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Candide, Voltaire, Chapitre 3. Commentaire.

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Par   •  10 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 552 Mots (7 Pages)  •  2 451 Vues

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Dans le mouvement des Lumières, des                 |                                                                                                                                                        hilosophes produisent des œuvres qui invitent les lecteurs à remettre en cause le système politique et religieux en vigueur. Parmi eux, aux côtés de Rousseau, Diderot, Montesquieu, Marivaux, et bien d'autres encore, figure Voltaire. En 1759, il publie Candide. Dans cet extrait qui nous est donné ici (« chapitre 3 : Comment candide se sauva d’entre les Bulgares et ce qu’il devint »), le thème de la mode est abordé. Après avoir décrit l’enroulement de la guerre au chapitre 2, la guerre apparait enfin et c’est quand Candide va assister à la grande bataille entre les armées du roi de Prusse et le roi de France. Comment l’auteur réussit à en faire un réquisitoire de la guerre dans cet extrait? Nous verrons dans un premier temps que ce texte est en apparence un éloge de la guerre, puis nous montrerons dans un deuxième temps que Voltaire effectue en vérité un violent réquisitoire de la guerre.  

Tout d’abord nous voyons que l’auteur a l’envie de donner l’apparence d’un éloge de la guerre.

Il s’agit pour l’auteur de faire une présentation esthétique de la guerre. Cela est visible par l’utilisation a la ligne 1 de termes laudatifs « leste », « brillant », « ordonné » qui mettent en valeur l’élégance, la beauté, la lumière et l’ordre, des qualités associées à l’esthétique qui sont exagérées par l’intensif « si » l.1. Cette description fait penser à un spectacle qui a en plus un accompagnement musical : « trompettes, fifres, hautbois, tambour » (l.  ) Cette énumération de termes appartenant au champ lexical de la musique suggèrent une harmonie auditive et qui complémentent l’esthétique de la guerre. La guerre est un spectacle harmonieux, ordonné et beau.

Ce qui permet de reconnaitre l’éloge à l’intérieur de ce récit est le registre utilisé. Le registre dominant est l’épique, un registre qui célèbre les exploits d’un héros ou la grandeur d’une nation. Ici on note l’existence du champ lexical de l’héroïsme: « héroïque », « les héros », « quelques héros » qui sont des caractérisations tout à fait positifs qui amènent à faire une description positive des soldats. Les actions en relation avec la guerre comme « renverser, « ôter », « aller », « gagner » font partie de cette dimension épique. L’amplification des morts avec d’hyperboles chiffrées « six mille », « dix mille », « quelques milliers », « trentaine de mille » renforcent la dimension exagérée du discours, de même que l’utilisation du pluriel comme l’indique la présence d’articles du pluriel « les » (l.2) et « des » (l.4)  tout au long du texte  Ainsi, l’éloge se traduit par l’utilisation de l’épique.

Voltaire justifie la guerre au cours de ce conte. Il donne premièrement des justifications religieuses, au cours des batailles « les deux rois fessaient chanter Te deum » (l. ), les deux champs pouvaient faire la guerre car Dieu était de leur côté, puis deuxièmement il y a des justifications morales, Voltaire présente les victimes comme des parasites « coquins » et « infectés » pour rendre leur extermination admissible. De plus, il justifie la guerre par la politique « selon les lois du droit public » (l.  ), maintenant la guerre est légitimité, c’est-à-dire que la loi non seulement admet ces guerres mais les favorise. La religion, la morale et la politique semblent être des raisons admissibles pour faire la guerre.

Dans ce chapitre, Voltaire semble donc vouloir faire l’éloge de la guerre en évoquant l’esthétique, le registre et les justifications en faveur de la guerrre.

On remarque que dans cette apparence d’éloge, une critique de la guerre prend place.

L’écrivain a très souvent recours à l’ironie pour faire entendre ce qu’il pense en réalité.  C’est à la ligne 8 que l’oxymore « boucherie héroïque » détourne le registre épique pour mettre en relation l’opposition de la cruauté et l’héroïsme, un héroïsme qui est mis en doute non seulement par cette oxymore mais par l’antithèse de la ligne …. « Après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros » qui met en rapport l’opposition de la périphrase du viol et l’héroïsme. L’accumulation d’instruments musicaux « trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours » (l.2) qui se termine en un terme négatif « canons » (l.2) montre que la guerre n’a rien de mélodieux et qu’au contraire est violente, comme on le voit aussi à l’antithèse « une harmonie […] en enfer » (l.3). L’ironie est ici une arme que l’auteur utilisé pour dénoncer le manque d’harmonie et l’atrocité de la guerre.

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