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Marivaux, Les fausses confidences, Acte I, scène 14

Cours : Marivaux, Les fausses confidences, Acte I, scène 14. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2023  •  Cours  •  3 395 Mots (14 Pages)  •  425 Vues

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Explication de texte n°3: Acte I, scène 14

La fausse confidence

Introduction :

Les fausses confidences est une comédie de Marivaux créée en 1737 pour les comédiens italiens (commedia dell’arte). Elle met en scène Dorante, un jeune homme charmant mais pauvre, et qui, de ce fait, va devoir monter un stratagème, avec la complicité de son ancien valet Dubois, afin de séduire celle qu’il aime : la riche veuve Araminte.

Après que Dorante a été admis en tant qu’intendant auprès d’Araminte, Dubois révèle à cette dernière que cet intendant qui lui plaît tant, l’aime d’un amour qui dépasse les bornes de la raison.

Mouvement du texte :

  • L.1-45 : Dubois fait durer la confidence, en ne répondant pas aux questions d’Araminte et en suscitant de l’inquiétude chez elle ; il finit par révéler que Dorante est amoureux d’elle, après lui avoir laissé entendre qu’il l’était d’une autre.

Projet de lecture :

Nous allons montrer comment Dubois manipule Araminte pour attiser son amour pour Dorante.

Analyse linéaire :

L1-2 : Araminte est étonnée par la réaction de Dubois : cela repose donc sur des éléments de mise en scène : « air étonné » « attention à le regarder » qui ont dû être visibles dans la scène précédente. C’est le premier élément de manipulation de Dubois qui joue la comédie de l’étonnement (il sait déjà qui est Dorante et la raison de sa présence chez Araminte, il ne peut donc être étonné : cf didascalie scène 13 : « il feint de voir Dorante avec surprise »). L’enchaînement de questions d’Araminte, montre peut-être une certaine inquiétude, ou du moins une surprise assez forte.

L3-4 : Réponse contradictoire : « ce n’est rien » : ce n’est pas grave : soulagement d’Araminte ; mais ensuite Dubois annonce qu’il va devoir quitter Araminte : c’est donc grave. Dubois surprend donc Araminte, la déstabilise, et, pour la manipuler, refuse de répondre à sa question et créé de l’inquiétude chez elle.

L5 : Quoi ! : exclamation surprise d’A : elle mord à l’hameçon. Seulement… ? question : elle veut savoir pourquoi Dubois doit partir.

L6 : Dubois ne répond pas mais pose une autre question : à qui vous avez affaire : elle sous-entend que l’identité de Dorante cache quelque chose, ce qui va accroître l’inquiétude et l’étonnement d’Araminte.

L8-9 : Dubois sous-entend que D est mal intentionné, qu’il a usé « d’adresse » dans le but de se faire engager par Araminte. Cela accroît encore l’inquiétude d’Araminte.

L11-12 : il ne sait pas qui il vous donne : cela donne encore un côté mystérieux à Dorante, comme s’il cachait sa véritable identité ; un démon : Dubois laisse supposer que D aurait de mauvaises intentions (Je rappelle que D est engagé en tant qu’intendant, il doit s’occuper de la fortune d’Araminte, il faut donc quelqu’un de confiance)

L13-14 : exaspération et inquiétude d’Araminte : elle pose des questions claires et insistantes (mais que, explique-toi = ordre). Elle veut une réponse pour mettre fin à l’inquiétude suscitée par Dubois

L15-17 : Dubois ne répond pas tout de suite : si je le connais (X2). (à la lecture faire un temps mort ici pour faire durer l’attente d’Araminte). Il répond ensuite mais n’explique toujours pas en quoi Dorante est un démon ni pourquoi Dubois devrait quitter le service d’Araminte. Il prend ensuite Araminte à témoin de la réaction de D (scène 13, didascalie : Dorante feint de détourner la tête, pour se cacher de Dubois) pour mieux lui faire croire que ce qu’il dit est vrai. (ce qui est d’ailleurs paradoxalement le cas)

L18-20 : Araminte mord à l’hameçon : « il est vrai » et manifeste son inquiétude par des questions sur l’honnêteté de Dorante.

L 21-23 : hyperboles de Dubois sur l’honnêteté de D : « il n'y a point de plus brave homme dans toute la terre », « plus d'honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble », « une probité merveilleuse »…. Ce n’est donc pas l’honnêteté de D qui pose problème, ce qui renforce son côté mystérieux.

 L24-25 : L’inquiétude d’Araminte est à son comble et devient insupportable : elle manifeste même de l’agacement : interjection : Eh !, conjonction « donc » qui exprime l’intensité du désir de réponse, Araminte affirme qu’elle est alarmée (terme fort), elle en est « tout émue » (émotion peut-être un peu trop forte pour être anodine : il s’y mêle peut-être plus que la simple crainte d’avoir embauché un intendant malhonnête, peut-être y a-t-il ici du regret, de la crainte de devoir se séparer de Dorante, envers qui Araminte éprouve déjà une certaine attirance)

L26-29 : Dubois révèle la folie de D en théâtralisant : geste, hyperbole, métaphore, « timbré comme cent ».

L30-31 : Araminte ne comprend pas, et en plus elle se met en position de défendre D (peut-être ne veut-elle pas se séparer de lui)

L32-36 : Dubois insiste sur la force de l’amour éprouvé par D : « […] il extravague d'amour, […] il en a la cervelle brûlée, […] il en est comme un perdu » : comparaison, métaphore, qui constituent des hyperboles. Il vante aussi les qualités de D : « c’est un homme incomparable » (hyperbole)

L37-40 : réaction d’Araminte : un peu boudant : Montre sa déception, peut-être sa jalousie : Dubois fait exprès de frustrer Araminte, il lui fait croire qu’il en aime une autre, pour lui faire davantage désirer D. Dubois fait ressortir le désir qu’éprouve Araminte pour D, désir qui était discret jusqu’ici et qui se manifeste violemment quand Araminte croit qu’elle va perdre D (parce qu’elle doit le renvoyer, parce qu’il aime quelqu’un d’autre).

Araminte décide de renvoyer D : sa réaction est un peu excessive et trahit sa déception que D soit amoureux d’une autre femme : il aurait été légitime de renvoyer D s’il s’était avéré malhonnête, mais peut-on renvoyer quelqu’un parce qu’il est amoureux ? Si Araminte est déçue, cela sous-entend qu’elle aurait aimé être aimée de D. autrement dit, qu’il lui plaît.

L41-42 : Dubois attise la déception d’A en affirmant que D est amoureux d’une très belle femme.

L43-44 : Résolution ferme de renvoyer D en contradiction avec la curiosité qu’elle éprouve à son égard : cela montre qu’Araminte est troublée.

L45 : Réplique qui présente une chute : elle commence en désignant la personne aimée de D à la troisième personne « la voir tous les jours », puis à la deuxième personne dans une formulation emphatique « c’est vous madame »

L46 : surprise et plaisir d’Araminte : d’autant plus fort que le plaisir survient après une frustration, alors qu’il n’était plus espéré, vu qu’Araminte pensait que D en aimait une autre.

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