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Analyse d'une poésie La Solitude de Baudelaire

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Par   •  31 Janvier 2012  •  2 046 Mots (9 Pages)  •  24 594 Vues

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La solitude,

Charles Baudelaire

p. 351

Thèse :

La solitude est bonne contrairement à la prostitution sociale.

Amorce : - poésie en prose, comme la plupart de ses textes

- portée argumentative, Baudelaire vente les bienfaits de la solitude contre un gazetier qui prétend le contraire.

Comment Baudelaire réussit-il à concilier poésie et argumentation ?

Introduction :

Le spleen de Paris a 2 caractéristique : c'est un recueil de poèmes consacré en partie à la vie à Paris. C'est aussi un autoportrait moral du poète qui vit en marge de la société industrialisé du XIX°s.

Dans cet extrait en particulier, il défend contre l'opinion d'un gazetier les bienfaits de la solitude. Comment Baudelaire concilie-t-il portée argumentative et texte poétique.

I. Réponse solidement argumentée à une thèse adverse

A. La thèse de l'adversaire explicite

Dernier § : sociabilité = prostitution. Exprime aussi implicitement sa thèse dans ses propos avec l'opposition entre le recueillement (positif) et les « affolés » de l'insociabilité, terme péjoratif, qui réduit ceux qui se livrent trop à la vie sociale à des gens ayant une pathologie dont ils devraient se soigner. Recueillement = se retrouver soi-même dans la solitude, par opposition à la dispersion de soi dans l'échange social, on n'est plus réellement nous-même, on parle de choses qui ne nous intéressent pas : on est infidèle à soi-même, on s'oubli au profit des autres, pour répondre à leur attente. Par ailleurs, les bavards sont présentés encore plus négativement avec le terme de « prostitution ». On ne s'appartient plus à soi-même, on ne dispose plus librement de soi-même. Du début à la fin du texte, Baudelaire a effectué un retournement complet : ce n'est pas la solitude qui est mauvaise pour l'homme, mais au contraire la vie en société.

B. Les arguments de Baudelaire

Baudelaire a une stratégie argumentative stricte, claire : elle est canonique. Le texte s'ouvre sur l'exposition de la thèse de l'adversaire, puis une réfutation par un 1° argument.

Attaque violente dès les 3 premières lignes avec l'opposition qui permet d'accentuer la contradiction entre l'incrédulité du journaliste et le fait qu'il se serve de la Bible comme argument d'autorité. La thèse du journaliste a alors une valeur nulle.

« Voyez-vous le subtil envieux » (l. 23) : il prend le lecteur en témoin, avec la tournure présentative, « Dédaigner » (l. 23)

→ mépris profond, renforcé par la modalité exclamative 2x.

Double opposition donne une force de frappe polémique à la phrase « dédaigner / s'insinuer ».

« avec un ton de nez très apostolique » (l. 21). Développe l'opposition amorcée dans le 1° paragraphe : l'incrédulité par rapport à la couverture religieuse. Opposition dans ce 6° paragraphe : apostolique / envieux + s'insinuer qui rappelle le serpent. Baudelaire dénonce le vide de son argumentation, qui se réduit à citer les paroles de la Bible. Dénonce aussi le côté sentencieux, donneur de leçon, mais ce n'est qu'un jaloux qui vient troubler le plaisir d'autrui. Forte opposition entre les apparences de sérieux, donneur de leçon, qui ne dévoile en fait qu'un jaloux serpent venimeux, qui veut priver les autres de leurs plaisirs : Baudelaire, les aristocrates.

2° argument l. 10 à 12. Illustration de l'argument 2 par un exemple.

Enfin, il poursuit l'argumentation avec l'illustration par l'exemple par 2 arguments d'autorité qui lui permettent une conclusion logique, après une série de réfutation de la thèse adverse : l'antithèse du gazetier, la thèse de Baudelaire. Thèse explicitée dans les 2 citations finales. Ces 2 citations associent clairement l'absence de solitude et de malheur.

1° argument : réduction de l'extension de la thèse de l'adversaire. La solitude est dangereuse pour les âmes malades.

2° : spécification du premier : solitude mauvaise pour ceux qui ont la folie du bavardage.

3° : chacun pense comme il veut, mais chacun doit avoir les libertés de faire ce qu'il veut.

4° / 5° : citations de 2 grands auteurs moralistes du XIX°s. Consolidation pour d'assurer le lien avec la conclusion.

Il énonce l'idéologie fraternitaire, selon laquelle les hommes sont libres, égaux. Mot auquel Baudelaire met une importance, en italique, pincettes qu'il utilise pour ce mot qui lui inspire dégoût, profonde répugnance. Récuse (s'oppose à, remet en cause) l'idéologie fraternitaire selon laquelle tous les hommes sont frères, égaux, doivent vivre en commun : récuse la promiscuité sociale qui ne lui inspire que du dégoût. Il est asocial, misanthrope, élitiste, s'isole des autres. (Elitisme = une toute petite partie supérieure aux autres qui peut les gouverner) Baudelaire croyait en une aristocratie de l'esprit : dandysme de l'esprit.

II. Mise en œuvre des procédés poétiques

A. Implication massive du 'je' comme indice de la persuasion

'Je' en début de §, le 'je' se met en position de supériorité. Les verbes utilisés montrent d'autant plus cette supériorité : 'je sais', 'je crois', 'je devine' position d'omniscience. Ou encore 'je dédaigne', 'je voulais', 'je ne les plains pas, je les maîtrise' : ces verbes de sentiments exacerbés expriment du dédain, de la hauteur.

B. L'ironie

On a 4 énoncés ironiques.

1°§ : « Philanthrope » : il prétend parler pour le bien de l'humanité, alors que selon Baudelaire, seule la solitude garanti de le bonheur, donc contraire de philanthrope.

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