Adieu andromaque et hector

Andromaque tente de persuader Hector de ne pas partir à la guerre en vain...

Andromaque, Hector

 Andromaque.—Tu ne reviendras pas vivant de cette guerre infâme !

Hector.—Que se soit ainsi, je me battrai à épuiser mes dernières forces, pour protéger mon peuple.

Andromaque.—Pour toi la guerre n’est pas uniquement cela, tu prends plaisir, tu la chéris, tu la            savoures,...tu l’aimes !

Hector.—Ma bien aimée, la guerre est parfois cruelle mais au-delà de cela elle est majestueuse.    Des fois, elle rend les hommes plus vulnérables qu’une fourmi sous un troupeau d’éléphants, mais     parfois, certains matins, nous nous levons de terre, surpris et transformés. Une arme à la main, nous sommes invincibles. La détermination et la tendresse nous envahissent, on se dirige vers l’ennemi inconscients ; nous faisons preuve de prévenance pour chaque fourmi, pour ne pas risquer d’en écraser. Jamais  l’homme n’a plus respecté la vie sur son passage…

Andromaque.—Et l’ennemi arrive…

Hector.—Et l’ennemi arrive, frêle et pitoyable ; on peut voir dans sa bave et ses yeux vitreux toute son impuissance—on a pitié d’eux—mais les pauvres maris, les pauvres pères, les pauvres frères, les pauvres fils, les pauvres cousins, les pauvres gendres,… se battent tout comme nous pour revenir victorieux. Alors le combat commence, or la force et le courage ne sont pas répartis équitablement. Ce sont des simples hommes, des fonctionnaires, des pauvres hommes que l’on a envoyé se battre pour une cause qui leur échappe ; nous sommes embarrassés, mais les pauvres insistent alors… On les tue.

Andromaque.—Alors vous décidez qui doit vivre qui doit mourir ?

Hector.—C’est ainsi, c’est la guerre.

Andromaque.—Et si c’était vous, ce pauvre mari ?

Hector.—Tout homme qui va à la guerre se prépare à mourir alors pour répondre à votre question : j’accepterai mon sort quels qui soit et je mourrai avec dignité et honneur tel un héros.

Andromaque.—Est-ce cela que vous voulez ? Être un héros : tuer et mourir.

Hector.—Mais si je ne combat pas, je serai méprisable, lâche, traître.

Andromaque.—Vous donnez vos vies à des causes futiles et insignifiantes ; Hector, votre vie vaut plus que ses causes ou même le  besoin de mourir en héros. Je vous en prie, restez...

Hector.—Vous avez raison mais mon honneur est plus fort que ma raison.

Andromaque.—Votre honneur vous perdra !

Hector.—Je reviendrais vite, victorieux, et remplis de gloire. Je vous en fais la promesse, cette guerre sera la dernière.

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