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Lucrèce Borgia, Victor Hugo

Fiche : Lucrèce Borgia, Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Juin 2023  •  Fiche  •  965 Mots (4 Pages)  •  137 Vues

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Lucrèce Borgia, Victor Hugo


Introduction :




La pièce Lucrèce Borgia est la mise en scène de la quête de l’identité de sa mère par son fils. Elle est aussi la mise en scène de la quête de rédemption par la mère au travers de l’expression de l’amour maternel.

La scène 3 de l’acte III se situe à la fin de l’œuvre, lorsque Lucrèce Borgia a empoisonné son fils involontairement et ses frères d’arme volontairement, alors qu’elle avait souhaité devenir plus vertueuse dans l’acte I, 3, « Est-ce que tu n’as pas soif d’être béni, toi et moi, autant que nous avons été maudits ? est-ce que tu n’en as pas assez du crime ? ».

Gennaro se retrouve confronté à celle qu’il appelle Lucrèce Borgia car il ne sait pas encore qu’elle est sa mère alors qu’elle sait qu’il est son fils. Au moment où débute l’extrait, elle ne lui a révélé qu’une partie de son histoire, il imagine qu’elle est sa tante.

Les mouvements du texte :

  • Mouvement 1 : Ligne 1 à 7 : La crainte de ne pas convaincre
  • Mouvement 2 : Ligne 7 à 14 : Portrait de la femme pècheresse
  • Mouvement 3 : Ligne 14 à 23 : Convaincante et convaincu ?
  • Mouvement 4 : Ligne 24 à la fin : Ultime rebondissement


La ponctuation expressive dans le début de la réplique, l’interjection « oh », la présence d’une proposition subordonnée circonstancielle d’hypothèse, « si je te disais tout » et le modalisateur d’incertitude « peut-être » traduisent l’inquiétude et le doute du personnage qui se refuse encore à dire à son fils qu’elle est sa mère.

Dans la suite du texte, Lucrèce Borgia cherche à susciter le pardon de Gennaro.  Sa volonté d’être graciée s’exprime au travers de l’emploi du conditionnel de souhait, « Que je voudrais bien que tu me reçusses repentante à tes pieds ! », conditionnel qui est remplacé par un futur de l’indicatif dans la phrase suivante comme pour ancrer ce désir dans la réalité, « Tu me feras grâce de la vie ». L’adverbe « n’est-ce pas ? » appelle un acquiescement de Gennaro tout comme « dis » à la ligne 7.  Gennaro est également invité avec insistance à choisir le destin de Lucrèce comme le montre la répétition de « veux-tu » .

Dans la suite de la tirade, à partir de la ligne 13, la pitié de Gennaro pour Lucrèce est suscitée au travers d’un mouvement descendant comme le montre l’emploi du verbe « abaisses », « miséricorde » et « laisse tomber ». De plus, Lucrèce Borgia a largement recours au vocabulaire des émotions et des sentiments pour attirer la pitié de son fils, « larme », « plaies vives de son cœur et de son âme », « cœur » ligne 14. Pour finir, Lucrèce Borgia oppose à ce tableau pathétique celui de la réalité incarnée par les propos de son fils dont elle qualifie la voix de « plus sévère que celle du jugement dernier » ligne 13. Le comparatif de supériorité souligne la rudesse de Gennaro qui contraste avec la fragilité de « cette femme ».
De la ligne 14 à la fin de la tirade de Lucrèce, les phrases exclamatives soulignent la force de l’exhortation que Lucrèce Borgia déploie pour convaincre son fils. Elle a recours au mode impératif pour ce faire, « Ne me tue pas », «  Vivons », « aie ». Elle est comme la femme repentante qui a péché face à Jésus qui pardonne toujours dans la Bible, comme le montre le champ lexical de la pitié particulièrement important dans cette partie de son discours, « Grâce », « pardonner », « repentir », « compassion », « miséricorde », « pitié » et le parallélisme « toi pour me pardonner, moi, pour me repentir ».

La fin de la tirade à partir de la ligne 18 est consacrée à l’exploitation de la culpabilité de Gennaro. La stratégie de Lucrèce Borgia est d’associer sa mort au sacrilège en employant l’adjectif « affreux » et en opposant la faiblesse traditionnellement liée à son sexe à la force de Gennaro, mise en relief par le superlatif « qui est le plus fort »  au travers de l’évocation de la lâcheté de ce dernier, « ce serait vraiment lâche ce que tu ferais là ». On peut penser qu’elle veut protéger Gennaro de tuer sa mère, cet amour maternel est perceptible au travers de l’expression « je te le dis pour toi ».
La didascalie informe le lecteur que Gennaro est influencé par les propos de Lucrèce Borgia et hésite donc à la tuer.
À la ligne 22, Lucrèce Borgia exploite l’hésitation de son fils à son avantage, elle se saisit du silence pour acter son pardon en affirmant déchiffrer le regard de son fils comme le montre par exemple l’adverbe « bien », modalisateur de certitude.

Les répliques 24 à 28 présentent un échange entre Maffio et Gennaro. La tension aurait pu retomber à la réplique lignes 22- 23 mais « une voix au dehors » crée un rebondissement. Le suspense est laissé pour le public également puisque les propos de Maffio sont indiqués par « une voix », on sait que Maffio parle.
La dernière réplique de l’extrait montre le poids du destin qui s’abat sur Gennaro et la détermination du personnage qui s’ensuit. Elle s’exprime au travers de la brièveté des deux premières phrases, de l’emploi de l’expression modale « il faut », du type de la phrase. En faisant mourir Lucrèce Borgia, Gennaro devient lui aussi un monstre matricide.

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