Andromaque, Jean Racine

        Généralement, dans une tragédie comme Andromaque de Jean Racine, tous les personnages provoquent la terreur et la pitié afin de déclencher la catharsis, la purgation de l’âme. Aristote, au IV -ème siècle avant J.C. a écrit la Poétique qui décrit ce phénomène de purification es esprits grâce à des émotions fortes. Dans Andromaque, Après la guerre de Troie, au cours de laquelle Achille a tué Hector, la femme de ce dernier, Andromaque, est réduite à l'état de prisonnière avec son fils Astyanax par Pyrrhus, fils d'Achille. Pyrrhus tombe amoureux d'elle alors qu'il doit en principe épouser Hermione, la fille du roi de Sparte Ménélas et d'Hélène. Une tragédie a-t-elle uniquement pour mission de déclencher la catharsis ? Nous verrons donc les personnages qui provoquent à première vu la terreur puis la pitié.

        Premièrement, Il est possible de séparer les personnages d’Andromaque en 2 catégories. Nous verrons donc premièrement les personnages provoquant la pitié puis la terreur tel qu’Oreste qui a première vu est victime de la cruauté de Hermione qui le rejette et l’utilise à ses fins sachant qu’il l’aime « Tel est de mon amour l'aveuglement funeste. Vous le savez, Madame, et le destin d'Oreste est de venir sans cesse adorer vos attraits » (vers 481 ;483). Cependant, plus tard dans la pièce Oreste changera de visage et deviendra terrifiant et violent « Modérez donc, Seigneur, cette fureur extrême. Je ne vous connais plus. Vous n'êtes plus vous-même. » dira Pylade au vers 710.    Cependant, Hermione provoque également de la pitié puisqu’elle aime tout comme Oreste, une personne qui en aime une autre. Ici Pyrrhus qui aime Andromaque. Hermione est donc destiné à échouer et elle le comprendra puisque malheureusement elle se suicidera à la fin de la pièce. Dans sa chute, elle entrainera Oreste en ce montrant cruelle avec lui sans se soucier de ses sentiments. C’est ainsi qu’elle lui ordonnera de tuer celui qu’elle aime pour ensuite le haïr pour la même raison. Elle est égoïste et prête à utiliser la mort pour arriver à ses fins. Il est possible de qualifier Andromaque, le héros éponyme de l’histoire d’être un personnage de pitié puisqu’elle est confronté à un dilemme : elle peut sois sauver son fils, dernier Troyen en épousant Pyrrhus, celui qui la tient captive, ce qu’elle ne peut pas accepter puisqu’elle aime toujours son mari défunt Hector. Ou alors, elle peut faire honneur à son mari mais sera obliger de sacrifier son fils. Pourtant, Andromaque aussi la terreur puisqu’elle est prête à plusieurs reprises à sacrifier son propre fils ainsi que faire du chantage avec sa propre mort. « J'irai seule rejoindre Hector et mes aïeux. Céphise, c'est à toi de me fermer les yeux. » (Vers 1100)                                                                                                                                                    Ensuite, nous pouvons remarquer la situation inverse pour certains personnages. En effet des personnages évoquent premièrement la terreur comme Pyrrhus qui détient Andromaque prisonnière et qui même s’il l’aime, sait rester ferme « Dis plutôt qu'aujourd'hui commence ma victoire. D'aujourd'hui seulement je jouis de ma gloire » (Vers 633). De plus, il menace Andromaque de tuer son fils si elle refuse ses avances « Allons aux Grecs livrer le fils d'Hector. » (Vers 901). Ainsi, Pyrrhus incarne la terreur mais aussi la pitié puisqu’il est soumis à l’amour, il respecte Andromaque non pas comme une prisonnière mais comme un invité important. « Me cherchez-vous, Madame ? Un espoir si charmant me serait-il permis ? » (Vers 259) Mais surtout, qu’il craint Andromaque « Hé quoi ? Votre courroux n'a-t-il pas eu son cours ? Peut-on haïr sans cesse ? Et punit-on toujours ? » (vers 311).

...