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Commentaire du poème Las, où est maintenant ce mépris de Fortune de Joachim de Bellay

Note de Recherches : Commentaire du poème Las, où est maintenant ce mépris de Fortune de Joachim de Bellay. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Décembre 2011  •  1 274 Mots (6 Pages)  •  2 378 Vues

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INTRODUCTION

Du Bellay a suivi son oncle à Rome entre 1553 et 1557 afin d’obtenir une charge honorifique au Vatican. Il n’obtiendra qu’un poste d’intendant qui sera pour lui une source de désillusion d’autant plus amère que la France lui manque. C’est dans ce contexte qu’il rédige en 1558 un recueil au titre largement évocateur : Les Regrets. Après avoir déploré la chute de l’empire romain qu’il croyait grandiose (cf. Les Antiquités de Rome), Du Bellay revient à lui-même pour déplorer une autre chute, à savoir l’euphorie qu’il avait connue à Paris, essentiellement au niveau de la création littéraire. Dans ce poème « Las, où est maintenant », Du Bellay développe une tonalité élégiaque pour mettre en place le thème de la perte d’inspiration. Nous montrerons donc comment la composition très rigoureuse de ce sonnet permet au poète d’exprimer sa déploration (tristesse et regrets).

I. LES DEUX QUATRAINS, MARQUE DE L’ELEGIE

L’apostrophe initiale « Las » (vers 1) donne immédiatement au sonnet sa tonalité élégiaque. En effet, les regrets vont être la marque récurrente de ces deux quatrains. Ils sont rendus par un questionnement répétitif qui prend la forme d’anaphores : « où est », « où sont ». Du Bellay utilise la forme concentrique et fermée du sonnet pour mettre en avant ses regrets et donner au texte une structure logique très claire : les deux quatrains qui constituent une succession de questions qui renvoient au passé vont s’opposer aux deux tercets qui sont des réponses qui renvoient au présent. Cette structure souligne en fait l’anéantissement du passé, la perte des illusions, la perte des ambitions de jeunesse, autant de thèmes concrétisés ici autour d’un topos cher à la Pléiade, à savoir la perte d’inspiration poétique. Les expressions des deux quatrains vont trouver dès lors leur écho dans les tercets (« Fortune » vers 1 et 9, v.3 ≠ v.12, v.2 ≠ v.10, v.4 ≠ v.13, v.6 ≠ v.14). Ces procédés antithétiques sont mis en évidence par une opposition entre la modalité interrogative des vers 1 à 8 et la modalité assertive des vers 9 à 14.

L’adverbe temporel « maintenant », placé à la césure médiane du vers 1, est lui aussi reprit au début du vers 9, soulignant ainsi l’articulation, le contraste, entre quatrains et tercets. Il renforce également l’exclamation initiale « Las » et insiste sur l’aspect insupportable résigné pour le poète de ne plus avoir d’inspiration et de ne plus être au-dessus des autres (cf. vers 4 qui concrétise l’importance de l’inspiration avec la présence à l’hémistiche du mot « flamme »).

Ce premier quatrain est finalement l’évocation de l’idéal de la Pléiade que Du Bellay semble avoir perdu et qu’il regrette :

- Le poète est au dessus des hommes (vers 4)

- Le poète défie les dieux et possède une sorte de pouvoir divin

- Le poète est immortel par son art poétique, ce qui semble suggéré dans ce texte par la présence constante d’adjectifs démonstratifs qui ont une valeur laudative : « ce mépris »,

« ce cœur », « cet honnête désir ».

Dans la continuité de l’image de l’inspiration poétique, le deuxième quatrain met en avant le tableau allégorique des Muses elles-mêmes métonymie de l’inspiration et qui n’est pas sans évoquer le

célèbre tableau d’Andrea Mantegna « Le Parnasse ». Cette allégorie est mise en valeur par la musicalité d’une longue phrase dont les enjambements rendent compte de la grâce et de l’élan des Muses dansant. A cela s’ajoute des allitérations de sifflantes et de liquides qui renforcent la fluidité du rythme.

Ici, Du Bellay nous

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