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Analyse linéaire Elevation de Baudelaire

Analyse sectorielle : Analyse linéaire Elevation de Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 106 Mots (5 Pages)  •  243 Vues

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Analyse linéaire : « Elévation »

Le poème « Elévation » est le troisième du recueil et il s’inscrit dans une série inaugurale qui semble définir le rôle du Poète et son art poétique, après « Bénédiction », sur la vocation de Baudelaire et son rejet par sa mère et la société, « L’Albatros », qui définit le paradoxe du poète maudit, et avant « Correspondances », qui met au jour le principe des synesthésies poétiques. Dans cette série de quatrains en alexandrins et vers embrassés, le poète se tient à discours à lui-même sur sa présence au monde et sur sa capacité à échapper à la laideur pour atteindre l’idéal. La dimension mystique du texte place le Poète au-dessus des hommes, capable de percer au jour les secrets du monde.

Le mouvement du texte est celui d’une élévation continue de l’esprit au-dessus du monde, vers des « confins » de plus en plus lointains. Si le premier quatrain égrène les strates atteintes les unes après les autres, le suivant voit le surgissement du sujet, comme dédoublé. Les deux suivantes se retournent sur la laideur du monde, pour enfin atteindre dès le vers 15 la sérénité du parfait accord avec soi.

Le premier quatrain semble décliner un premier voyage auquel feront suite de nombreux poèmes du départ. Les quatre premiers vers, jouent sur des anaphores en tête de vers et à la césure « Au-dessus » (2 fois) et « Par-delà » (3 fois). La vision proposée suit la hauteur de l’ascension, un monde réel et bucolique est décrit dans les accumulations des deux premiers vers, puis c’est un monde aérien avec le « soleil » et « les éthers » au vers 3. L’accumulation se fait plus ample avec une seule périphrase au vers : « les confins des sphères étoilées » qui nous projette dans un univers inconnu mais lumineux.

Le vertige n’a pas de prise sur le Poète, comme l’indique le discours qu’il se met à se tenir à lui-même, dans un dédoublement métonymique « Mon esprit, tu ». L’adverbe « gaiement » donne à ce poème la dimension de l’Idéal et non du Spleen. Il fait ensuite l’éloge de sa capacité à évoluer sans encombre « se mouvoir avec agilité ». Le vers suivant le compare à « un nageur qui se pâme dans l’onde » et confirme le bonheur de goûter à une dimension inconnue et mystérieuse, sur le mode de l’extase. Les deux vers suivants renchérissent sur cette faculté, reine de toutes les facultés, disait Rimbaud, avec le verbe « sillonner » qui file la métaphore du nageur et indique l’exploration de cette dimension dont le mystère est redoublé par le pléonasme « immensité profonde » et un plaisir sensuel, « une indicible et mâle volupté » qui confine à la jouissance.

Le quatrain suivant invite à un voyage unique, par la hauteur « Envole-toi », loin de notre monde représenté par la métonymie des « miasmes morbides », pourriture, poison, mort. La métaphore du nageur est remplacée par celle de l’oiseau. C’est un voyage initiatique pour se « purifier » dans « l’air supérieur ». Un second impératif préconise de « boire » « le feu clair qui remplit les espaces limpides » comparé au vers précédent à « une pure et divine liqueur », une ambroisie syncrétique. Comment interpréter ce feu autrement que comme le feu de la création, un feu spirituel comparable à son antagoniste, l’eau, parce que c’est le privilège du poète de pouvoir se nourrir de l’inspiration divine ? Ainsi, le paradoxe des éléments qui se confondent, eau, feu et air est résolu dans la clarté oxymorique des « espaces limpides ».

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