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Cesare Pavese : Dialogues avec Leuco : Les sorcières, l’Île.

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Par   •  28 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  4 333 Mots (18 Pages)  •  921 Vues

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Exposé de littérature comparée

Cesare Pavese : Dialogues avec Leuco : Les sorcières, l’Île.

Cesare Pavese est un écrivain néo-réaliste italien du 20ème siècle. Né en Italie en 1908 et mort de sa propre main en 1950 à 41 ans, il connaît donc les ravages de la guerre mondiale. En effet, il vit l’Italie fasciste de Mussolini à laquelle il s’oppose. Cet évènement biographique est significatif dans sa production littéraire puisqu’il pousse sans aucun doute à réfléchir sur l’existence humaine notamment avec son oeuvre les Dialogues avec Leuco Il s’attache à plusieurs formes, notamment le roman, la poésie et le théâtre. Le néo-réalisme est une volonté de décrire la réalité telle qu’elle est, sans en occulter les problèmes et les injustices, Pavese rompt avec ses formes caractéristiques. Il écrit Les Dialogues avec Leuco entre 1945 et 1947. Cette oeuvre entre plus ou moins dans cette notion, car à défaut de rendre compte des problèmes et des injustices d’une société, elle rend compte de la notion d’Homme, de son essence et des défauts qu’il comporte. Cette période d’après guerre est significative en ce sens, elle remet notamment en cause la place de l’homme et ouvre de nombreuses réflexions existentialistes. Dans les Dialogues avec Leuco il semble réécrire, ou plutôt éclairer les récits d’Homère sur certains points que l’auteur original aurait omit. La mythologie abordée n’est plus celle originelle, mais se fonde plutôt sur l’homme, seul être capable de briser le cercle du destin. L’homme, représenté par Ulysse, obtient sa liberté à travers le souvenir, la connaissance, la parole et se place alors en antithèse avec les créatures immortelles qu’il rencontre. Dans cette oeuvre, Pavese auteur de l’entre de guerre semble vouloir exorciser les maux causées par la seconde guerre mondiale sur la notion d’humanité mais aussi interpréter son vécu personnel. La réécriture que constitue les Dialogues avec Leuco est une réelle innovation dans le monde littéraire. En effet, l’histoire n’est pas changée mais semble au contraire donner de nouveaux points de vues. L’auteur italien éclaire des évènements restés sombres dans la version originale: nous pouvons prendre comme exemple le dialogue de Leucothée et Circé. Circé raconte son entrevue avec Ulysse ainsi que ses différents ressentis à son amie après son départ, alors que ce passage n'apparaît pas du tout dans l’Odyssée d’Homère, omission souhaitée de l’auteur : ’’De cela Homère n’a pas tenu le compte voulu’’. Ainsi change son interprétation à défaut de sa trame originelle.

De fait, nous verrons ainsi comment Pavese articule son oeuvre autour des récits Homériques à savoir ceux incluant Circée et Calypso tout en offrant une réflexion sur un retour à l’homme représenté par Ulysse en contradiction avec la notion d’immortalité.

Dans un premier temps, nous verrons qu’Ulysse semble être une allégorie de l’Homme. Ensuite, nous étudierons en quoi Circé et Calypso sont deux figures emblématiques représentant l’immortalité ; Enfin, dans une dernière partie tout verrons que ces deux femmes constituent deux figures emblématique, qui, de par leur discours, permettent l’ouverture à une réflexion sur l’Homme.

Dans un premier temps, nous verrons dans ces deux extraits L’Ile et Les Sorcières qu’il est question d’Ulysse dans sa notion d’humanité. Dans L’Ile, Calypso souhaite supprimer la qualité mortel d’Ulysse. Dans le second extrait, Les Sorcières, Circé conte à Leucothée sa rencontre et son vécu avec Ulysse, et compare de nombreuses fois son humanité à son immortalité.

Premièrement, nous verrons une des premières caractéristique de l’humanité décrite dans l’oeuvre. Pavese semble fonder une réflexion sur les bases même de l’humanité. Qu’est-ce que l’homme ? Qu’est ce qui le motive ? Nous pouvons remarquer dans l’extrait Les Sorcières que la notion de destin est souvent évoquée. Néanmoins, sa définition, sa fonction et ses conséquences semblent changer selon le point de vue par lequel on passe.

“On ne parle pas du destin avec un homme, ils croient avoir tout dit quand ils l’ont nommé la chaîne de fer, le décret fatal.”L’homme semble alors avoir une définition différente du destin, beaucoup plus fatal que celle des immortels car sa vie est finie. Il semble passer à côté de quelque chose que seul les immortels peuvent palper. Dès lors, Circé semble affirmer que c’est le caractère fatal du destin inévitable qu’est la mort et le caractère fini de leur vie qui les poussent à agir: “Ils ne peuvent accepter de faire des choses déjà faites ou connues”. La notion même de temps est attaquée et semble être sensiblement différente pour l’immortel qui semble mépriser “le retour innombrable des jours”. Ces jours qui défile, dans l’esprit de l’homme, ne le rapproche pas plus de son destin fatal. Il semble ne pas s’en inquiéter et continue de parler et d’agir à l’instar des immortels. Les hommes, selon Circé, attendent la mort comme si cela représentais un changement. Plus que l’attendre, elle semble les attirer. Elle prends l’exemple de Pénélope : ses repas lui permettaient de mieux se préparer à mourir. Nous pouvons envisager que c’est le caractère monotones de ceux-ci, car ils sont sérieux et toujours les mêmes. Elle s’attends comme un changement, néanmoins Leucothée fait remarquer à Circé qu’il n’a pas accepter de devenir un porc. Se métamorphoser est un réel changement pourtant. Ici, Circé va comme mettre l’homme dans un cadre : “Ulysse était ainsi, ni porc, ni dieu, seulement un homme, extrêmement intelligent et brave devant le destin”. La vie de l’homme face au destin est comparée à un jeu d’échec à la fin de l’extrait. Les échecs sont un jeu très réglé, avec beaucoup de normes, mais il n’en reste pas moins un jeu imprévu et différent à chaque fois. L’homme, ne connaissant pas le destin mise à part sa toute fin, est donc poussé à chaque fois à agir à être et devenir, il est en mouvement perpétuel.

Ensuite, nous pouvons voir que l’homme n’est pas capable de rire de la “comédie” dans laquelle il joue, selon Circé. Son destin fatal le pousse à toujours faire preuve d’intelligence. Il se compose de souvenirs, de sentiments, et ne peut comprendre la singularité des immortels. Ulysse est dans l’Odyssée d’Homère un personnage important. Il est composé de nombreuses qualités, de nombreux défauts. Il est courageux, brave, beau, séducteur, autrement dit il est doté de caractères très singuliers. Néanmoins,

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