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Commentaire Du poème Mai d'Apollinaire

Mémoire : Commentaire Du poème Mai d'Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2013  •  1 167 Mots (5 Pages)  •  2 900 Vues

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Avec son recueil Alcools, paru en 1913, Apollinaire renouvelle le lyrisme en l'ouvrant à la poésie de la modernité ; il s'inscrit ainsi dans la continuité de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud.

Texte extrait de Rhénanes, inspiré par sa liaison avec Annie Playden.

Poème que son titre place sous le signe du renouveau, mais qui, paradoxalement, offre quand même une vision négative et mélancolique du monde et de l’amour.

Caractérisation (à titre indicatif ; en tenir compte dans l’explication, mais ne as le dire au début, ainsi, tout « sec ») :

Poème de 4 strophes, 3 quatrains et un quintil ; absence de ponctuation ; alexandrins ; rimes le plus souvent croisées, parfois embrassées ; quelques rimes pauvres ( mai/aimée ; ruines vignes).

Thème : Evocation sur le mode nostalgique d’une promenade en barque sur le Rhin. Registres : lyrique et élégiaque.

Lignes directrices de l’explication

Confidence lyrique : le poète dit « je », mais le poème dépasse aussi la confidence pour devenir méditation sur la nature et la valeur de l’amour. La femme aimée est à peine nommée, mais l’évocation du paysage en trahit la présence obsédante.

I- Un paysage ambivalent

a) Vie et mort

 Eléments de vie :

- Le printemps, signalé par métonymie « mai ».

- Présentation positive : emphase de la répétition, effet de mouvement (voc : en barque, s’éloigne ; rapidité du vers nominal elliptique du verbe ; rythme 2 4 4 2 ), adj mélioratif « joli ».

- Champ lexical d’une nature vivante et printanière : saules vergers fleuris pétales, cerisiers, vigne (2x) lierre, rosiers, osiers, roseaux, fleurs

- Beaucoup de ces termes sont au pluriel : nature vive et abondante ; le champ lexical de la floraison (fleuri, pétales, fleurs) renvoie aussi à l’épanouissement de la nature.

 Eléments de mort :

- Illusion de vie, car champ lexical du deuil et de la mort : pleurer, flétris, figeaient, ruines.

- Jeu de mots du dernier vers : mise en valeur du verbe pleurer à l’hémistiche, renversement de l’expression saule pleureur avec insistance sur larmes (adj devient verbe, action), qui contaminent le paysage (riverains = rive-rhin)

- Associations négatives : v5 et 6. Opposition fleuris/se figeaient ; opposition hémistiche positif « cerisiers de mai » et négatif « les pétales tombés » ; opposition qui se retrouve dans les sonorités (dureté des dentales du premier hémistiche et douceur des fricatives du second.)

- Gradation : vergers fleuris…pétales tombés...pétales flétris : gradation d’autant plus saisissante que les deux derniers éléments sont à la même place dans le vers. Idem : rime intérieure fleuris/flétris.

- Perte de la luxuriance du paysage aussi dans dernière strophe : il renvoie à une nature dépouillée (osiers, fleurs nues) ; adj « vierge » a des connotations négatives (s’oppose à la nature féconde) ; de même le mot « ruines » , mis en valeur par la diérèse, a des connotations négatives de mort. Connotations de violence aussi ds le verbe secouer

b) Mouvement et immobilité

On trouve cette opposition dans :

 Lexique : lexique du mvmt (barque, s’éloigne, suivait, s’éloignait, secoue) ; lexique de l’immobilité et de la lenteur (se figeaient, lentement).

 Eléments du paysage : mouvance du fleuve, immobilité de la montagne. Opposition mvmt/immobilité soulignée par rime antisémantique montagne/s’éloigne.

 Êtres humains : mobilité du narrateur sur la barque et immobilité des dames qui semblent figées dans une position hiératique.

 Cette opposition est particulièrement sensible dans la 3ème strophe :

- on y trouve verbes de mouvement (menés, suivaient, traîné, s’éloignait) ;

- cpdt effet de lenteur, donné par imparfait, rythme de ce quintil composé d’une longue phrase avec double enjambement.

- Double étirement du fleuve et du chemin ; place forte de l’adv « lentement » à la rime ; rythme lent des 2 premiers vers (cf accentuation) : effet de cahotement ds rythmes et sonorités du v 11.

 Donc , malgré présence égale du mvmt et de l’immobilité impression qui domine est celle de la lenteur,

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