Voltaire, Candide

En 1758, lorsque Voltaire écrit Candide dans sa propriété des délices à Genève, il a 64 ans et donc plusieurs vies derrières lui. Son œuvre et sa notoriété sont immenses notamment grâce à ses tragédies aujourd’hui tombées dans l’oubli (ex : œdipe). Il écrit candide alors qu’il pense être sur le point de mourir en raison de son état de santé (il lui restera en fait encore 25 ans à vivre). Dans cette œuvre Voltaire exprime une écriture de combat contre le fanatisme, les superstitions et l’église catholique. L’œuvre a été diffusé en 1759 à Paris, aux pays bas, en Angleterre et dans toutes les cours d’Europe, ce comte connaît un succès sans précédents. Personnage jeune et naïf, comme son nom l'indique, Candide vit heureux au château de Thunder-ten-tronckh, véritable paradis terrestre. Mais surpris dans les bras de Cunégonde, la fille du châtelain, il en est chassé et se retrouve confronté aux horreurs du monde : guerres, massacres, viols, tortures, tremblement de terre, persécutions religieuses et esclavage, sont autant d'abominations relatées sur le ton de l'ironie grinçante caractéristique de l'écriture de Voltaire. Le lecteur suit alors les aventures du jeune homme, de l'Allemagne au Pérou, du Surinam à Constantinople. A la fin du compte, Candide s’enrichit non pas de lingots d’or mais de sagesse et d’expériences qui le conduiront à penser par lui-même, affranchi de la philosophie de Pangloss. Se soumettant à la loi d'un bonheur simple dans la métairie, chacun fera sienne la devise de Candide : « il faut cultiver son jardin ». Car seul le travail « éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin ». C'est là la devise sur laquelle s'achève le conte. A travers cette œuvre Voltaire s’éloigne radicalement de l’optimisme (tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes), il accumule alors des arguments contre cette doctrine :

La rencontre avec le nègre de Surinam (chp. 19) est l'occasion de dénoncer l'esclavage. L'épisode de l'Inquisition à Lisbonne (chp. 6), celui des jésuites au Paraguay (chp. 16) ou encore les religieux, obsédés sexuels ou voleurs des chp. 4, 13, 22, laissent entendre la critique du clergé. D'autre part, l'optimisme incarné par le personnage de Pangloss, est également la cible du philosophe. Ainsi Pangloss et Martin personnifient, l'un l'optimisme, l'autre le pessimisme.

J’ai vraiment apprécié ce livre car il retrace l’aventure de candide, aventure rendu fort intéressante par les multiples péripéties mais aussi car l’œuvre porte la marque des multiples épreuves qui ont meurtri son auteur :   - Après une période d'errance, il finit par acheter la propriété des Délices à Genève. Cette période de sa vie n'est pas sans évoquer celle de Candide, dont l'histoire s'achève à Constantinople, dans la métairie.

                                       - En 1755, la ville de Lisbonne est ravagée par un tremblement de terre, Voltaire était terriblement affecté, il évoque cette catastrophe naturelle dans les chapitres 5 et 6.

                          - La guerre qui se livrent entre les Abares et les Bulgares aux chapitre 2, 3 et 4 fait en fait référence à la guerre de 7 ans qui débuta en 1756.

 En cela, Candide est bien une œuvre de la maturité, elle se fait l'écho des expériences malheureuses du philosophe et laisse entendre les leçons qu'il tire de ses mésaventures comme du spectacle des catastrophes de son temps.

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