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PARAVY Florence, « Les « gouverneurs de la rosée » au miroir des textes », in Anales de Filologia Francesa n°20, 2012

Compte rendu : PARAVY Florence, « Les « gouverneurs de la rosée » au miroir des textes », in Anales de Filologia Francesa n°20, 2012. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Novembre 2023  •  Compte rendu  •  1 374 Mots (6 Pages)  •  135 Vues

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Compte-rendu critique

PARAVY Florence, « Les « gouverneurs de la rosée » au miroir des textes », in Anales de Filologia Francesa n°20, 2012

         

L’article de Florence Paravy, « Les « gouverneurs de la rosée » au miroir des textes », est paru en 2012 dans la revue Anales de Filologia Francesa à l’occasion du vingtième numéro consacré aux auteurs francophones. La même année s’est déroulé le 14ème sommet de la francophonie, ce qui pourrait être une des raisons du choix de la revue de mettre à l’honneur ce sujet. A travers son article, Florence Paravy s’intéresse à l’expression « gouverneurs de la rosée »  qui apparaît à plusieurs reprises dans les œuvres de Jacques Roumain et qui, selon elle, témoigne de « l’aboutissement d’un cheminement sémantique et poétique » (p.222) chez l’auteur haïtien, ainsi que de « l’expression d’un imaginaire singulier » (p.222).

L’auteur de notre article, spécialiste de littérature africaine et caribéenne, se réfère aux travaux de critiques et auteurs caribéens, majoritairement haïtiens, pour appuyer son propos[1].

Son texte est organisé en plusieurs parties : dans un premier temps, elle s’interroge sur l’origine de l’expression « gouverneurs de la rosée », puis, dans un second temps, elle structure son propos en quatre parties distinctes, traitant chacune d’une oeuvre de Jacques Roumain. Lorsqu’elle étudie les textes, Florence Paravy situe d’abord le contexte de l’ouvrage, relève les apparitions de l’expression « gouverneurs de la rosée » et procède ensuite à son analyse. Toutefois, à plusieurs reprises, elle s’éloigne de l’expression même et oriente son article vers des considérations historiques et anthropologiques sur la vie de l’auteur et l’histoire d’Haïti. Le développement final de l’article en particulier, ne fait plus aucune mention du syntagme « gouverneurs de la rosée ». La structure de l’article est assez simple, Paravy organisant son propos en fonction de l’ordre chronologique de parution des différentes œuvres de Jacques Roumain.

Dans la première partie, Paravy étudie deux positions différentes concernant l’origine de l’expression «  gouverneurs de la rosée », proposées respectivement par les critiques L.-F. Hoffmann et J. Bernabé[2]. Si les deux s’accordent à dire qu’elle découle d’une appellation créole, leurs avis divergent en ce qui concerne le choix de l’expression. Néanmoins, pour les deux, l’appellation traduit l’idée de distribution d’eau et d’irrigation. Pour Florence Paravy, l’utilisation du créole marque un « désir (..) indigéniste de donner à cette langue du peuple droit de cité dans le roman » (p.223), introduisant une volonté de mettre en avant les masses paysannes d’Haïti et leur culture. De plus, l’explication de L.-F. Hoffmann, lui permet également d’introduire la signification politique du terme « gouverneur », notion qui sera exemplifiée dans son article.

La deuxième partie de l’article débute sur une énumération des différents textes qu’elle va aborder. Dans un premier temps, Paravy s’intéresse au conte Histoire de Petitami et des grands loups, qui est le premier texte dans lequel apparaît l’expression « gouverneurs de la rosée », employée toutefois au singulier, contrairement à ses autres occurrences. La présence de ce singulier renvoie, selon Paravy, au premier sens de l’appellation créole « celui qui cultive et arrose » (p.223). Elle évoque ensuite le fait que, malgré le côté innocent du conte pour enfants, le texte contient une « dimension politique », (p.224) qu’elle rattache à « l’histoire d’Haïti et [à] l’activité journalistique et militante de J. Roumain » (p.224). Selon elle, la mention de loups blancs dévorants les cultures des paysans haïtiens, est une « allusion à la fois évidente et polyvalente » (p.224), cependant elle n’explicite pas immédiatement ni clairement quels sont les nombreux sens qu’elle lui attribue. Elle l’interprète comme un rappel de l’occupation militaire d’Haïti par les Américains. Par ailleurs, elle compare le conte aux premiers textes d’appel au combat de Roumain (p.225). Pour Paravy, l’oeuvre dénonce également la « bourgeoisie corrompue qui collabore avec l’ennemi » (p.225). Enfin, elle voit dans le texte un aspect économique et social : les paysans haïtiens dépouillés de leurs biens sous l’occupation américaine vivent dans la misère. Il est à relever que Paravy cite quatre textes de Roumain rédigés presque dix ans avant le conte, lors de l’occupation américaine et des activités militantes de ce dernier, sans cependant analyser les citations qu’elle emploie.

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