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Corrigé Analyse De Textes Sur Le Luxe - Voltaire Et Rousseau

Dissertation : Corrigé Analyse De Textes Sur Le Luxe - Voltaire Et Rousseau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2014  •  891 Mots (4 Pages)  •  2 326 Vues

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Comment analyser le poème de Voltaire et le texte de Rousseau ?

Il s'agit de deux textes très différents, quant à la forme (un poème en décasyllabes, un extrait de discours en prose) et au fond (une apologie du luxe chez Voltaire, une sévère diatribe (critique vive et amère) chez Rousseau).

LES MARQUES DE L'ENONCIATION

Indices du locuteur :

Dans les deux textes, un "je" renvoie à la personne de l'auteur ("j'aime, j'évoquais"). Néanmoins ce "je" est beaucoup plus marqué chez Voltaire : il affirme un goût personnel pour le luxe de manière provocante ("mon cœur très immonde"). Ce "je" va s'effacer dans la dernière partie du poème pour se fondre dans le "nous" ("nos aïeux") qui intègre le lecteur français ("nos vins de France") dans une adhésion complice.) Dans le texte de Rousseau, le "je " n'apparaît jamais si ce n'est sous la forme du "notre". L'orateur donne ainsi à son discours une portée plus générale; il implique surtout une communauté en revendiquant des valeurs nationales où chacun est concerné.


Indices du récepteur :

Ils sont nombreux dans les deux textes, mais l'emportent significativement chez Rousseau. Chez Voltaire, le "vous" ("voyez-vous pas", "admirez-vous") interpelle le lecteur de manière directe et figure souvent pour cela dans des questions rhétoriques qui le somment d'acquiescer. Chez Rousseau, ce caractère oratoire est plus nettement marqué : Fabricius désigne d'abord son peuple ("Romains, citoyens, maîtres des nations") dans des apostrophes destinées à rappeler la grandeur passée pour mieux souligner la déchéance présente. Il multiplie aussi les questions rhétoriques qui présentent au peuple des exemples de ces mœurs nouvelles dont il souhaite leur représenter l'indignité. Les exclamations succèdent aux interrogations : elles ont d'abord une valeur d'indignation ("ce sont des rhéteurs qui vous gouvernent!") puis d'injonction ("brisez, brûlez, chassez!") qui invitent à l'iconoclastie.
- implication de l'émetteur : dans les deux textes, l'énoncé est rebelle à toute nuance. Chez Voltaire la provocation cynique est pour quelque chose dans cette forte modalisation ("Tout sert au luxe, au plaisir de ce monde", "Admirez-vous pour cela ?") Chez Rousseau, plus encore, le ton est souvent superlatif ("le plus beau spectacle qui ait jamais paru", "pire cent fois que la mort") et sentencieux ("le seul talent digne de Rome est celui de commander"). Les formes négatives ("ni par une pompe vaine, point cette éloquence, jamais vos richesses") excluent toute concession, l'austérité des mœurs ne devant souffrir aucun accommodement. Les évaluatifs sont aussi très nombreux dans les deux discours : ils savent chez Voltaire applaudir à la société d'abondance ("plaisirs, doux, heureux travaux, le bon temps") et plaisamment souligner le bien-être d'un "pourceau d'Épicure" ("mon cœur très immonde"). A ces termes laudatifs, succède un lexique

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