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Commentaire de la pièce de théâtre Fin de partie de Beckett

Note de Recherches : Commentaire de la pièce de théâtre Fin de partie de Beckett. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2014  •  1 711 Mots (7 Pages)  •  1 250 Vues

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Commentaire de texte : Fin de Partie de S. Beckett.

Fin de partie, célèbre pièce de théâtre rattaché au théâtre de l’absurde fut écrite par Beckett en 1957, période marqué par le traumatisme de la Second Guerre Mondiale. Cette pièce met en scène deux personnages : Clov et Hamm. Le passage que nous allons étudier et la scène d’exposition ou interviennent successivement les deux personnages dans une atmosphère « grisâtre ».

Dans quelle mesure assistons-nous à un « lever de rideau » paradoxal sur une « Fin de partie » ?

Dans un premier temps nous nous intéresserons à l’étude de l’espace scénique, puis dans un second lieu à l’étude des personnages. Pour finir nous verrons le caractère méta-théâtrale de cette scène d’exposition qui nous offre une vision sombre de l’humanité.

I.

Fin de partie commence par une longue didascalie très précise sur la mise en scène de la pièce. Le premier élément évoqué par Beckett est dédié à la description du décor de la scène, décor très simple : « intérieur sans meuble », « deux petites fenêtres haut perchées », « une porte », « un tableau retourné », « deux poubelles »… On a donc dès le début la construction de l’espace scénique, lieu dans lequel les acteurs vont évoluer. Au centre de ce décors ce trouve Hamm assis dans un fauteuil. Le fait de préciser que ce personnage se trouve au centre nous indique que Hamm va être l’un des personnages principal. La pièce commence dans une atmosphère « grisâtre », c’est-à-dire ni blanc, ni noir, dans l’entre deux comme dans une sorte de néant. Il n’y a qu’une seule porte qui ne donne pas sur l’extérieur, elle mène à une cuisine qui est elle-même close. Les fenêtres qui pourraient donner l’impression que le lieu n’est pas fermé, toute fois elles sont en hauteurs et couvertes par des rideaux, le seul moyen de pouvoir y accéder est d’utiliser un escabeau, ce qui renforce l’impression d’enfermement. Les mouvements fait par Clov vont permettre de délimité la scène, on a l’impression que Clov fixe des points, trace des lignes, il balise l’espace scénique en utilisant les 3 dimensions (haut-bas, droite-gauche, avant-arrière). On se retrouve face à une sorte d’échiquier géant. Les « deux poubelles » recouverte par un drap sont placées non loin de Hamm, le spectateur comprend donc qu’elles vont jouer un rôle important dans la pièce mais on ne sait ce qu’elles contiennent. Hamm et les deux poubelles sont des points fixes que les spectateurs découvriront seulement lorsque Clov enlèvera les draps qui les recouvrent, Clov va donc opérer une sorte de levé de rideaux sur Hamm et les poubelles. C’est lui qui va faire découvrir le reste du décor au spectateur, il prépare la scène.

L’espace scénique a une importance primordiale dans la scène d’exposition. C’est ce que le spectateur voit en premier lieu et qui donne le ton de la pièce. Le jeu des lumières, la couleur grisâtre, cette impression d’enfermement ainsi que la sobriété du mobilier vont permettre de créer un cadre ou les dialogues entre les personnages prendront un sens particulier. Si Beckett a insisté sur les détails dans cette première didascalie c’est surement car il voulait que la pièce, quel que soit le metteur en scène, soit représenter selon ses désirs, car cette mise en scène à un sens bien précis.

II.

L’espace scénique est comme nous avons pu le voir très important cependant il ne faudrait pas délaisser la présence des deux personnages sur la scène. On peut se rendre compte que Clov est un personnage de théâtre et non une personne, il « contemple la scène, se tourne vers la salle ». De plus son « regard fixe, voix blanche » accentue sur le fait qu’il n’a pas encore vraiment endossé son rôle. Si l’on étudie l’onomastie du prénom Clov on se rend compte que cela signifie « clou » en anglais, ce qui explique sa « démarche raide et vacillante ». Clov est droit comme un piquet certes mais il arrive tout de même à se déplacer. Il se livre à une sorte de pantomime qui peut faire penser à un déplacement mécanique ou encore au déplacement de Chaplin dans ses films muets, avec des mouvements raides et répétitifs. Son « teint très rouge » lui donne un côté clownesque ce qui peut prêter à sourire. Toute fois on peut remarquer que le prénom de Clov n’est nommé qu’en deuxième position, il n’apparait dans la didascalie qu’après l’énonciation du prénom de Hamm. On peut ainsi en déduire que Clov ne sera qu’un personnage secondaire contrairement à Hamm qui est cité en premier mais aussi placé au centre de la scène. C’est Clov qui va découvrir Hamm de son drap, il va « lever le rideau » sur le deuxième personnage et le mettre à jour face au publique. Le fait que Hamm soit recouvert d’un drap le rabaisse au statu d’objet, il est couvert comme on recouvre un vieux meuble. On peut penser que la relation qu’il y a entre Clov et Hamm est une relation maître/valet, en effet Hamm semble ne pas pouvoir bouger assis dans son fauteuil « un mouchoir taché de sang étalé sur le visage, un sifflet pendu au cou, un plaid sur les genoux,

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