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Analyse linéaire la princesse de clèves, dernier entretien

Commentaire de texte : Analyse linéaire la princesse de clèves, dernier entretien. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 256 Mots (6 Pages)  •  5 371 Vues

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ANALYSE LINEAIRE : PRINCESSE DE CLEVES 3

Introduction :

L’extrait étudié est tiré de l’œuvre romanesque de Madame de La Fayette : La princesse de Clèves écrite en 1678. Cette œuvre considérée par beaucoup comme le premier roman de la littérature française, retrace l’histoire de la cour d’Henri II et des scandales qui s’y passent. Son personnage principal, n’est autre que la Princesse de Clèves partagée entre un mari qu’elle n’a jamais aimé et le Don Juan de cette cour à qui elle voue un amour inconditionnel : le Duc de Nemours. Le thème des relations amoureuses est donc omniprésent au sein du roman. Fortement inspirée par la culture janséniste, très rigoriste et niant beaucoup de libertés humaines, Madame de La Fayette voit l’amour comme quelque chose de chaste et dangereux, et cela se ressentira énormément dans ses écrits. Cet amour est le sujet principal du passage analysé ici puisqu’il traite du dernier entretien entre les deux amoureux, qui a lieu peu après la mort du Prince de Clèves. Cette mort est la conséquence de l’amour entre la princesse et le duc ce qui provoque un fort sentiment de culpabilité chez la jeune femme.  Comment Madame de La Fayette fait-elle de la Princesse de Clèves un personnage incarnant la morale du 17ème siècle ? La première partie sera consacrée à l’aveu de l’amour que porte la Princesse au Duc, tandis que la seconde portera sur le renoncement à cet amour.

L’aveu de l’amour :

Dès le début de sa réplique, la jeune femme donne un aspect très magistral à ses paroles. En effet le verbe avouer au présent de l’indicatif, « j’avoue », donne à la scène une apparence de tribunal, comme si la Princesse était accusée d’un crime. Avec sa première phrase, Madame de Clèves énonce implicitement la thèse qu’elle va défendre lors de toute sa réplique. « Il est vrai que les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler ». La Princesse découpe sa phrase de la même manière qu’elle a divisé sa réplique : la première partie reflète l’amour qu’elle a pour le Duc et la seconde le fait qu’elle y résiste. L’usage de la conjonction de coordination « mais » accentue ce contraste. Dans ses paroles, la jeune femme donne à « ses passions » un pouvoir sur elle-même en les personnifiant, en leur donnant des caractéristiques humaines : « peuvent me conduire ». L’admission de cet amour débute par un éloge de Monsieur de Nemours. La formulation « rien ne me peut empêcher » démontre à quel point la Princesse est clairvoyante quant aux qualités du Duc qui ne peuvent la laisser indifférente. La fin de la première partie est un long passage explicatif qui met à jour le raisonnement qu’a mené la Princesse et qui l’a conduite à sa décision irréversible. Elle dresse le bilan du passé à l’aide du passé composé « vous avez déjà eu » et se projette dans l’avenir avec l’utilisation du conditionnel à valeur de possibilité « auriez », « verrais », « ferais », « verrais », « auriez été », « aurais », « serais ». La présence du conditionnel donne également à ces phrases une apparence de sentence : les paroles prononcées sont définitives et aucun changement ne pourrait être envisagé « J’en aurais une douleur mortelle ». L’alternance des adverbes « déjà » et « encore » et la comparaison « avec une autre comme vous auriez été pour moi » projette un cycle sans fin, se réitérant et faisant passer du « bonheur » à « la douleur mortelle » et pour finir au « malheur ». Pour appuyer cette prédiction désastreuse à venir, la Princesse s’appuie sur son expérience, sur son vécu : c’est donc une démonstration par le concret. Le passé simple « souffris » associé à l’expression intensive « de si cruelles peines » et justifié par la précision de la cause dûment pointée par le groupe nominal « cette lettre de Madame de Thémines » finissent par achever la démonstration et amènent la conclusion finale mise en avant par le superlatif « est le plus grand de tous les maux » : sa jalousie la consume.

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