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Le temps retrouvé, Marcel Proust

Commentaire de texte : Le temps retrouvé, Marcel Proust. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  2 029 Mots (9 Pages)  •  130 Vues

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Le temps retrouvé, Marcel Proust

Le texte proposé à l’étude est issu de l’oeuvre Le temps retrouvé de Marcel Proust paru en 1927. Proust est né en 1871 dans une famille aisée et cultivée, il commence à fréquenter des salons aristocratiques très jeune. Il commence ainsi à écrire en 1895. C’est en 1907 qu’il entame l’écriture de son oeuvre principale A la recherche du temps perdu. Le temps retrouvé constitue le septième et dernier tome de cette suite romanesque. L’oeuvre de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire, mais aussi sur les fonctions de l’art. Cet extrait propose une réflexion quant à la littérature et établit la nécessité de l’art pour explorer nos propres sentiments. Nous nous demanderons comment la littérature et l’art en général apparaissent comme un accès à la sensibilité. Par sensibilité j’entends l’aptitude à percevoir ce que l’on ressent.

Tout d’abord nous verrons à travers le premier paragraphe les difficultés qui nous empêchent de percevoir nos propres ressentis au cours de notre vie puis en étudiant le deuxième paragraphe nous déterminerons en quoi l’art constitue un accès à la sensibilité qui est enfouie en nous.

Dès la premiere ligne Proust aborde la notion de « vraie vie » et de vie « réellement vécue », l’utilisation de l’adjectif vraie et de l’adverbe réellement sous entend qu’il existerait une vie fincomplète. La vraie vie dans cet extrait désigne une perception de notre existence qui serait en tout point conforme à nos ressentis.

Il s’en suit une gradation quant aux connotations de la vie, il parle de « vraie vie » puis d’une vie « découverte et éclaircie » et enfin de la « vie réellement vécue ». La notion de découverte traduit l’idée qu’il existerait un voile qui couvrirait la réalité et qu’il faudrait retirer pour voir les choses telles qu’elles sont. Ce voile altère notre conception du monde, en simplifiant voir en occultant certains de nos sentiments. Enfin il apporte une dernière précision par les mots suivants « c’est la littérature ». La fin de la phrase agit comme une révélation. Il affirme donc que la littérature est le seul moyen d’accéder à la vraie vie, la vie pleinement vécue.

La deuxième phrase témoigne du caractère universel de sa réflexion, il parle de « tous les hommes ». Selon lui chacun est capable de révéler sa vie, cependant cela demande un travail que les hommes ne font pas forcément. C’est ce qu’il indique avec la conjonction « mais » qui marque l’opposition entre cette vraie vie potentiellement accessible et la réalité, qui est que les hommes ne cherchent pas à la découvrir. Marcel Proust utilise également la lumière comme allégorie de la vérité en parlant d’éclaircir notre vie, pour la voir telle qu’elle est. Nous serions donc tous dans l’ombre, dans l’attente de mettre en lumière notre sensibilité.

L’auteur explicite ensuite son idée à l’aide d’une métaphore. Il compare l’esprit humain à une pellicule d’appareil photo, qui serait « encombré d’innombrables clichés ». L’adjectif encombré porte une connotation péjorative qui indique que ces clichés, que l’on sait très nombreux grâce à l’adjectif quantitatif innombrables, sont un frein pour l’homme, puisqu’il l’empêche de vivre « vraiment ». Ces clichés sont en fait associés à la mémoire de l’homme, l’idée selon laquelle ils ne sont pas développés signifie que nous assimilons nos souvenirs superficiellement, sans se soucier de ce que l’on a pu ressentir sur le moment. C’est comme si l’on laissait les photos au fond de l’appareil, voués à l’oubli. Nos souvenirs perdent donc en authenticité puisqu’il ne nous reste presque rien de ce que l’on a éprouvé. Il faut donc éclairer les clichés et les intellectualiser pour en distinguer la véritable essence, et c’est par l’art et notamment la littérature que ceci est rendu possible.

L’auteur aborde ensuite le style de l’écrivain, il considère ce dernier comme un élément essentiel. Il compare d’abord le style à la couleur chez le peintre pour en montrer son caractère indispensable. Puis il indique que le style de l’écrivain n’est autre que l’expression de la vision. Par la vision il désigne notre rapport au monde, notre angle de vue. Le style est donc radicalement personnel puisqu’il mets en mots des impressions qui nous sont propres. Le contenant, donc le style est aussi important que le contenu, les mots. Cette mise en forme de la vision permet non seulement de mieux se comprendre soi même mais aussi de mieux comprendre les autres à travers leurs oeuvres. En effet la façon d’écrire en dit beaucoup sur l’auteur. On peut citer l’étranger d’Albert Camus, ou le style très neutre est le miroir de la personnalité du narrateur.

Cela s’applique à Marcel Proust, puisque ce texte est rempli d’hypotaxes, qui consiste à utiliser abondamment des procédés de coordination et de subordination, afin d’ordonner la concordance logiques des idées. On peut citer de nombreux connecteurs logiques dans ce texte tels que parce que l3, ainsi l4 ou encore mais L7.

Cette idée est confirmée dans le texte lorsque l’auteur aborde les différences qualitatives, soit des différences d’interprétations il dit « différence qui s’il n’y avait pas l’art resterait le secret éternel de chacun ». Nos différents visions du monde ne sauraient être exprimées sans l’art. L’adjectif éternel montre bien que l’art est l’unique mode de révélation de la sensibilité, sans lequel celle-ci n’est pas possible. En effet la littérature est une ouverture à l’altérité, en ce sens qu’elle me permet de découvrir la sensibilité des autres à travers leurs écrits.

Il s’en suit la phrase « par l’art seulement nous pouvons sortir de nous », cette phrase assez paradoxale selon lequel sortir de nous-même permettrait de mieux se connaître. En effet cette duplication nous place en explorateur de soi, à la recherche de ses impressions sur le monde. Mais cette citation signifie également sortir de notre conception pour explorer celles des autres. Encore une fois les productions artistiques des autres permettent d’envisager ce qui nous entoure différemment, selon la perception d’autrui. L’art est l’essence de la pluralité des visions du monde. Chaque homme est doté d’une sensibilité qui lui est propre et qui influence son appréhension de la vie.

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