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Commentaire Littéraire sur le conte Grain D'Aile de Paul Eluard

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Par   •  18 Mai 2013  •  1 319 Mots (6 Pages)  •  3 475 Vues

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Paul Eluard est un poète français de la première moitié du XXème siècle. Il appartient au mouvement surréaliste, il écrira d’ailleurs le Dictionnaire Abrégé du Surréalisme en 1938. C'est en 1926 que parut son premier recueil important, Capitale de la Douleur. Il est connu pour ses nombreux poèmes mais on va étudier Grain-d’Aile, un conte de Paul Eluard, publié en 1968 dans Œuvres complètes. Ce conte est l’histoire d’une petite fille nommée Grain-d’Aile. Son plus grand souhait est d’avoir des ailes. Un jour, un écureuil lui propose de remplacer ses bras par des ailes. Nous nous intéresseront à la dernière partie de ce conte : « Comme c’est peu pratique, des ailes ! ». Nous allons traiter les différentes visées didactiques en insérant l’art du récit.

La première visée didactique montre une allégorie de l’auteur. En effet, celui-ci qui s’évade en écrivant, montre ici comment la petite fille s’évade d’une autre façon. Elle se sent seule et veut donc s’évader pour surpasser cette solitude, elle choisit alors d’avoir des ailes comme lui propose l’écureuil. Grain-d’Aile est seule car elle est différente. Effectivement cette petite fille peut courir très vite car elle est très légère, et elle est également amie avec les oiseaux. Elle choisit donc les ailes car elle ne veut plus être seule mais une fois avec, elle est de nouveau seule : « ses frères […] commencèrent à se moquer d’elle », «  le petit groupe un peu effrayé », « pourquoi le petit Pierre faisait-il semblant de ne pas s’intéresser », « un peu dégrisée ». On peut alors se demander si l’écriture n’est pas une façon de s’évader pour Paul Eluard, mais en restant les pieds sur Terre. Cette hypothèse est renforcée par le fait qu’il a donné son nom de famille à son personnage : son vrai nom est Eugène Émile Paul Grindel.

Cependant, Eluard a lui aussi essayer d’aller dans les nuages. Effectivement, il a appartenu au mouvement surréaliste et dadaïste mais il a compris qu’il fallait avoir des limites et ne pas sombrer dans la folie. Il est allé au ciel mais a su retomber sur terre. Mais il reste différent car il est capable de s’envoler et de s’évader quand il écrit : il est marginal, il ne sent pas comme tous ceux qu’il cite dans le dernier paragraphe, «  ceux qui sont les légers et ceux qui le sont moins, ceux qui marchent en regardant les cailloux du chemin, et ceux qui marchent en regardant le ciel […] ». Grain-d’Aile fait finalement parti de ceux-là car elle reprend une vie sur terre après avoir repris son apparence physique normale. Cette longue et dernière phrase trace un peu, dans la mélodie, le parcours de Grain-d’Aile. On l’imagine virevolter dans les aires, monter puis redescendre et puis atterrir en douceur pour finalement repartir seulement dans le rêve et l’imagination. Cette phrase à rallonge a de nombreuses virgules, il y a une accumulation et des anaphores qui relance la phrase. Cela crée un ralentissement du rythme renforcé par le mot « lentement ». On ressent alors la douceur et l’apaisement que procure le texte, quelque chose de magique. Le poète, quant à lui, est maladroit sur terre mais agile dans les aires, à l’inverse de l’écureuil qui est agile partout.

On assiste donc ici à une mise en abyme de l’auteur et de sa place dans la société ainsi qu’à une allégorie de lui-même en tant que poète.

On peut voir une autre visée didactique qui est : Faut-il avoir peur de la nuit ? Faut-il avoir peur de rêver ? En effet, le dernière espoir de Grain-d’Aile doit être atteint avant la tombée de la nuit mais « le dernier rayon du soleil glissait derrière l’horizon ». Cela apporte du suspense à l’histoire, on se demande alors si elle va arriver à temps. Cet aspect-là est renforcé par « il n’y avait pas un instant à perdre » et « folle d’angoisse ». Si la nuit tombe, elle ne pourra plus faire demi-tour, il sera trop tard et elle devra garder ses ailes pour toujours. On peut donc se dire qu’à ce moment-là,

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