En quoi l'incipit de Bel ami est une satire du journalisme

Peindre la réalité de leur temps et démonter les mécanismes de économiques et sociaux qui conduisent un individu à la réussite ou à l’échec a été le travail de beaucoup d’écrivains de mouvement réaliste. Plusieurs auteurs comme Guy de Maupassant s’y sont attelés en utilisant des descriptions minutieuses et un lexique très précis pour donner au lecteur une forte impression de réalisme. Guy de Maupassant auteur du XIXème siècle s’est souvent inspiré de ses propres expériences professionnelles pour écrire ses récits. En appliquant ses connaissances dans le domaine du journalisme il fait une satire des pratiques journalistiques dans son œuvre Bel Ami, un roman d’apprentissage réaliste et initiatique écrit en 1865 qui raconte l’histoire de Georges Duroy, un homme séduisant et opportuniste, dans le Paris du XIXème siècle, qui utilise son charme pour gravir l'échelle sociale en se servant du journalisme et de ses relations amoureuses. Le texte proposé se situe au chapitre IV de la première Partie. Georges Duroy assiste à une leçon de reportage donnée par Saint Potin, un reporter expérimenté au Journal La Vie Française. Ce passage met en lumière la naïveté de Duroy et expose les pratiques cyniques du journalisme de l'époque, soulignant ainsi les thèmes de manipulation et de corruption dans le monde médiatique. Dès lors, il parait légitime de s’interroger en quoi ce texte est une satire des pratiques journalistiques ? Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps la représentation d'un héros encore naïf, Georges Duroy, et dans un deuxième temps celle de Saint Potin en tant qu'initiateur cynique et malhonnête.

Georges Duroy, protagoniste en quête d'ascension sociale, incarne l'aspiration à la réussite professionnelle. Sa naïveté initiale se manifeste dans sa bonne volonté de s'intégrer au milieu journalistique, révélant ainsi la fragilité morale du héros face aux enjeux du journalisme.

Dès le début, on nous présente une scène didactique dans laquelle la naïveté de Duroy est remarquable, il est en phase d’apprentissage, il souhaite impressionner Saint Potin en payant les « consommations » et faire un travail correct en voulant interviewer les deux ambassadeurs « nous avons deux nobles seigneurs à visiter » l’emploi du verbe « avoir à » de la part de Duroy montre une obligation qu’il est prêt à obéir faisant sorte de sa bonne volonté et « nobles seigneurs » montre le respect envers son métier à différence de Saint Potin qui va leur traiter par leurs origines en utilisant le pronom démonstratif « ce » « ce chinois et à cet indien » de façon péjorative ; Saint Potin fait comprendre à Duroy qu’il n’a pas l’intention d’effectuer son métier.

Tout au long du texte, on peut remarquer que Saint Potin fait un long Discours sans être interrompu par Duroy « vous êtes encore naïf… quand on est pratique » ceci montre que Duroy est un apprenti soumis aux enseignements de son maitre, Saint Potin se montre très supérieur à son élève en lui montrant qu’il ne lui servait à rien « je n’ai pas besoin de vous, moi ». « Duroy demanda » Maupassant présente dans cette phrase à Duroy comme un élève à la recherche des connaissances. « Mais il me semble que ; ça doit » avec cette façon de s’exprimer l’auteur représente Duroy comme « le compagnon

...