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Chapitre 10 et 11, Livre III, Les Aveux

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Par   •  22 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 657 Mots (7 Pages)  •  819 Vues

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Chapitre 10 et 11, Livre III, Les Aveux

(Nouvelle traduction des Confessions par Frédéric Boyer)

I. Introduction

Augustin était encore étudiant à Carthage, sa rencontre avec les Manichéens est datée de façon très précise par les Confessions : elle se situe au cours de sa dix-neuvième année, immédiatement après la lecture de l’Hortensius et un essai de contact personnel avec les Saintes Écritures. Rien n’explique de façon satisfaisante ce retournement. Augustin lui-même n’en donne aucune raison décisive.

A travers les chapitres 10 et 11 du Livre III, Augustin nous aide à comprendre partiellement le Manichéisme ainsi que sa doctrine. Il nous propose des questions théologiques concernant Dieu, le salut, l’origine du monde et de l’homme, notamment le rapport entre la foi et la raison… Ce sont toujours, pour l’humanité, des grandes questions et on tente de trouver la réponse dans les religions et les sciences…

II. Développement

Augustin a commencé le chapitre 10 en nous montrant sa situation : « Je suis ainsi tombé chez des hommes aux délires de puissance, charnels à l’excès, et bavards. » Augustin dénonce chez les manichéens les trois vices : l’orgueil, à cause de leur prétention à tout connaître par la raison et de leur refus de la foi ; l’esprit charnel, en raison de leur matérialisme ; leur bavardage, car ils substituent la verbosité à la vérité, un « bruit de langue » à « un cœur vide de vérité ».

On va se demander « pourquoi Augustin parle – t – il des manichéens avec un accent si critique et violent ? ». Augustin a jugé sévèrement « des hommes » à qui il s’est attaché pendant 9 ans, une longue période de sa jeunesse. Essayons de préciser quelques unes des raisons qui ont pu motiver la démarche d’Augustin. Le Manichéisme se présentait en effet comme la « Religion de la lumière », fondé sur la raison. Il correspondait à l’exigence rationaliste d’Augustin. Il prétendait ne rien imposer et tout démontrer. Cette religion ne pressait personne de croire sans avoir au préalable démêlé et tiré au clair la vérité. En plus, le fait « d’avoir discuté » avec les gens cultivés lui rend honneur aux yeux des autres. Le Manichéisme donc allait bientôt attirer l’attention d’Augustin, un jeune homme à l’âme éprise du vrai.

Considéré comme une gnose, le Manichéisme contient une doctrine totale, à la fois religieuse et métaphysique, définie par le dualisme absolu. Il explique : à l’origine il y a deux Principes antithétiques : la Région du Bien ou de la Lumière où règne le Père de la Grandeur et la Région du Mal, des Ténèbres où règne le Prince des Ténèbres. Le Père habite cette lumière suprême et originelle ; le Fils est un être double : la Puissance de Dieu et la Sagesse de Dieu ; quant à l’Esprit Saint, il est la Majesté du troisième rang… Les manichéens croient en la Lumière, l’image de Dieu et ses serviteurs. La prière constitue un des moyens privilégiés du manichéen pour accéder à la Lumière. De fait, cette nouvelle religion fondée par Mani avait su s’adapter en milieu chrétien. Très tôt, elle avait assimilé la terminologie chrétienne. C’est ainsi qu’ils avaient sans cesse à leur bouche, « les pièges du diable, et une mélasse faite des syllabes » du nom des trois personne divines : Père, Fils et Paraclet (Esprit de Vérité).

Dans la conception manichéenne, le monde et l’homme en particulier sont constitués par un mélange des deux substances en incessant combat : la Lumière, le Bien et les Ténèbres, le Mal, la Matière. Malgré que cette pensée cosmologique soit appréciée par les philosophes de son époque, Augustin a dû les dépasser devant l’amour de Dieu. Pour lui, tout est faux. Et les manichéens parlaient faussement non seulement de Dieu mais aussi de sa création.

Augustin avait confiance en la promesse des manichéens. Il attendait que quelque chose de grand lui soit révélé un jour ; il était avide de la « vérité claire et sans mélange » que les manichéens tenaient en réserve pour leur disciple. Rien ne semble avoir tant charmé les oreilles d’Augustin que ce mot de vérité : « Oh vérité, vérité, du fond du cœur, c’est la moelle de mon âme qui soupirait vers toi quand ils faisaient résonner ton nom à mes oreilles ». Augustin était à la fois soutenu et illusionné par cette promesse. Les manichéens disaient : « vérité, vérité ». Ils parlaient beaucoup de vérité mais elle n’était nulle part en eux. À ce sujet, on retrouve chez Augustin « l’accent de Jésus » quand il parle des pharisiens et docteurs de la loi, des hypocrites.

Mais de quelle vérité parle-t-il ? Elle est Dieu lui-même et finalement le Christ en personne. C’est Dieu qui est vraiment vérité dont les manichéens parlaient faussement, « si souvent et de façon

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