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Analyse de texte Electre

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Par   •  20 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  2 083 Mots (9 Pages)  •  143 Vues

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Analyse de texte Electre :

Hippolyte Jean Giraudoux est un écrivain et diplomate français. Il commence l’écriture de roman en 1921 avec Suzanne et mourra en 1944. Pendant la période de l'entre-deux-guerres, Giraudoux devient l'un des plus grands dramaturges sur la scène française. Il participe comme d'autres dramaturges des années 1930/1940 : Anouilh, Sartre et Camus à la réécriture des mythes antiques. Ces derniers se voient éclairés par des idées novatrices, par des mentalités modernes. Son œuvre est poétique, érudite, fantastique, ou bien même qualifiée de précieuse ce qui peut être autant une remarque qu’un compliment. C’est à la fin de 1936 que Giraudoux finit l’écriture de sa pièce Electre et sera représentée pour la première fois en 1937. La première scène de l’acte I relate l’arrivée d’Oreste après 20 ans d’absence accompagnée par les trois Euménides. Il rentre sous anonymat, se faisant appeler l’étranger dans le Palais d'Agamemnon. Ensuite, il rencontrera le jardinier qui va se marier avec sa sœur. Déambulant à l’intérieur du palais, les deux hommes écoutent les multiples critiques des Euménides à l’encontre d’Electre. Elles révèlent «les silences» et les «bruits». Par la suite, le jardinier chasse les Euménides du Palais. La scène soumise à notre analyse est la scène d’exposition. La scène d’exposition comporte plusieurs fonctions pour permettre au lecteur de rentrer dans la pièce. De ce fait, dans cette dernière on annonce l’arrivée de l’héroïne Electre personnage éponyme, mais aussi la présentation des personnages principaux, ou encore l’exposition du décor, le Palais d’Agamemnon.

Il est alors possible de se demander quel est l’enjeu que Giraudoux cherche à faire transparaître dans sa scène d’exposition. De ce fait, nous nous exprimons dans un premier temps le décor surréaliste du palais d’Agamemnon. Et enfin dans une deuxième partie nous parlerons de l’énonciation du tragique et du souvenir au destin.

La scène soumise à notre analyse est la scène d’ouverture à la pièce de théâtre, c’est donc une scène d’exposition. Qui plus est, cette dernière met en avant un décor quelque peu intrigant, surréaliste. La première didascalie nous situe dans l’espace avant même la formulation de l' acte premier : «Cour intérieur dans le palais d’Agamemnon». Les deux didascalies nous situent soit dans l’espace soit les personnages et leurs arrivés. Le palais d’Agamemnon, comme dans la tradition tragique de l’Antiquité, la pièce se passe devant la façade du palais d’Argos, moment où Oreste revient après vingt ans d’exil. Ainsi, Giraudoux semble vouloir conserver l’unité de lieu et de temps.

Dès la deuxième ligne, nous savons que nous avons affaire à un « mariage », de ce fait l’ambiance de l’entrée en scène est festive. Ici, on peut déjà remarquer une distance entre la tragédie Giralducienne et la tragédie classique. La tonalité émotionnelle se fait donc ressentir par la multiplication des exclamatives comme (lignes 1 à 4) : « Tu penses ! » ; « Ce qu’il est beau, le Jardinier ! ». Les premières répliques (lignes 1 à 7) sont relatives à un échange entre les trois petites filles et un étranger. Les quatre premières répliques des petites filles exposent un langage familier et voire moqueur envers jardinier : « Ou il va braire. ou miauler ». La première petite fille énonce le jeu de l’illusion et insère donc une atmosphère étrange et énigmatique à la fois : « On croit le voir mais c’est un mirage », comme Clytemnestre est un « mirage de mère » pour Oreste dans l’acte 1, scène 11. Il est donc possible de dire que ce jeu d’illusion concourt essentiellement à la distanciation, la pièce est alors fondée sur les relations entre mensonge et vérité. Le « mirage » est une caractérisation que l’on donne au palais mais aussi au jardinier : «C’est comme le jardinier qui vient là ». Ainsi, notre scène d’exposition se trouve entremêlée par un sentiment joyeux, gaie, mais à la fois étrange et énigmatique. On peut remarquer une large description du palais d’Agamemnon sous la forme d’une personnification avec la présence du «corps» en deux occurrences (lignes 10 à 18). Sa stabilité est aussi remise en question : « qui suinte à certaines époques de l’année ». Giraudoux lui donne même des sentiments humains: « le palais pleure » ; « le palais rit », et une antithèse dans l’action « en ce moment le palais rit et pleure à la fois. » . Il est alors possible de dire que les sentiments du palais d’Agamemnon sont comme une prolepse des événements à venir.

De plus, le fait que les deux états se produisent en synchronie peut être interprété par la joie de la fête et la tristesse du meurtre d’Agamemnon. Ainsi, ces deux états forment une distance à la tragédie classique. Giraudoux, au travers de sa tragédie théâtrale, mise sur une originalité dans l’écriture. De la ligne 20 à la ligne 36 les trois petites filles échangent avec l’étranger. Ici, nous avons un passage de remémoration à valeur analeptique où la nostalgie règne : « Ou de souvenir d’enfance. », et quatre occurrences de «je me rappelle» et « Un nourrisson ». Dans les lignes 28 à 32, l’étranger évoque des souvenirs heureux, tout en utilisant en deux occurrences le pronom personnel de la troisième personne du singulier : « On ». Il indique qu’il n’est pas seul, il est dans le palais et accompagné. Giraudoux demande au lecteur de faire un effort de décryptage,

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