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Marivaux, les Fausses Confidences, acte 1, scène 14 : Comment Dubois arrive à faire naitre la curiosité qui crée l’amour d’Araminte pour son intendant en présentant Dorante d’une façon spéciale ?

Fiche : Marivaux, les Fausses Confidences, acte 1, scène 14 : Comment Dubois arrive à faire naitre la curiosité qui crée l’amour d’Araminte pour son intendant en présentant Dorante d’une façon spéciale ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Juin 2023  •  Fiche  •  1 863 Mots (8 Pages)  •  244 Vues

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Présentation lecture linéaire « les fausse confidences » acte 1 scène 14

Dubois. [Si je le connais, madame ! si je le connais ! Ah ! vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N’avez-vous pas vu comme il se détournait, de peur que je ne le visse ?

Araminte. Il est vrai, et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que ce n’est pas un honnête homme ?

Dubois. Lui ! Il n’y a point de plus brave homme dans toute la terre, il a peut-être plus d’honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c’est une probité merveilleuse ; il n’a peut-être pas son pareil.

Araminte. Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D’où vient que tu m’alarmes ? En vérité, j’en suis toute émue.]

 Dubois.[ Son défaut, c’est là. (Il se touche le front.) C’est à la tête que le mal le tient.

Araminte. À la tête ?

Dubois. Oui ; il est timbré, mais timbré comme cent.

Araminte. Dorante ! il m’a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?

Dubois. Quelle preuve ? Il y a six mois qu’il est tombé fou, qu’il en a la cervelle brûlée, qu’il en est comme un perdu. Je dois bien le savoir, car j’étais à lui, je le servais ; et c’est ce qui m’a obligé de le quitter ; et c’est ce qui me force de m’en aller encore : ôtez cela, c’est un homme incomparable.]

Araminte, [(un peu boudant). Oh bien ! il fera ce qu’il voudra ; mais je ne le garderai pas. On a bien affaire d’un esprit renversé ; et peut-être encore, je gage, pour quelque objet qui n’en vaut pas la peine ; car les hommes ont des fantaisies ! …

Dubois. Ah ! vous m’excuserez. Pour ce qui est de l’objet, il n’y a rien à dire. Malepeste ! sa folie est de bon goût.

Araminte. N’importe ; je veux le congédier. Est-ce que tu la connais, cette personne ?

Dubois. J’ai l’honneur de la voir tous les jours ; c’est vous, madame.

Araminte. Moi, dis-tu ?]

Intro :

Marivaux est un grand dramaturge français du 18 -ème siècle. Dans ces comédies il critique l’ordre sociale ou prévaut la naissance au lieu du mérite. Nombreuse de ces pièces sont basée sur une intrigue tournant autour d’un stratagème avec notamment l’inversion des rôles valet et maitre. Ces inversions conduisent à un mensonge qui permet l’exploration des différents sentiments mais surtout celui de l’amour par le biais du pouvoir du langage.        Dans cette comédie en trois actes représenté pour la première fois en 1737 par des comédiens italiens, on découvre l’histoire d’un petit bourgeois sans fortune, Dorante qui tombe amoureux de la riche veuve Araminte et qui a l’aide du valet Dubois qui met en place le fameux stratagème caractéristique de Marivaux arrive à séduire Araminte grâce à de fausses confidence.        Comment Dubois arrive à faire naitre la curiosité qui crée l’amour d’Araminte pour son intendant en présentant Dorante d’une façon spéciale ?        Nous allons voir que Dubois présente d’abord Dorante d’une façon élogieuse puis en montrant ses aspects moins flatteurs et enfin comment le stratagème a eu raison d’Araminte.

Première partie :

Dubois d’écrit Dorante d’une façon flatteuse en instaurant un mystère autour de lui.        Le début du passage avec la répétition de « si je le connais, madame, ! si je le connais ! » crée tout de suite un effet dramatique qui intrigue aussi bien le lecteur qui veut savoir quel passé les personnages ont en commun mais surtout Araminte qui est directement concerné. De plus avec la phrase suivante « Ah vraiment oui ; et il me connait bien aussi » insiste sur l’effet dramatique et l’envie d’Araminte de connaitre ce passé qui nous parait peu glorieux voir sombre n’en est qu’exalter. Toute cette première réplique instaure un secret qu’Araminte va s’efforcer de percer, cette envie est subjuguée avec la dernière phrase « N’avez-vous pas vue comme il se détournait de peur que le visse ? » qui est une simple question rhétorique mais qui pousse le souhait de connaitre Dorante et son passé encore plus loin. L’emploi du terme « peur » suggère une dissimulation malhonnête, et donc un piège qui serait tendu à Araminte par Dorante. Dubois manipule habilement les préjugés sociaux de la haute société. En effet il a recours à un stéréotype social et littéraire, celui du petit bourgeois qui s’introduit dans une maison pour y semer le trouble.

La surprise attendu par Dubois de la part d’Araminte ne se fait pas attendre « et tu me surprends à mon tour » elle souligne la vision positive qu’elle a de Dorante et ses sentiments pour lui bien qu’elle ne se l’avoue pas. Également l’enchainement de rapide questions « Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que ce n’est pas un honnête homme ? » montre que le plan de Dubois est entrain de fonctionner et que déjà elle est déconcertée par la révélation mais surtout on peut distinguer son manque d’assurance lorsqu’elle parle de Dorante, cette incrédulité laisse transparaitre ses sentiments naissant pour Dorante ce qui prouve un certain doute qui nait en elle sur son intendant.

Dans la seconde réplique de Dubois il y a un champ lexical des qualités morales de Dorante « brave, honneur, honnête, probité » et des hyperboles utilisant la répétition de l’adverbe : plus « plus brave, plus d’honneur » qui décrivent un portrait caricaturale exagéré de la haute valeur morale de Dorante. On peut donc voir que cette partie très flatteuse a pour but de mettre en valeur Dorante aux yeux d’Araminte afin qu’elle commence à exprimer son amour pour lui.

La confusion d’Araminte est de plus en plus visible et même tend vers la peur « D’où vient que tu m’alarmes ? » Cela contraste avec le portrait d’une femme forte que l’on s’était fait d’elle. Araminte nous montre un coté plus enfantin lorsque qu’il est question de sentiments « En vérité j’en suis toute émue. » J’ai l’image d’une petite fille qui pleure à la lecture de cette phrase. Dans cette réplique elle demande juste la « vérité » qui est justement caché chez Marivaux.

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