LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire Du Sonnet VI "Las où Est Maintenant Ce mépris De Fortune" De Joachim Du Bellay

Compte Rendu : Commentaire Du Sonnet VI "Las où Est Maintenant Ce mépris De Fortune" De Joachim Du Bellay. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Octobre 2014  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  10 124 Vues

Page 1 sur 6

En 1558, Du Bellay, poète de la Pléiade, fait paraître à Paris un recueil intitulé Les Regrets. Le poète revient alors d’un séjour de plusieurs années à Rome qui fut pour l’auteur une expérience plutôt amer. C’est donc un enthousiasme qui part en désenchantement. Quelques mois après son retour, il publie coup sur coup de nombreux recueils important dont Les Regrets. « Las où est maintenant ce mépris de fortune » est un poème du découragement où Du Bellay, loin de son pays natal, en vient à douter sur son inspiration. C’est cette expérience amère qui explique le titre du recueil dont le registre principal est le lyrisme et de tonalité élégiaque. Comment le poète sublime-t-il son sonnet en élégie ? Dans une première partie nos verrons comment le poète structure son poème sur un jeu d’oppositions ; puis dans un deuxième temps nous montrerons que ce sonnet est révélateur de l’expression d’un regret moral ; enfin dans une dernière partie, nous analyserons l’expression d’un regret qui mène à la création poétique.

Tout d’abord, Du Bellay structure ce sonnet par un jeu d’oppositions temporelles mais aussi lexicales. Ainsi, sur le plan temporel, les quatrains sont dominés par le présent d’énonciation « est », vers 1 et 2 et « sont », vers 5 qui souligne l’interrogation présente et douloureuse sur le passé. Dans les tercets, le passé composé « je n’ai plus », vers 12 et « je ne l’ai plus », vers 13 met l’accent sur le lien entre le passé et le présent. Temps de l’accompli, il établit une sorte de comparaison entre le passé et la situation présente pour mieux mettre en évidences que ces deux époques n’ont plus aucun lien. Mais les deux parties sont tout de même liées avec la présence de l’adverbe « maintenant » dans les deux parties. Regretter ce qui n’est plus, c’est parler du présent.

Sur le plan lexical, dans les deux premiers quatrains, les expressions sont mélioratives et proposent une image heureuse et euphorique du poète. A l’opposé, dans les tercets, cette image fait état d’une humeur instable et dissonante. On relève deux tableaux antithétiques où : « ce cœur vainqueur » (vers 2), « honnête désir de l’immortalité » (vers 3 et « ces doux plaisirs (vers5), expressions toutes valorisantes et soulignant une inspiration heureuse qui s’oppose à « maîtresse de moi » (vers 9), « maitre de soi » (vers 10) et « mille maux et regrets qui m’ennuient » (vers 11), expressions qui au contraire suggèrent l’absence d’inspiration et l’inspiration perdue.

Ainsi, deux périodes sont présente dans le sonnet : un présent douloureux et un passé heureux. Le regret de l’inspiration passé des quatrains répond au découragement face à l’absence d’inspiration présente dans les tercets. Ces opposition sont soulignées par un jeu de question/réponse qui structure également le poème qui dans les quatrains de demande ce qu’est devenu son inspiration d'avant, tandis que les tercets sont les réponses désabusées de ces questions.

Dans un deuxième temps, ce poème nous peint l’expression d’un regret moral qui est difficile à surmonter pour le poète. En effet il donne une impression de profond désarroi, d’une grande altération dans sa personnalité, avec un sonnet introduit par « las » qui exprime son regret et donne la tonalité du poème. De plus, cette question « Où est… » qui est reprise tout le long des deux premiers vers et « où sont » au vers 5 montre que le poète est perdu dans sa quête de l’inspiration avec laquelle il garde une certaine distance d’où l’accumulation d’adjectifs démonstratifs ; il a perdu son énergie morale, ce qu’il appelle son « mépris de Fortune » au premier vers et la force des termes qui caractérisent sa situation : « serf », « mille maux » vers 11 ennuie l’esclave de la fortune qu’il est devenu.

Par ailleurs, à partir des deux tercets,

...

Télécharger au format  txt (7.9 Kb)   pdf (90.5 Kb)   docx (10.8 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com