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Racine, Britannicus analyse, acte II, scène 3

Commentaire de texte : Racine, Britannicus analyse, acte II, scène 3. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  1 759 Mots (8 Pages)  •  45 Vues

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BRITANNICUS JEAN RACINE ANALYSE LINEAIRE

RACINE, Britannicus : Acte II Scène 3

Intro

Racine s’inspire de l’histoire romaine antique pour écrire Britannicus, une pièce de théâtre en 5 actes, représentée pour la première fois en 1669. Britannicus, fils du précèdent empereur et héritier légitime, se voit privé du pouvoir par Néron, son demi-frère.  

Les deux frères sont amoureux de Junie, mais cette dernière ne répond qu’à l’amour de Britannicus, ce qui fait ressortir la jalousie de Néron.

-Néron face à Junie : il lui fait part de son projet de l’épouser (II,3) tout en sachant qu’elle était promise à Britannicus

-Junie trouve des prétextes : elle ne peut pas trahir le projet de Claude (prédécesseur de Néron et père de Britannicus)

=>début de notre extrait, Néron veut en venir aux faits (« laissons le mystère », v. 1) et savoir si Junie aime Britannicus

-c’est un dialogue, les deux personnages ont des objectifs distincts (Junie ne doit pas trahir son secret/ Néron veut la démasquer), ils tentent donc chacun d’arriver à leurs fins en argumentant

-cependant, les deux personnages sont aussi affectés par des passions=> cela pèse sur leur discours

-enfin, la relation entre les deux n’est pas symétrique : Néron est tout puissant, Junie est à sa merci

Problématique : Comment la passion et la rhétorique se mêlent-elles dans cette scène ?

Structure du texte

I : v.1 -v.24 plaidoirie de Junie

II : v.24 … Réponse de Néron

Analyse linéaire:

I/ Du vers 1 à 24 LA PLAIDOIRIE DE JUNIE

V1 :

« Mais » adversatif en attaque de vers=> cela annonce une rupture par rapport au début de la scène 3, pour Néron, il faut se concentrer sur le fond du problème que Junie essaie de camoufler à savoir son amour pour Britannicus

+impératifs à la 1re personne du pluriel : « ne flattons point » « laissons » Néron donne un ordre, il a le pouvoir d’infléchir la conversation, la 1re personne du pluriel= vise les deux personnages du dialogue mais en fait Néron s’adresse ici à Junie (le pluriel est une manière d’atténuer la brutalité de l’ordre)

V2 : 

-la « sœur » = Octavie, femme de Néron et sœur de Britannicus ; Néron veut la répudier pour épouser Junie ; juste avant, Junie a mis en avant le déshonneur qui frapperait Octavie si Néron arrivait à ses fins=> elle utilise ça comme argument pour déconseiller à Néron de l’épouser

=>Néron semble voir clair dans son jeu (au début de la scène, Narcisse lui a déjà révélé l’amour que Junie porte à Britannicus, il veut seulement l’entendre de la bouche de Junie) : c’est parce qu’elle aime Britannicus qu’elle invoque tous ces arguments

-Néron veut en venir au cœur du sujet : d’où la rime vv.1-2 : « mystère »// « frère »

V3 : à l’évocation de Britannicus, Néron se fait couper la parole

En effet, Junie réagit soit par passion (le nom de Britannicus la touche dans son cœur) soit parce qu’elle veut contrôler ce qui va être dit sur Britannicus (si elle laisse Néron parler elle risque d’être mise devant le fait accompli : Néron peut la mettre en difficulté sur son amour pour Britannicus ; en prenant le contrôle du dialogue à ce moment-là, elle peut rapidement répondre sur Britannicus puis passer à autre chose)

=>cela déclenche une longue tirade de Junie (->v.24)

Du V4 au V 9 : Junie avoue pleinement sa passion et cherche à se défendre

Elle met en avant sa sincérité/ bonne foi

V.4-5 : Rime « toucher » et « cacher », donne l’idée inverse : Junie a tenté de cacher son penchant pour Britannicus, elle est maintenant contrainte de passer aux aveux mais ce n’est pas son intention initiale

v.6 : « cœur » placé avant « bouche »=> Junie se présente comme absolument sincère et transparente par rapport à ses sentiments, ce qu’elle dit n’est que l’interprétation de ce qu’elle ressent (on voit que justement, elle a en fait une stratégie argumentative, donc ce n’est pas tout à fait le cas)

V.7-8 : critique de l’hypocrisie de la cour de Néron, se présente comme une personne naïve, permet d’échapper aux soupçons de Néron et en même temps critique assez violente de la cour de Néron où tout n’est que faux semblant

V.9 : vers coupé à l’hémistiche, structure stable. Elle justifie le rejet de Néron et sa passion pour Britannicus par la légitimité du pouvoir impérial (promise par l’empereur Claude à Britannicus) : c’est cette stabilité inattaquable du pouvoir impérial qui est représentée par la structure du vers+ solidité de structure peut aussi signifier la résolution de Junie, sa position est clairement définie (certes amour dicté par la passion mais entre dans un discours réfléchi)

V.10-14 : enjambement (la subordonnée circonstancielle « Quand l’empire… » suit la principale « Je lui fus destinée »), Junie retrouve une argumentation qui se fonde sur la légitimité impériale. Junie explique que la situation infernale dans laquelle est enfermé Britannicus l’oblige à ne pas l’abandonner (en effet, Britannicus, fils de Claude, est écarté du trône sur les conseils d’Agrippine, et ce au profit de Néron)

-« ces mêmes malheurs » (v.11) : Junie et Britannicus sont tellement liés qu’ils sont emportés par le même destin

-ici, on peut se demander si le discours de Junie n’est pas avant tout guidé par la passion : de manière sous-jacente elle mine le pouvoir de Néron ; en effet, si le trône était promis à Britannicus, Néron est en quelque sorte un usurpateur (« l’empire devait » (v.10) revenir à Britannicus). Elle utilise l’accumulation (V.12, « ses honneurs abolis, son palais déserté », c’est le palais que Néron occupe désormais et où il détient tous les pouvoirs : l’argumentation de Junie semble risquée)

V.14 : Procédé argumentatif/rhétorique, troisième personne du singulier pour parler d’elle-même : Junie se présente comme un objet du destin et du devoir : elle fait comme si ce n’était pas elle qui choisissait, comme pour se disculper

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