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Corpus: Caligula (Camus), Ruy Blas (Hugo), Le Roi Se Meurt (Ionesco)

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Par   •  18 Mai 2014  •  921 Mots (4 Pages)  •  1 215 Vues

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Les trois personnages que sont l'empereur Caligula, dans la pièce de Camus, le roi Béranger Ier, du Roi se meurt d'Eugène Ionesco, et Alexandre le Grand de Macédoine, héros du Tigre bleu de l'Euphrate de Laurent Gaudé, sont confrontés ici à l'imminence de leur mort. Ils ont en commun d'être des hommes de pouvoir face à cet ultime adversaire contre lequel leur pouvoir est impuissant : la mort. Ils le sont toutefois de manière différente : Caligula sait qu'il va être assassiné par les patriciens qu'il a poussés à bout par son règne fou et sanguinaire, le roi Béranger et Alexandre sont vieux et malades et donc condamnés à disparaître.

Face à cette échéance, ils traduisent leur désespoir en exprimant leurs émotions : la peur pour Caligula et le roi : « j'ai peur », confesse le premier devant le miroir qui permet cette introspection, « au secours » s'écrie le second à la fenêtre en appelant son peuple à l'aide, puis « j'ai peur ». Mais tandis que Caligula ressent aussitôt du « dégoût » devant cette « lâcheté » et se ressaisit en défiant les patriciens qui arrivent de tous côtés pour le tuer, « leur fait face avec un rire fou », en déclarant sous leurs coups : « Je suis encore vivant ! » Béranger se montre incapable de se débarrasser de cette peur, « il crie » et se borne à répéter jusqu'au bout : « Ce n'est pas possible. J'ai peur », ce qui lui vaut le mépris de son entourage qui parle de « scandale », de « porc qu'on égorge » et qui le supplie de « mourir dignement » en lui donnant comme modèles les morts exemplaires de Louis XIV, Philippe II et Charles Quint. Alexandre, lui, n'a pas peur de mourir et s'adresse d'ailleurs directement à la mort dans son long monologue. Il se montre résigné et prêt à mourir : « Il est temps […] Je ne reculerai pas », mais il éprouve pourtant une profonde tristesse de devoir renoncer à sa soif de vivre, de découvrir, de conquérir : « Je pleure sur toutes ces terres que je n'ai pas eu le temps de voir […] Je ne vais plus courir,/ Je ne vais plus combattre […]/ Je suis l'homme qui meurt/ Et disparaît avec sa soif. »

Face à la mort, ils éprouvent aussi le besoin de faire le bilan de leur existence avec un résultat mitigé. C'est ce que fait longuement Caligula dans son face-à-face solitaire avec son miroir qui permet ce retour sur soi : il admet qu'il a échoué dans sa quête de l'impossible, symbolisée par la lune qu'il a chargé Hélicon, son confident, de lui rapporter : « L'impossible ! Je l'ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi-même […] et c'est toi que je rencontre […] et je suis pour toi plein de haine. Je n'ai pas pris la voie qu'il fallait. Je n'aboutis à rien. Ma liberté n'est pas la bonne. » Ces trois phrases négatives montrent qu'il reconnaît avec amertume l'échec de son règne de tyran fou. C'est ce que fait aussi Alexandre quand il évoque « le tigre bleu de L'Euphrate » qui symbolise également un rêve inassouvi mais qu'il « n'a pas osé suivre jusqu'au bout ». Il reconnaît, comme Caligula, son échec : « J'ai failli. Je l'ai laissé disparaître au loin. » Mais Béranger, paralysé par la peur, est incapable de réflexion, d'introspection !

Face

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