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Braises de la mémoire, Jean METELLUS

Commentaire de texte : Braises de la mémoire, Jean METELLUS. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 878 Mots (8 Pages)  •  391 Vues

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En 1804, Haïti devient la première république noire indépendante du monde, et est aussi le seul territoire francophone indépendant des Caraïbes.

Ce recueil intitulée Braises de la mémoire a été écrit par Jean METELLUS, poète haïtien du 19e siècle, décédé le 4 janvier 2014. Il nous raconte à travers ces poèmes contemporains les misères du peuple haïtien ainsi que l’esclavagisme dont ils ont été victime, avant qu’ils ne gagnent leur indépendance.

Le poème que nous avons étudié est la suite et fin d’un des poèmes de ce recueil.

En quoi ce poème est-il en rapport avec notre parcours « Alchimie poétique : la boue et l’or » ?

Dans un premier nous verrons que la boue est représenté par des causes naturelles et sociales ainsi que les conséquences de celles-ci, et dans un deuxième temps, nous verrons comment Jean METELLUS se représente comme un guide, face à cette misère, et sa représentation de l’or.

Le poète nous décrit explicitement la misère dans laquelle vivent les haïtiens, ce   qu’on peut voir dès le premier vers : « Haïti ! balance sans fléau », où il utilise une exclamation au premier mot, afin d’attirer l’attention du lecteur ; l’isolement de ce vers, ainsi que la présence de métaphore, interpelle le locuteur.

La suite du vers : « balance sans fléau », fait référence à la perte de repère et de justice dont Haïti est victime.

Dans le vers 3 « On meurt dans les villages », le poète utilise le pronom indéfini « on », où il pointe du doigt la population haïtienne, sans pour autant s’inclure ; il fait une constatation de la situation afin de donner des raisons d’agir. En effet, ce vers ne contient aucuns procédés d’écritures, afin que le lecteur comprennent la banalité de cette situation, ce qui la rends réaliste. De plus J.METELLUS accentue cette misère en utilisant dans le vers suivant, qui est isolé et composé de peu de syllabes, une syntagme, un groupe nominal prépositionnel, pour insister sur la durée ainsi que sur l’idée de mort du peuple haïtien, suscitant encore une fois la pitié  : « Depuis des lustres ».

Les causes de cette pauvreté est due, en partie, à des causes naturelles, comme nous pouvons le voir dans les vers 8 et 9. En effet, le vers 8 est composé d’une hyperbole composé de 6 syllabes : « arroser la terre, nos larmes », appuyant sur la sécheresse présente, ainsi que la tristesse et le désespoir dont font preuve les haïtiens. Quant au vers 9, qui est lié au vers 8, qui est un alexandrin moderne, ou 2 hexasyllabes, rend la formule plus frappante ; de plus, il y a une assonance en [a] ainsi qu’une rime intérieure « avares [ … ] rares » ce qui est un homéotéleute, une figure de style consistant à répéter une suite de mots se terminant de la même manière.

Par ailleurs, les causes religieuses sont aussi présentes. En effet, au vers 6, il fait référence au vaudou, soit à des forces supérieures : « Des sorciers indignes », qui serait une référence à ces « forces »qui ne les aident malheureusement pas à traverser cette période difficile, et qui seraient la cause de leur famine.

Ils sont considérés comme des dieux qui ne font pas leur travail : venir en aide aux personnes en besoin.

Cependant, les causes naturelles ne sont pas les seules responsables de la pauvreté et la misère que subissent le peuple haïtien, les causes sociales aussi en font partie. En effet dès le vers 7 : « Des maraudeurs pillent la campagne », le poète utilise un terme synonyme de voleur, ce qui est en rapport avec la suite du vers, composé du verbe « piller », pouvant faire référence à des personnes qui piquent les ressources alimentaire de la population précaire d’Haïti.

Ce vers est relié aux vers 10 et 11, qui dénoncent les différences sociales tout d’abord grâce à une anaphore présente dans les deux vers : « Cent familles », qui est une image traditionnel du langage politique, étant plus facile à retenir ; de plus ces vers ont la même construction, signe de parallélisme, mais aussi d’insistance sur le fait que les populations pauvres sont en manque de ressources.

En effet, dans le vers 10 : « Cent familles détournent les sources pour remplir leur piscines », le poète nous apprends que les personnes riches détournent les ressources en eau pour leur propres besoins, c’est-à-dire remplir leur piscines, alors que la majorité de la population meurent de soif.

D’ailleurs, l’eau n’est pas la seule chose « détourner », dans le vers 11 : « Cent familles kidnappent l’aide étrangère », le poète nous explique l’argent offert pour les « pauvres », soit les aides financières, est détourné par les « riches ». Le poète a utilisé le verbe « kidnapper » car c’est le verbe le plus parlant aux yeux du lecteur, afin qu’il comprenne mieux le délit commis.Ces deux vers nous font penser à un discours politique que mène J.METELLUS afin de faire justice après ce qu’a vécu le peuple haïtien, et d’ailleurs ce qu’ils vivent toujours.

Enfin, les conséquences de ces causes, naturelles et sociales, sont déplorables. En effet, Jean METELLUS arrive à susciter la pitié envers les populations précaires, comme nous pouvons le voir dans les vers 12 à 15.

Il compare les enfants à des arbres : « pépinières d’enfants » (v.12) afin de montrer qu’ils « meurent » (v.12) en grand nombre. De plus, il insiste sur l’idée de la mort : « avant même de parler » (v.12), suscitant la compassion envers ces pauvres enfants décédés en bas âges.

Dans les vers 13 et 14, il utilise une énumération descriptive : « La peau sèche, les yeux creux [ … ] le ventre en bateau » (v.13) pour montrer que les enfants sont en train de mourir de faim, encore une fois, il insiste sur l’idée de la mort.

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