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Le Dormeur du Val, Rimbaud

Commentaire de texte : Le Dormeur du Val, Rimbaud. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2025  •  Commentaire de texte  •  1 258 Mots (6 Pages)  •  4 Vues

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Analyse linéaire n°2 : « Le Dormeur du val » (Les Cahiers de Douai)

Introduction

Vous m’avez demandé d’analyser « Le Dormeur du val » d’Arthur Rimbaud composé en 1870 et inséré dans le 2nd cahier des Cahiers de Douai, 1ère expérience poétique d’un adolescent de 15 ans à travers laquelle il exprime non seulement son désir de liberté physique et morale mais aussi sa volonté de rompre avec la tradition poétique.

Né en 1854, Rimbaud est aujourd’hui encore perçut comme un maître de la poésie moderne et le chantre des émancipations poétiques.

On retrouve dans ce poème ce qui fait l’originalité de Rimbaud, ce mélange d’actualité et d’imitation des poètes influents de son époque. En effet, la figure du soldat mort est récurrente aussi bien dans les arts que, malheureusement, dans le quotidien de Rimbaud dont la résidence jouxte les lignes de front de la guerre franco-prussienne. Enfin, la manipulation du sonnet lui permet de s’adapter à la mode de son temps, et de se contraindre à une forme poétique qui tend vers une chute devenue l’une des plus célèbres de la poésie française.

C’est pourquoi, nous pouvons nous intéresser à la problématique suivante : Comment, dans ce sonnet narratif, Rimbaud mêle-t-il le Beau et le morbide à travers la description d’un soldat à l’agonie ?

Nous aborderons dans un premier temps la nature luxuriante (1er quatrain), puis la découverte d’un soldat inerte (2nd quatrain), ce qui nous conduira à étudier la tension vers la mort qui fait office de chute (tercets).

Développement

  1. Une nature luxuriante (1er quatrain)

L’ouverture du poème par le présentatif « C’est » (v. 1) montre une volonté de description picturale. Dès lors, le poème plante un décor poétique. Il s’agit d’une sorte de situation initiale qui installe une atmosphère idyllique par la coloration du texte.

Le « trou de verdure » évoque un havre de paix qui s’anime progressivement par la présence des 4 éléments naturels : l’eau « chante une rivière » (v. 1), l’air « follement »       (v. 2), le feu « soleil » (v. 3), et la terre « petit val » (v. 4). La personnification de ces éléments évoque la vie de la nature.

Le tableau est également celui d’un paysage lumineux avec un champ lexical de la lumière : « D’argent » (v. 3), « soleil » (v. 3), « Luit » (v. 4) « rayons » (v. 5). Les 2 enjambements présents au vers 3 et 4 participent d’ailleurs à mettre en valeur cette lumière omniprésente.

Enfin, le vers 4, grammaticalement symétrique au vers 1, clôt la description par une métaphore permettant d’évoquer la nature comme un tout caractérisé par la conjugaison harmonieuse des éléments naturels.

La chaleur ressentie lors de la lecture de ce quatrain résulte d’un réinvestissement de nombreux procédés poétiques tels que les rimes internes, les figures de styles et la versification.

À travers ce quatrain, Rimbaud cherche à imposer une nature personnifiée par des verbes d’action (« chante », « accrochant », « luit », « mousse ») et des sentiments (« fière »).

La richesse de cette nature est confirmée par la profusion d’un champ lexical luxuriant.

  1. Présentation d’un soldat inerte (2nd quatrain)

Le 2nd quatrain s’oppose au premier par l’antithèse entre le mouvement incessant de la nature et l’immobilité parfaite du personnage, introduit par le groupe nominal « Un soldat jeune » (v. 5).

Le vers 5, héritier du trimètre romantique par un decrescendo déguisé, permet de lancer l’assonance en [ou] et de cacher la couleur verte dans « ouverte », évoquée dans la suite du texte par « cresson », « herbe » et « vert ».

Le vers 6 présente un hypallage avec l’association des termes « cresson bleu ». Celui-ci nous indique d’ailleurs que le dormeur n’est pas au pied d’un arbre, comme le représente Gustave Courbet dans son tableau L’Homme blessé, mais a littéralement la tête dans l’eau, posture rappelant celle d’Ophélie dans les Cahiers de Douai. De plus, l’association du vert et du bleu, suggérée par cet hypallage, possède une symbolique mortuaire et maladive.

Le vers 7 débute par le rejet « Dort »,  procédé insistant sur le sommeil du soldat.

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