Baudelaire- Une charogne
Commentaire de texte : Baudelaire- Une charogne. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar tannat • 6 Novembre 2019 • Commentaire de texte • 1 068 Mots (5 Pages) • 726 Vues
Charles Baudelaire, « Une charogne » (vers 1 à 32 uniquement).
I/ v. 1-8 (Deux premiers quatrains) : Évocation d’un souvenir horrible
●Évocation d'un souvenir « Rappelez-vous », avec une énonciation à la 2e pers (« vous »), qui interpelle une femme aimée « mon âme » et associe le poète (« nous »).
●Le poème commence c un poème romantiq : amour et nature : « au détour d'un sentier ».
●Cadre idyllique v.2 (« beau matin d'été », intensif « si » + « doux »); plaisir des sens contredit par le vers 3 (« charogne infâme », qui rime avec « âme », créant une antithèse et une rupture brutale ds le ton. Fusion surprenante du beau et du laid; Effet de surprise aussi.
●v.4 poursuit l'effet de collision entre douceur du « lit » et violence de l'évocation « cailloux » (qui rime aussi avec « doux » : antithèse).
🡺Quatrain 2 : Evocat° sordide et surprenante de la charogne sous la forme d'une description (vbs à l'imparfait).
●Comparée à une femme (comparaison v.5). Le quatrain abonde en connotations érotiques : « Les jambes en l'air », «Son ventre » (centre de la sensualité), « Brûlante » (avec la syllepse de sens/Chaleur ou désir).
●Mélange de mort, de décomposition (« exhalaisons »// corps en décomposition) et érotisme, ce que l'on nomme éros et thanatos (forces de vie et de mort ds la mythologie grecque. Eros = dieu de l'Amour. Thanatos = dieu de la mort).
●C'est aussi une manière d'associer la femme à la mort (« suant les poisons »).
●Évocation de la charogne c une invitation à la luxure, au vice, au mépris de la morale (v.7 « ouvrait d'une façon nonchalante et cynique ». « Lubrique » rime avec « cynique »).
II/ v.9-16 : Description de la charogne qui mêle sentiments de répulsion et de fascination
🡺Quatrain 3 : volonté du poète d'associer ou de mêler de manière antithétique la beauté (v.9 « le soleil rayonnait ») et la laideur (ds le même vers « pourriture »).
●Ironie aussi ds la façon d'évoquer la mort : comparaison culinaire qui met à distance le côté sordide et désacralise la mort en qqe sorte ( « Comme afin de la cuire à point » (v.10). Idée de cycle de la vie : la mort réduit le corps à de la matière (v.11-12).
●Aucune volonté de transcendance*ds cette évocation morbide, mais éléments cosmiques convoqués (soleil, « Nature », avec une majuscule) : la nature est un principe créateur qui détruit et recycle sa matière ds un cycle sans fin.
* Pas de ref religieuse ou en lien avec un au-delà après la mort. Rien de divin, donc. .
🡺Quatrain 4 : Après le soleil, c'est « le ciel » (sans dimension divine mais plutôt c un élément du cosmos).
●Oxymore « carcasse superbe » et comparaison « Comme une fleur » qui renvoie à l'esthétique des Fleurs du mal (créer de la beauté à partir de la laideur, ou en tout cas considérer que la laideur et la beauté sont indissociables : crée un rapprochement fusionnel).
●Expérience sensorielle intense vécue par la vue (« le ciel regardait ») et l'odeur (« La puanteur était si forte »). « s'épanouir » rime avec « évanouir ».
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