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Pierre Michon, La grande beune

Commentaire de texte : Pierre Michon, La grande beune. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  984 Mots (4 Pages)  •  766 Vues

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La Grande Beune est un roman de Pierre Michon, publié en 1995. Dans l’extrait étudié, un narrateur anonyme décrit son arrivée dans une pension lugubre. Nous avons à faire autant au tableau d’un lieu qu’au portrait des habitants locaux. Par un emploi de la métaphore, Pierre Michon joue sur les frontières entre le réel et l'onirique. En quoi cette description romanesque est-elle traversée par une tension entre le réalisme et le merveilleux ? Il s’agit d’étudier dans un premier temps la description réaliste de la pension. Dans un second temps, nous mettrons en exergue la dimension merveilleuse de la description.

Cet extrait de roman est une description au point de vue interne. Dans un premier temps, la description se fait en mouvement comme le démontre la phrase « On descendait par trois marches à la salle commune ». Il y alors le complément circonstanciel de lieu « à la salle commune » et le verbe d’action descendre qui met le narrateur en mouvement. Nous avons de plus un cadre spatio-temporel précis. Effectivement, au fin fond de la Dordogne, le narrateur se trouve dans la pension « Chez Helene », à la salle commune, la nuit tombée. En effet, c’est l’heure de dîner, évoquée par la proposition de coordination « et elle me servit ». Le point de vue est à la première personne, lorsque le narrateur raconte des évènements et observations de son propre point de vue subjectif. La focalisation est principalement interne car le narrateur décrit ses pensées et émotions tel le sentiment d’une « vague effroi », mais également par l’interrogative indirecte « je me demandais ». Ce texte narratif est alors en mouvement avec un cadre spatio-temporel précis.

De plus, la description se fait par l’expression de la découverte des sens cependant dans cet extrait. En effet, nous pouvons retrouver l’imparfait de description tel « descendait », « était » et « sentait ». Nous avons de plus une description qui incite les sens. Les yeux et le verbe “contemplait” renvoient au sens de la vue. L’odorat est présent par la proposition juxtaposée « ça sentait le salpêtre », le salpêtre étant une forte odeur chimique. L’ouïe est également présente par les buveurs qui font surprendre le narrateur par leur voix éclatante dans le silence. Cette description qui fait appel au sens nous installe alors dans un cadre très réaliste et nous fait partager les peurs du narrateur.

En effet, la description des lieux est avant tout un révélateur des émotions d’effroi ressenties par l’instituteur. Tout d'abord, le narrateur ressent une certaine crainte face à son avenir en tant qu'enseignant. En effet, « le passé indéfini » évoqué lui fait craindre de sa vie adulte, auquel s’ajoute la métaphore filée de l’eau qui, lors de sa vie d'adulte, semble le noyer et le submerger dans la peur et l’obscurité. La description du renard semble également symboliser le passé qui l'effraye, renforçant ainsi son anxiété face à son avenir en tant qu’instituteur, qui le « contemplait » et le juge. Le narrateur semble alors isolé et étranger à cet environnement. Cet effroi peut alors expliquer cette description péjorative de la pension, renforcée par des métaphores mais aussi par la syntaxe. En effet, le narrateur utilise de nombreuses phrases complexes qui durent plusieurs lignes, ce

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