LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Caligula, Camus

Commentaire de texte : Caligula, Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  2 920 Mots (12 Pages)  •  1 024 Vues

Page 1 sur 12

Maurice Mathilde

602                                        

Commentaire composé

  Acte II scène 14

        

        Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie française et  mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain, dramaturge, et philosophe français. Il n' a pas eu une enfance facile puisque celui ci n'a jamais connu son père , décédé pendant, la guerre et a vécu avec  sa mère demi sourde et analphabète . Cette enfance dans un milieu défavorisé a beaucoup marqué Camus . L'ensemble de ses œuvres sont des tentatives pour combler ce vide , cette absence d'affection . Rapidement touché par la tuberculose alors que celui ci venait d'obtenir son diplôme d'études supérieures en lettres , il  s'engage , écrit de nombreux articles qui le conduiront finalement à être exilé de son pays , l'Algérie, pour gagner la France où il commencera à écrire L’Étranger , rapidement suivi de Caligula   et le Mythe de Sisyphe qui forment la trilogie de l'absurde . Caligula , qui est une pièce de théâtre , est l'une des premières œuvres appartenant au domaine de ce que Camus appelle « l'absurde » . Les premières notes prises par Le dramaturge étaient en 1937 , la pièce a pu être publié en mai 1944 . Elle a été joué pour la première fois en septembre 1945 puis  a pris différentes variantes jusqu'à 1958 , l’édition définitive de la pièce . L’œuvre est divisé en quatre actes de longueur inégale . Dans le premier acte , comme le veut la tradition, Caligula n’apparaît pas aux premières scènes , même son nom n'y est pas évoqué  , ainsi les deux premières scènes sont consacrées à l'absence de l'empereur . L’apparition de Caligula se fait brutale puisqu'il justifie sa disparition par la mort de sa bien aimée , Drusilia . Cette mort va changer radicalement la personnalité de Caligula , celui ci devenant cruel et odieux et exerçant son pouvoir de manière absolue . Il exécute des nobles , de simples paysans sans raison valable , joue avec les patriciens , se moque d'eux . Ainsi il veut nous faire part de sa pensée : , que la vie humaine n'a pas de sens , que les hommes meurent parce qu’ils ne sont pas heureux . Dans la scène onze on a affaire à un homme doté d'un pouvoir absolu , une liberté sans limite par laquelle il exécute des actions toujours plus cruelles les unes que les autres .  Ses proches ne reconnaissent plus non plus ce nouvel homme qu'ils qualifiaient  « d'empereur parfait »  , Scipion est étonné , sa maîtresse Caesonia épouvantée mais impuissante devenant soumise à Caligula après que celui ci ai lié leur destin par l’intermédiaire du miroir devant lequel l’empereur l'avait amené . Ce n'est que dans le deuxième acte que les patriciens se plaignent des cruautés que leur fait Caligula et qu'ils décident de se révolter , Scipion se fait manipuler par Caesonia qui l'oblige à avouer son désir de vengeance envers Caligula qui a tué son père .  

La scène quatorze présente un dialogue entre Caligula et son ami Scipion , un dialogue qui s'apparente à un monologue à deux voix , chacun refusant d’écouter et de comprendre l'autre .  Il est donc intéressant de comprendre comment une harmonie peut tout de même avoir lieu entre Scipion et Caligula bien qu'ils appartiennent à des univers totalement séparés .

On mettra donc en évidence l'impression d'harmonie ressortant de ce dialogue mais aussi les univers totalement opposés des deux personnages

 

        Tout au long de la scène une certaine harmonie se distingue entre les deux personnages où un Caligula poète apparaît ainsi que certains effets spectaculaires du théâtre

La première chose à remarquer est que malgré le monstre qu'est devenu Caligula après la mort de sa bien aimé Drusilla , celui-ci est encore capable de se montrer poète ou du moins en parti puisque c'est justement cet amour envers Drusilla et aussi sa sensibilité poétique qui transporte Caligula vers le lyrisme . En effet les patriciens , dans le premier acte , avaient évoqué le goût pour l'art et la littérature de leur empereur « Ce garçon aimait trop la littérature » ; « Un empereur artiste , celà n'est pas convenable » . Caligula ne paraît ici donc pas comme un monstre , un brin de nostalgie naît en lui . De ce fait , pendant le début de la scène Caligula s'évade et se montre capable de compléter les paroles de son ancien ami Scipion . Ces premières paroles sont courtes , ne font que quelques mots «  De la terre et du pied » puis s'allongent peu à peu « Et les chemins noyés d'ombre dans le lentisque et les oliviers » . De plus on remarque que c'est Caligula lui même qui engage ce duo lyrique en incitant à plusieurs reprises Scipion pour communiquer son poème .  Ce dernier engageant le sujet « Tu écris toujours ? Est ce que tu peux me montrer tes dernières pièces ? » puis obligeant Scipion à lui réciter son poème par l'emploi de l’impératif « Récite-moi ton poème » , puis avec insistante lorsque Scipion lui dit ne lui se rappeler de ces vers « Ne t'en souviens-tu pas ? » ; « Dis moi du moins ce qu'il contient »  . Une fois le duo lancé Caligula ne semble plus vouloir s’arrêter , redécouvrant à nouveau sa passion , « Continue » ; «  Et bien ? » . Le thème de la nature est largement présent « collines romaines » ; «  ciel vert » ; « le ciel encore plein d'or « ; « cette odeur de fumée , d'arbres et d'eau » ; «  le cri des cigales » «  les chiens ,,,  la voix des fermiers » . Cependant la nature ne suffi plu a Caligula , il la renvoi au domaine esthétique , auquel il n'apporte aucune importance . Bien qu'il semble nostalgique en ce moment de complicité avec Scipion , sa nouvelle vision de la poésie dans laquelle la poésie est un mensonge tout comme le bonheur qui pour lui n'existe plu l’amène à prononcer des paroles  noires « Tout celà manque de sang »

Même ci le les dernières paroles de Caligula nous laisse à nous poser des questions à propos du poète qui sommeil en lui il est intéressant d'analyser les effets spectaculaires que l'on retrouve dans le duo lyrique entre les deux poètes . Tout d'abord c'est un duo engagé dans le malaise . Les répliques sont brèves , les phrases interrompues , les paroles des personnages tournent en rond  . Scipion ne semble pas disposé à échanger avec celui qui a tué son père , ses réponses face aux questions de Caligula sont impressives «  J'ai écrit des poèmes César » ; «  Je ne sais pas César . Sur la nature je crois » ; «  Elle me console de n'être pas césar » . Ce n'est qu'une fois le poème lancé que les personnages se détendent , donnant une impression de chant à deux voix , chacun complétant tour à tour les répliques de l'autre comme l'indique les points de suspension « De cette odeur de fumée[,,,]vers la nuit … … le cri des cigales et la retombée des chaleurs [...]la voix der fermiers... … Et les chemins noyés d'ombre ... » Une impression d'union entre les deux personnages apparaît . Caligula semble éprouver à nouveau des sentiments , de l'affection pour son ancien ami . Précédemment il nous était précisé que Scipion et Caligula étaient de très bon ami d'enfance jusqu’il y a encore trois ans en arrière , la mort de Drusilla métamorphosant l'empereur . Cette affection envers Scipion se retrouve également par une gestuelle très tendre de Caligula . Depuis le début de l’œuvre jamais nous n'avons vu Caligula éprouver de la sympathie réelle envers un proche . Celui-ci se montrait sadique , se moquait des patriciens , mettait au point des mises à mort inutiles , tuant même les membres de familles de ses proches : imposant d’abord à tout l'Empire de déshériter leurs enfants afin que l'argent revienne a l’État , puis exécuter des citoyens coupables ou non , tuant le père de Scipion et enfin donné des surnoms rabaissant aux patriciens «  Il m'appelle petite femme ! » . Cette gestuelle très tendre et croissante se retrouve donc notamment à travers les didascalies . Dans un premier temps il s'avance vers Scipion , tout en gardant une distance physique , «  avançant lentement vers luii » , puis réagit calmement «  étrangement simple » alors que Scipion le provoque sur un ton « ironique et mauvais » . La distance que tentait de garder Caligula fini par être absente puisqu’il  prend finalement Scipion dans ses bras «  pressant le jeune Scipion contre lui » , comme le ferait un être humain normal envers quelqu'un qu'il affectionne beaucoup . Il le caresse ensuite , toujours en le maintenant contre lui . Cette affection se remarque également à travers les paroles prononcées par Caligula , ce ne sont pas des attentions directes mais des petites touches : En intéressant à lui  , il lui pose des questions «  qu'est-ce que tu fais ? » ;  « Sur quoi ? » mais aussi en le rassurant , il nous ai dit que Scipion est « raidi » ; « mal a l'aise » , les didascalies évoquées précédemment permettent aussi de mettre en confiance Scipion qui se détend par la suite en étant de lui en plus euphorique « oui oui c'est tout cela ! »  et « frémissant »

...

Télécharger au format  txt (15.6 Kb)   pdf (96.9 Kb)   docx (14.4 Kb)  
Voir 11 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com