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Commentaire Composé Sur Le Poème "Un hémisphère Dans Une Chevelure" De Baudelaire

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Par   •  24 Mai 2015  •  2 300 Mots (10 Pages)  •  2 529 Vues

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Un hémisphère dans une chevelure, introduction :

« Un hémisphère dans une chevelure » est un poème en prose appartenant au recueil Le Spleen de Paris, sous-titré Petits poèmes en prose et publié en 1869.

Baudelaire reprend ici sous une autre forme un poème versifié des Fleurs du Mal : « La Chevelure ».

Nous verrons dans ce commentaire que ce poème d’amour (I), où la chevelure de la femme est la vectrice d’un voyage (II) à la fois réel et imaginaire, offre toutes les caractéristique du poème en prose (III).

Questions possibles à l’oral sur « Un hémisphère dans une chevelure » :

♦ Que peut-on dire de la forme et de la structure de ce poème ?

♦ Que représente la chevelure pour le poète ?

♦ Quelles caractéristiques de l’univers baudelairien retrouve-t-on dans ce poème ?

♦ En quoi peut-on dire que ce texte en prose est un poème ?

♦ Montrez en quoi ce poème est original.

I – Un poème d’amour

A – Une adresse à la femme aimée

Baudelaire destine ce poème à la femme aimée.

La présence d’un locuteur est ainsi marquée par la 2ème personne du singulier : « Laisse-moi » (v. 1 et 19), « tes cheveux » (v. 1, 5, 6, 19), « Si tu pouvais savoir » (v. 4), « ta chevelure » (v. 10, 13, 16, 17, 18), « tes tresses lourdes et noires » (v. 19).

Il s’agit d’une adresse directe, renforcée par l’emploi de l’impératif (« Laisse-moi », v. 1 et 19).

Par ailleurs, le tutoiement traduit le caractère intime de la relation du poète avec le destinataire.

Enfin, les « tresses lourdes et noires » (v. 19) indiquent que ce destinataire est une femme, et plus particulièrement Jeanne Duval, une des maîtresses du poète associée à l’exotisme.

B – Une atmosphère intime et sensuelle

Le caractère amoureux de la relation se manifeste à travers une atmosphère intime et sensuelle.

En effet, un cadre intime se dessine au 5ème paragraphe à travers un court champ lexical de l’intimité : « divan », « chambre », « pots de fleurs » (v. 14-15).

Par ailleurs, tous les sens du poète sont mis en éveil : « Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux ! » (v. 4).

Le poète est transporté par la chevelure de la femme et plus particulièrement son parfum.

Ainsi un vaste champ lexical de l’odorat et du parfum se déploie tout au long du poème: « l’odeur de tes cheveux » (v. 1), « comme un mouchoir odorant » (v. 3), « le parfum » (v. 5), « parfumée » (v. 8), « je respire l’odeur » (v. 16), « je m’enivre des odeurs » (v. 18).

Mais les autres sens sont également sollicités :

♦ La vue : « tout ce que je vois » (v. 4), « j’entrevois » (v. 10), « je vois resplendir » (v. 17).

♦ Le toucher : « les caresses de ta chevelure » (v. 13), « tes tresses lourdes et noires » (toucher+vue, v. 19), « rivages duvetés » (v. 17).

♦ L’ouïe : « tout ce que j’entends » (v. 4), « la musique » (v. 4-5), « chants mélancoliques » (v. 10).

♦ Le goût : « les fruits » (v. 8), « sucre » (v. 16), « mordre », « mordille », « mange » (v. 19-20).

Les verbes « mordre » et « mordille » soulignent aussi le caractère érotique de ce poème d’amour.

C – Un blason

En poésie, un blason est un poème qui célèbre une partie du corps de la femme aimée.

Dans « un hémisphère dans une chevelure », la femme aimée n’est évoquée qu’à travers une seule partie de son corps : ses cheveux.

Ces cheveux désignent par métonymie la femme et sont presque personnifiés : « tes cheveux élastiques et rebelles » (v. 20).

Il s’agit donc d’un portrait partiel, voire d’un blason.

Le poète fait ici l’éloge de la femme à travers sa chevelure, qui lui donne accès à un monde idéal.

Cette idéalisation est marquée par la plénitude qu’on retrouve dans la répétition de « tout » et « toutes » (v. 1, 4, 6, 11) et l’adjectif « plein » (v. 6), mais aussi à travers le superlatif (« plus bleu et plus profond », v. 8), les hyperboles (« grandes », v. 7 ; « fourmillant », « immense », « l’éternelle chaleur »,v. 10-12 ; « l’infini de l’azur », v. 17) et le lexique mélioratif (« charmants climats », v. 7 ; « beau navire », v. 14 ; « resplendir », v. 17).

Transition : La chevelure, au centre du poème, permet au poète d’accéder à l’Idéal, à l’ailleurs.

II – La chevelure, vectrice du voyage

A – La chevelure : point de départ du voyage

Le thème du voyage est très présent dans le poème. C’est la chevelure qui, dès le 1er paragraphe, fait débuter le voyage et siffle le départ.

En effet, la métaphore du mouchoir qu’on agite pour représenter la chevelure renvoie symboliquement au départ : « les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air » (v. 2-3).

La chevelure déclenche ainsi un double voyage, à la fois réel et imaginaire.

Cette double caractéristique apparaît d’abord dans la distinction entre le terme « cheveux » renvoyant au réel et celui de « chevelure » du côté de l’imaginaire.

Dans ce voyage, on passe ainsi progressivement du concret à l’abstrait, des souvenirs et des réminiscences à la rêverie.

B – Souvenirs aux réminiscences d’un voyage maritime

La référence aux souvenirs apparaît dès le premier paragraphe :

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