L’Avalanche de Thierry Mertenat
Dissertation : L’Avalanche de Thierry Mertenat. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Binsabine • 13 Mai 2025 • Dissertation • 2 301 Mots (10 Pages) • 28 Vues
Sabine Müller Littérature romande Printemps 25
Biographie de l’auteur
Thierry Mertenat est né en 1959 à Bienne. Il a passé son enfance dans le Jura, puis a décidé de poursuivre des études de lettres aux universités de Neuchâtel et de Genève. Aujourd’hui, il est journaliste pour la presse écrite et écrivain, après avoir été journaliste culturelle pendant quinze ans. Il travaille à la Tribune de Genève comme chef de la rubrique culturelle, où il est spécialisé dans les faits divers, et il est également formateur au Centre romand de formation des journalistes (CRFJ). Il a reçu le prix Berner Zeitung en 2008 ainsi que le prix SUVA des médias.[pic 1]
À ce jour, il compte huit publications :
- Traces : 109 créateurs jurassiens (1996)
- Levées de corps (2008)
- La Vie secrète du Diogène (2009)
- Chroniques de la violence conjugale (2011)
- Les Feux de l’action : En immersion chez les pompiers (2016)
- Dehors : Journal d’un localier (2019)
- Quinze (2020)
- L’Avalanche (2022)
Résumé et présentation de l’œuvre
Dans le premier chapitre, l’auteur partage plusieurs courts récits qui sont à la fois personnels et professionnels. Il raconte sa vie de journaliste local, souvent confronté à des réflexions intimes et des faits divers tragiques, comme des meurtres, des accidents ou des agressions (Menottes, Scellés). Il parle aussi de sa relation avec la nature et les animaux comme dans Otto, Zoo ou Héronnière, en montrant une grande sensibilité. Le narrateur observe les gens et les lieux avec attention, parfois avec tendresse, parfois avec un regard critique. Il y a aussi des réflexions sur la solitude, la peur, la mort, mais aussi sur le métier d’écrire, qu’il pratique souvent la nuit (Feu). Il montre les émotions qu’il ressent dans son travail, sans les cacher, et cela rend son témoignage très humain. Même si les histoires se passent dans une petite ville, elles parlent de sujets universels. Le style mélange des descriptions précises, des souvenirs, et des pensées intimes. L’auteur semble aimer ce qui est simple et proche, et il essaie de comprendre la complexité de la vie à travers les détails du quotidien.
Dans le deuxième chapitre, le narrateur retourne dans sa maison familiale, chez sa mère, sans l’avoir prévenue. Il l’observe en train de lire les avis de décès, une routine révélant son rapport au temps qui passe et à la disparition de ses contemporains. Sa mère, ancienne enseignante respectée, continue à recevoir des visiteurs qui viennent se confier, comme dans un cabinet de psychanalyse. Le narrateur, lui, reste plus discret, gardant ses propres douleurs pour l’écriture. Cette maison devient un lieu de transmission de mémoire, où les récits se construisent dans un cadre intime. Il y évoque également la mort de sa tante, de son oncle et de ses grands-parents, en décrivant les rituels familiaux autour des funérailles. Chaque disparition devient l’occasion d’un travail d’écriture : hommages, éloges, souvenirs et objets funéraires nourrissent sa réflexion sur le deuil. Ce retour aux morts de la famille réveille aussi l’enfant qu’il a été, celui qui a appris à nommer la douleur, à l’écrire, et à en faire une matière journalistique. Le chapitre lie ainsi mémoire familiale et vocation professionnelle, dans une continuité sensible entre vie privée et écriture publique.
Dans ce troisième chapitre, l’auteur Thierry Mertenat raconte l’événement tragique de l’avalanche qui a causé la mort de son père et de plusieurs élèves. Il commence par décrire l’arrivée des secours, les recherches difficiles dans la neige, et l’intervention des chiens d’avalanche. Il parle aussi de la violence de la catastrophe et de la manière dont les corps ont été retrouvés.
Ensuite, il évoque les moments forts du deuil : l’annonce de la mort, la cérémonie à l’église, le convoi funèbre et les hommages officiels. À travers les souvenirs, les photos, les lettres et les témoignages, l’auteur cherche à reconstruire l’image de son père. En tant qu’enfant, il vit la douleur de façon silencieuse, à travers l’insomnie, les cauchemars et une grande solitude.
Ce chapitre est un mélange d’émotion personnelle et de mémoire collective. Il montre comment la perte du père marque toute une vie, et comment écrire permet de garder vivant un lien familial et affectif très fort.
Traitement et genre d’archive
Dans L’Avalanche, Thierry Mertenat raconte l’histoire de la mort de son père, tué dans une avalanche en 1962. Pour construire ce récit, l’auteur utilise plusieurs types d’archives différentes. Ce ne sont pas seulement des documents officiels, mais aussi des objets, des souvenirs, des photos ou des lettres. L’archive a une importance primordiale dans ce récit puisqu'elle permet de faire revivre le passé et de recontruire une mémoire familiale.
Parmi les types d’archives, on trouve des articles de journeaux, qui ont été publiés après l’accident. Il y a aussi des photos en noir et blanc, des lettres que le père a écrits à sa mère, des objects personnels (chaussettes, masque mortuaire). L’auteur parle aussi d’albums de famille et de témoignages oraux qu’il a recueillis plus tard. Tous ces éléments sont des preuves du passé. Mais ce ne sont pas des archives n’importe lesquelles étant donné qu’elles provoquent souvent une émotion forte chez l’auteur.
Les archives ont comme rôle primordiale celui de permettre à l’auteur de reconstruire le passé et surtout l’image de son père. Thierry avait que 2 ans au moment de sa mort, donc il n’a presque pas de souvenirs ou que des souvenirs floues. Les archives deviennent alors un moyen pour connaître son père et son histoire. À travers elles, il comprend peu à peu qui était cet homme : un enseignant, un militaire, un sportif, mais aussi un mari, un père, un camarade. Les archives ont aussi l’utilité de lier les générations : l’auteur veut transmettre cette mémoire à ses propres enfants. Pour cette raison il retourne avec eux à Leysin, sur la piste là où tout s’est passé. Au final, les archives peuvent aussi avoir une valeur de transmission familiale.
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