Récriture De Marcel Proust à La Recherche Du Temps Perdu

L’idée que tout mon plan ne soit réduit à néant par son manque de discrétion m’avait déjà traversé l’esprit, et les conséquences qui pourraient en découler, bien plus graves en réalité que si je l’avais avoué moi-même à mon père. Mais s’il y a une chose que l’on m’a apprise, aussi bien mes professeurs que tous ces prophètes de Dieu que l’on entend à l’église, c’est que le courage est de se relever à chaque fois qu’on tombe ou qu’on s’égare d’où le fait que j’eusse préféré de jouer aux hommes courageux en me sortant moi-même de ce pétrin. Dès lors, cet ami à qui j’avais tout raconter ne devait succomber à la tentation d’en parler ou d’en souffler mot aux parents. Mais je connaissais bien l’adrénaline et l’angoisse qui accompagnait un homme gardant un lourd secret, surtout quand cet homme avait la fâcheuse habitude d’en dire trop, quoique plus négligeable dans ma situation. Si je partais voir mon ami au moment de son transfert pour m’assurer de son silence et qu’il verrait que j’étais resté sceptique malgré sa promesse l’on se mettrait à me soupçonner, et on me mettrait en garde à vue, cela ne fait aucun doute. Soit ! Dussè-je passer toute une nuit en prison, j’appréciais encore mieux cela. Ce qui m’importait à présent c’était voir mon ami, m’assurer qu’il ne parle pas, j’avais pris trop de risques pour faire marche arrière.

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