LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le Rouge et le Noir, (1830), Stendhal, Livre I, chapitre VI

Commentaire de texte : Le Rouge et le Noir, (1830), Stendhal, Livre I, chapitre VI. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  3 983 Mots (16 Pages)  •  132 Vues

Page 1 sur 16

 Lecture linéaire 12 : Le Rouge et le Noir, (1830), Stendhal, Livre I, chapitre VI, de « Avec la vivacité ... à.

Introduction :

Le Rouge et le Noir de Stendhal semble bien illustrer sa vision du roman comme « un miroir qu'on promène le long d'un chemin ». Ainsi, cette œuvre semble être le reflet de la société du XIXe siècle en France grâce à un réalisme frappant ponctué de « petits faits vrais » et à la complexité des personnages principaux. Publié en 1830, après la révolution de Juillet, ce roman d'apprentissage sous-titré « Chronique de 1830 », peint la situation historique sous la Restauration, caractérisée par une société hiérarchisée et un régime monarchique, à la manière de l'Ancien régime. Il relate l'ascension sociale d'un jeune fils de charpentier, Julien Sorel, grâce à son énergie ambitieuse, mais aussi aux femmes qu'ils côtoient et aux épreuves qu'il surmonte avec intelligence.
Dans l'extrait étudié, le jeune homme timide et ambitieux rencontre pour la première fois celle qui deviendra son amante, Madame de Rênal. Ce passage ouvre le chapitre VI intitulé « l'Ennui ». Sans doute faut- il comprendre ce titre du fait que Julien vient rompre la monotonie de la vie de Mme de Rênal, mariée à un homme à l'horizon borné par la vie bourgeoise de Province qui tient l'argent pour la plus importante des préoccupations. Cette première rencontre est surprenante en ce que le jeune héros apparaît gauche et éloigné des clichés d'un séducteur viril. Et pourtant, c'est bien un coup de foudre qui semble se jouer entre les deux

Problématique :
Comment le jeu sur les différentes focalisations fait-il apparaître toute la subtilité psychologique de la naissance du sentiment amoureux ?

Structure du texte :
Le mouvement du texte peut suivre le découpage en paragraphe. Nous étudierons donc la rencontre entre deux personnages aux qualités bien différentes, la méprise de Madame de Rênal au sujet de Julien qui ne fait qu'accentuer la chute, la surprise de Julien devant l'apparition extraordinaire de Mme de Rênal et enfin les signes et les indices de l’amour naissant
-1 une rencontre entre deux personnages opposés

-2 Le quiproquo de Madame de Rênal au sujet de Julien

-3 Les effets du premier regard de Julien porté sur Mme de Rênal
-4 Les premiers indices d'un coup de foudre par-delà le fossé social

1) une rencontre entre deux personnages opposés :
«Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles »

-complément circonstanciel de manière décrivant les mouvements séduisants de Mme de Rênal. --Champ lexical de la beauté et de l'harmonie entre être et paraître avec « vivacité », « grâce », « naturelles ».


« Quand elle était loin des regards des hommes »
-subordonnée circonstancielle de temps qui vaut aussi comme cause de ses charmes : l'absence de contraintes sociales permet une authenticité qui la rend disponible à l'amour.
-Le narrateur utilise une focalisation omnisciente car il rend compte de l'état habituel de Mme de Rênal grâce aux imparfaits de description « étaient » (1), « donnait » et d'habitude «< était», «< sortait».

« Quand elle aperçut la figure d'un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer »

-subordonnée circonstancielle de temps dont le verbe pivot un verbe de perception à la troisième personne « elle aperçut » qui fait passer en focalisation interne. Julien est regardé à travers les yeux de Mme de Rênal. L'usage du passé simple crée un effet d'accélération dramatique qui met l'accent sur la rencontre entre les deux personnages.

« près de la porte d’entrée » complément circonstancielle de lieu qui place Julien en décalage avec l’action puisqu’il reste à côté de la porte au lieu de se positionner devant »

« la figure d’un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et venait de pleurer »

-groupe nominal dont le noyau « figure » est précisé par complément nom « d'un jeune paysan »: ce qui frappe Mme de R, c'est la fois décalage d'âge et classe sociale avec jeunesse et son rang.

« Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette »

-imparfait de description « était », « avait » permettant dresser le portrait de son habillement.

-La matière de sa « veste » c'est-à-dire en étoffe laine épaisse trahit son origine sociale.

 ->Séparés par la clôture symbolique la d'entrée, la charmante Mme de Rênal est la première à apercevoir l’autre, un jeune paysan endimanché, qu’elle prend d’abord pour un enfant.

2) Le quiproquo de Madame Rênal au sujet de Julien :
« le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d’abord l’idée que ce pouvait une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire »

-toujours focalisation interne de Rênal prend Julien pour une « jeune fille déguisée ».

-Le caractère inhabituel son physique produit immédiatement son effet comme le montre la structure corrélative qui exprime la conséquence : « si...que x2 Le verbe d’état « était » et les intensifs si blanc », si doux caractère androgyne Julien.
-il lui est impossible d'imaginer qu'un individu de sexe masculin puisse avoir une telle apparence de délicatesse, de douceur.

-On comprend par sa réaction qu'elle est assez inexpérimentée, voire naïve, alors même qu'elle est une aristocrate, femme de maire, mariée et mère de famille. Le commentaire du narrateur sur son « esprit romanesque'» souligne sa grande capacité imaginative. Mme de Rênal apparaît comme un être singulier par sa sensibilité et son esprit rêveur. Tout ceci prépare habilement le coup de foudre.

«Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette ».

-La focalisation interne se poursuit avec le verbe de sentiment « elle eut pitié ».

-La première impression de Mme de Rênal provoque chez elle de la compassion, émotion tournée -Le terme « créature » fait de Julien un exemplaire de l'espèce humaine sans que l'on sache en déterminer le sexe car dans un sens rare il désigne un homme et dans un sens usuel une femme. C'est de nouveau le caractère androgyne de Julien qui est souligné.

-L'adjectif « pauvre » prend une valeur hypocoristique, c-à-d affectueuse, par sa proximité avec le groupe verbal lexicalisé « [avoir] pitié ». Mme de Rênal plaint cet être au teint maladif et qui lui apparaît faible et sans défense.

...

Télécharger au format  txt (17.3 Kb)   pdf (77.7 Kb)   docx (14.3 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com