Le portrait d'Arrias, Les caractères de La Bruyère
Commentaire de texte : Le portrait d'Arrias, Les caractères de La Bruyère. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 9 Mai 2025 • Commentaire de texte • 771 Mots (4 Pages) • 26 Vues
LA BRUYERE ( 1645-1696)
Le portrait d'Arrias
Les Caractères '' de la société de conversation''
Introduction : La Bruyère, qui connaît bien la Cour ( précepteur du jeune Duc de Bourbon) écrit Les Caractères en 1688.Cette œuvre,, comportant des maximes et des portraits, appartient au mouvement du classicisme. La cour de Versailles sous Louis XIV a été la cible de nombreuses critiques de la part des Moralistes comme La Rochefoucauld dans ses Maximes ou La Fontaine dans ses fables . La Bruyère, moraliste, brosse un portrait d'Arrias, personnage fictif caractérisé par deux défauts majeurs : l'excès, la démesure, ''l'hybris'' ( prononcer Ubris) dans l'Antiquité et le mensonge. Ce personnage vaniteux, menteur, coléreux lorsqu'on le contredit, représente bien la société de son temps, à la Cour. Mais le masque du mensonge tombe, et la vérité triomphe. Paradoxalement, la Bruyère ne décrit-t-il pas, en opposant Arrias à Sethon ,les qualités premières indispensables de ''l'honnête homme'' ?
PORTRAIT D'ARRIAS : MENSONGE ET DEMESURE
Le texte est presque entièrement rédigé au présent de l'indicatif , de vérité générale :'' a, veut, sait, donne, aime'' car ce qui est dénoncé par La Bruyère n'est pas seulement le défaut d'un individu ni de son époque, mais probablement celui de la nature humaine en général. L'emploi répété de l'adverbe superlatif ''tout'' évoque chez Arrias l'excès, la démesure : ''tout lu, tout vu'' ainsi que sa caractérisation ''universel''.La vanité d'Arrias est dénoncée.Le mensonge aussi, par la présence des verbes : ''persuader'', ''il se donne pour tel'', ''mentir'', ''paraître''.La Bruyère montre qu'à la Cour, ''le paraître'' prime sur'' l'être'', le mensonge règne au détriment de la vérité. Sans respect pour son entourage, il se conduit en maître : ''il prend et ôte la parole''.Arrias n'écoute pas ; le sujet de conversation n'est qu'un prétexte pour lui de se mettre en avant ; ce qu'évoque le champ lexical de la parole : ''parole'', ''dire'', ''discourt'', ''dire''. Le mensonge est son domaine et l'excès lui tient lieu de vérité : l'énumération ''régions lointaines, mœurs, femmes du pays, lois, coutumes'' met en évidence la quantité excessive de domaines qu'il prétend connaître. Lorque La Bruyère écrit,à propos des ''historiettes'', : ''il en rit le premier jusqu'à éclater'', l'hyperbole montre la démesure d'Arrias , morale, mais presque physique (gonflé par les mensonges) La Fontaine montre aussi qu'il est un affabulateur, terme moderne péjoratif qui désigne un menteur, quelqu’un qui imagine des histoires qu’il présente comme vraies.
LE MOMENT DE VERITE la situation a changé car Arrias n'est plus seul à parler. Le pronom indéfini ''quelqu'un'' signale l'arrivée d'un second personnage dans la conversation .La mise en doute de ses paroles avec le lexique de l'argumentation:'' contredire'', ''lui prouve nettement'', ''pas vraies'' , au lieu de le stopper, augmente sa capacité à mentir :''il ne se trouble point'', ''prend feu contre l'interrupteur''.Arrias réplique en utilisant des termes à un temps du passé qui se rapprochent d'une recherche : ''appris, ''connais,'' ''interrogé'' et un argument d'autorité , celui de Sethon, ambassadeur de France'', qui serait son ami. Arrias retrouve une certaine assurance : ''il reprenait le fil de sa narration '' ; on peut noter l'idée d'augmentation, d'excès :''avec plus de confiance''. La locution conjonctive ''lorsque'' marque la simultanéité et l'opposition à la continuité du récit d'Arrias. ''lorsqu'un des invités lui dit''. C'est un signal de rupture, qui est aussi le seul passé simple du texte.La phrase finale, rapportée au discours direct, annule le long discours mensonger d'Arrias en quelques mots :'' C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive fraîchement de son ambassade''.
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