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How do the texts Indiana et Phaedra explore and question the relationship between gender and power in society ?

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Par   •  16 Novembre 2023  •  Dissertation  •  2 234 Mots (9 Pages)  •  92 Vues

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How do the texts Indiana et Phaedra explore and question the relationship between gender and power in society?

La représentation de la relation entre genre et pouvoir dans la société a pris des formes variées en littérature au cours des siècles alors que la perpétuation des valeurs patriarcales est presque intemporelle, et se retrouve chez Racine ou Sand, comme elle se retrouve encore parfois trop souvent dans nos mœurs actuelles. Au XVII siècle, chez Racine, elle prend la forme de la tragédie classique tout en démontrant la chute de Phèdre à cause de la distance irréconciliable entre ses passions et les lois opprimantes de l’Ancien Régime, tandis qu’au XIX, chez Sand on assiste à la rébellion d’Indiana contre le système politique esclavagiste de la restauration, responsable de priver les femmes de tous leurs droits et de les subordonner à la figure masculine dans tous les domaines. On verra d’abord comment les deux auteurs utilisent le champ lexical de la maladie pour souligner les effets délétères des contraintes sociales sur les femmes. Nous verrons après comment Racine contribue à la promotion d’un système absolutiste et patriarcal à travers l'autorité incontestable de l’injuste Thésée et la mortification constante de Phèdre, alors que on verra chez Sand comment les lois patriarcales en vigueur après le Code Napoléon, rendaient la vie des femmes comparable à l'esclavage. Cela justifiera enfin le fait que Racine termine Phèdre par un suicide tandis que Sand décide de racheter Indiana, en la faisant renaître loin de la société destructrice. Chez Racine comme chez Sand, la souffrance psychologique causée par les contraintes sociales se manifeste chez les protagonistes par une souffrance physique, que les deux auteurs traduisent en se référant au champ lexical de la maladie. Chez Phèdre, publiée en en 1677, Racine présente la protagoniste éponyme comme une femme qui « ne se soutient plus : sa force l’abandonne » [1] , « ses genoux tremblant se dérobent »[2] , « elle respire à peine »[3] , « elle est d’une faiblesse extrême »[4].  De la même façon, chez Indiana, publiée en 1832, Sand nous présent l’éponyme protagoniste comme un être mourant. « Aussi elle se mourait. Un mal inconnu dévorait sa jeunesse. Elle était sans force et sans sommeil. […] Encore quelque temps et la pauvre captive allait mourir »[5].  Cependant, si la maladie de Phèdre est causée par l'impossibilité de céder à ses passions ainsi que par le sentiment de honte que ces passions lui génèrent, le sentiment d'Indiana provient de son désir d'amour dans une société patriarcale qui la traite comme une esclave depuis sa naissance. Néanmoins, les deux portraits mettent en lumière un sentiment d'oppression généré par un système qui empêche les femmes d'explorer leur féminité en raison des lois strictes qui régissent la société, ce qui termine pour les rendre malades.  L’une des idées les plus importantes de cet essai est la manière dont les deux auteurs illustrent la situation sociale des protagonistes. Selon Goldmann [6], la pièce de Racine promeut un système absolutiste et patriarcal à travers Thésée, autoritaire et tout- puissant qui a le pouvoir de prendre des décisions de vie ou de mort concernant sa femme, son fils, ses concitoyens et ses ennemis. Thésée, qui dans ce cas représente le monarque absolu, ne défend pas les lois d'un Dieu juste mais il sert à renforcer les pouvoirs destructeurs de plusieurs dieux [7]. Ceci est surtout accentué par le fait qu'il est pardonné de toutes ses erreurs et de son manque de jugement.   En effet, Racine nous présent Thésée comme un « époux infidèle »[8]  et comme un monarque incapable de prendre la juste décision. « Ah ! Père infortuné ! Et c’est sur votre foi que je l’ai condamné ! Cruelle ! Pensez-vous être assez excusée… »  [9] Ici, on voit comment Thésée, après avoir fait condamner injustement son fils, découvre la vérité et accuse Phèdre. Ce dispositif narratif décharge Thésée de toute responsabilité, en le présentant comme une victime qui a cru aux mensonges de son épouse. L'auteur renforce ainsi la responsabilité de Phèdre, excluant les figures masculines de toute culpabilité face au drame qui implique les protagonistes. De plus, en décrivant Thésée comme un époux infidèle qui jouit néanmoins de tous les égards, l'auteur nous permet sans doute de juxtaposer la perception de Thésée à celle de Phèdre, afin de discerner la différence de jugement social entre les hommes et les femmes. Au contraire, Sand, en faisant parfois prévue d’ironie et en utilisant des termes appartenant au champ lexical de l’esclavage, critique sévèrement les institutions de son temps, condamnant à la fois leur hypocrisie et leur injustice. En effet, le récit commence par une description du mariage d'Indiana avec le colonel Delmare, presenté comme un « excellent maître devant qui tout tremblait, femme, serviteurs, chevaux et chiens » [10]. L'anti-climax a ici une forte connotation négative car l'auteur établit un parallélisme entre les femmes et la soumission, parallélisme qui devient encore plus frappant si on l'observe par rapport aux bêtes. Lorsqu'Indiana épouse Delmare, elle « ne fit que changer de maître »[11] , et le narrateur révèle qu'elle n'a jamais appris d'autre loi que celle de « l'obéissance aveugle ». L’auteur présent donc immédiatement le statut de captivité d'Indiana, qui a toujours été dominée et contrôlée par les figures masculines de sa vie, tout en démontrant comme ses souffrances sont autorisées et même encouragées par le code civil de Napoléon, qui relègue les femmes à un statut de mineur [12]. Cette idée est renforcée au chapitre 9 où Sand, par un commentaire ironique, ridiculise les coutumes de la société de son temps. « Savez-vous ce qu’en province on appelle un honnête homme ? […] Il peut battre sa femme, maltraiter ses gens, ruiner ses enfants, cela ne regarde personne. La société ne condamne que les actes qui lui sont nuisibles ; la vie privée n’est pas de son ressort ». [13] Une telle déclaration souligne profondément l'injustice et l'hypocrisie qui régnaient dans la société française de la restauration où la femme était considérée un objet comme un autre entre les mains du patriarche que règle sa vie.  À deux reprises dans le roman, Delmare utilise la force contre sa femme. Dans les deux cas, il défend ce que la société aurait reconnu comme son droit en tant que mari ; son droit, en particulier, de ne pas être trahi par sa femme. Et l'acte de rébellion d'Indiana, qui a l’intention de quitter son mari, n'est rien d'autre que sa volonté à défier l'ensemble du cadre juridique qui définissait les relations familiales à l'époque [14] C'est pour cette raison que l'émancipation d'Indiana ne peut se réaliser dans la société française dans laquelle elle vit, entourée des valeurs qu'elle essaie profondément de rejeter. En effet, pour se libérer des chaînes de la société, Indiana retourne finalement à son île natale de Bourbon, loin de l'oppression et de la hiérarchie de la métropole, loin de l'esclavage du mariage et de l'oppression qui ont régi sa vie jusqu'à présent, tout en embrassant un état de nature primitif qui lui redonne ses énergies vitales.  

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