Analyse De L'arbre-rose (dessin) de Man Ray

« L'arbre-rose »

Le dessin :

On peut observer en premier plan une rose ainsi qu'un homme se tenant debout et de dos, et qu'une femme assise. Ils semblent se trouver sur une île déserte.

Tout d'abord, on peut remarquer l'effet utilisé par Man Ray dans ce dessin. En effet, certains éléments sont dessinés au trait, c'est à dire que seul les contours des formes sont tracés. C'est le cas des deux personnages. La rose et une partie du sol sont au contraire des éléments remplis : on peut observer des ombres sur les pétales de la fleur ainsi que sur sa tige, et le sol est hâchuré. Cela crée un important contraste, qui est amplifié par la disproportion des éléments : la rose est d'une taille démesurée. Par rapport aux personnages, elle possède la taille d'un arbre, ce qui peut expliquer le tire du diptyque. Ces contrastes sont souvent présents dan les œuvres surréalistes.

Les deux personnages ont le visage tourné vers la mer, ils observent l'horizon. On peut observer deux bateaux dont un qui se trouve plus proche des personnages et semble se diriger vers l'île où en repartir.

Il est possible que ce dessin fasse référence à un épisode de l'Ancien Testament. En effet, dans le jardin d'Eden que Dieu avait réservé à Adam et Eve, il y avait un arbre qui portait des fruits. Dieu interdit aux deux humains de les manger. De plus, les deux personnages sont nus, comme l'étaient Adam et Eve.

On peut aussi voir en cette scène un toute autre signification. La rose blanche symbolisant la pureté et l'innocence, il est possible que Man Ray ait voulu représenter l'arrivée des conquistadors sur des terres inconnues lors des grandes découvertes comme celle de l'Amérique en 1492. Certains philosophes comme Montaigne ont dénoncé les violences apportées par les européens sur ces terres encore inconnues pour eux à l'époque, ainsi que la corruption en ayant résulté. La rose appuie sur le fait que les deux personnages vivent encore dans la paix, l'innocence et le bonheur. Cependant, on peut observer que l'homme tient une arme, peut être le symbole d'une lutte à venir.

Le poème :

Dans les trois premiers vers, on peut penser au début du printemps, quand les fleurs bourgeonnent et quand les jardins deviennent beaux. On a une vision utopique de la transformation de la nature, l'adjectif mélioratif « bonne » l'accentue. Les mots « la terre enfle » exposent la terre comme féconde, débordant de plantes qui naissent. Le ciel semble s'étendre indéfiniment : « Le ciel déborde dans les champs ». Les mots « courbe comme un ventre » peuvent faire allusion à une femme enceinte, cela appuyant sur l'idée de fécondité. La terre est exposée comme pleine de de richesses nouvelles.

Au dernier vers, c'est une idée différente qui apparaît : après une impression de création et de fécondation, c'est l'idée de la destruction qui ressort. Le verbe « brûle » appuie sur une violence nouvelle. De plus, la « rosée » s'oppose à ce verbe. Il s'agit d'un élément liquide, alors que le verbe brûler se raccorde au feu. Ces deux mots forment donc un paradoxe

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