hyperréalistes, en opposition frappante avec le tableau comptable précédent. Accumulation de participes passés, de formes passives et de verbes à sens passif : traitement subi et agents absents. Œil du narrateur devenu incapable de vision synthétique (plans de + en + rapprochés). espace organisé de façon binaire (Ici, là), pour une vision obsessive de membres dispersés du corps humain : incapacité du personnage à se détacher de l’horreur qui l’entoure. A la fois effacé, inactif et entré de plain-pied dans la guerre. Accumulation des horreurs commises : faire voir à Candide le monde tel qu’il est.

c. une forme d’initiation

Expérience affreuse, mais apparence initiatique de l’expérience. Situation : découverte du monde réel, solitude du héros. Personnage captivé d’abord par des éléments agréables, puis incapable d’agir. Observateur d’un drame qui le dépasse mais où il est censé être acteur. Situation actancielle dans laquelle candide est initié au monde, d’où insistance sur le rituel de la guerre. Candide transformé par cet épisode et préparé à affronter ce qui va suivre. Mais Voltaire ne se fait pas le chantre de la guerre, mais la leçon vaut comme un coup de semonce catastrophique. L’objectif, finalement, est de gérer l’atrocité. d’où l’utilisation du personnage naïf, d’une vision subjective de la réalité. Nous passons d’une désacralisation à un tableau impressionnant (hypotypose) : susciter la réflexion par la persuasion.

II. Absurdité et ironie : une dénonciation bouleversante de la guerre

1. Une parodie de texte épique

a. un début d’épopée prometteur…

Nombreux éléments épiques dans ce

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