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A quoi tient le pouvoir des mots/énoncés performatifs

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Par   •  31 Décembre 2021  •  Compte rendu  •  402 Mots (2 Pages)  •  270 Vues

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Camille SAAB

A quoi tient le pouvoir des mots ?

Un énoncé performatif, selon le dictionnaire du Larousse, se dit d'un verbe dont l'énonciation constitue simultanément l'action qu'il exprime. Cependant, selon la vision de différents philosophes, cette définition varie et se précise.

Pour Austin, « l’énonciation de la phrase est l’exécution d’une action », énonciation ayant un impact direct. Ce n’est pas décrire, ni affirmer, c’est tout simplement faire la chose, qu’on n’a d’ailleurs pas besoin de démontrer, « allant de soi et ne [se] discut[ant] pas ». Le philosophe anglais explique que le verbe doit être à la première personne et au présent, à la voix active, et nous propose plusieurs exemples pour illustrer son propos. Lors d’un mariage, prononcer « oui je le veux » nous rend mariés immédiatement, comme dire « je baptise » en baptisant un bateau. Nous ne sommes pas en train de décrire l’action, elle se fait tout simplement. On peut à ces exemples ajouter « je jure de dire la vérité », ou « je t’ordonne de sortir », fonctionnant sur le même principe que ceux énoncés précédemment.

Cependant, Bourdieu émet une critique sur la pensée d’Austin. En effet, il trouve que le philosophe enferme et limite ses idées à des énoncés de manifestations spécifiques et trop symboliques, oubliant le contexte et le social. Selon lui, le pouvoir des mots repose principalement sur la manière dont ils sont énoncés, par qui et dans quel contexte. Il met un point d’honneur sur la légitimité, que ce soit celle des personnes prononçant le discours, ou celle de la situation et des formes de celui-ci. Il appelle cela un discours d’autorité, ne reposant donc pas seulement sur le fait qu’il soit compris mais également sur les caractéristiques citées précédemment. Il prend l’exemple du porte-parole, dont le discours dépend notamment de la manière dont sont énoncés ses propos. Il explique également pour illustrer la légitimité de la situation, le fait qu’on ne puisse pas réciter un poème quelconque à un Conseil des ministres. A ces exemples peut-on ajouter celui d’un discours du président de la république, qui présente une légitimité par son statut, la syntaxe du discours, le contexte, etc. Également l’exemple d’un professeur, enseignant à sa classe dans un cadre scolaire et d’apprentissage. A l’inverse, une personne manquant de légitimité, selon par exemple son statut social défavorisé ou son appartenance à une minorité, ne présentera pas un discours faisant autorité.

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