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Commentaire littéraire Bel –Ami de Maupassant/ INCIPIT

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Par   •  3 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  916 Mots (4 Pages)  •  179 Vues

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Commentaire littéraire Bel –Ami de Maupassant/ INCIPIT

Problématique proposée : En quoi cet incipit est-il annonciateur du destin du personnage ?

  1. Un incipit in « medias res »
  • Un cadre réaliste
  • Un narrateur omniscient
  • Un portrait en mouvement

  1. Un incipit proleptique
  • Une situation financière précaire
  • Un personnage fier
  • Un portrait sans complaisance

Développement de la deuxième partie

Cet incipit « in medias res » porte en lui-même les prémices du destin de Georges Duroy.

Tout d’abord, si le cadre réaliste est bien posé dès les premières lignes on note d’emblée l’omniprésence de l’argent . Dès la ligne 1, « la monnaie de sa pièce de cent sous » , il est question de comptes quasi-mathématiques associés à la situation du personnage. Ces mentions, que l’on pourrait qualifier de naturalistes tant elles sont scientifiquement précises, se poursuivent tout au long de cet incipit . Ligne 8, on note la mention « à prix fixe » au sujet de la « gargote » , et entre les lignes 10 et 15, la focalisation interne nous permet d’assister au calcul arithmétique de Georges Duroy , quant à la teneur de sa bourse en cette fin de mois de Juin : « deux dîners ou deux déjeuners….vingt-deux sous au lieu de trente… ». Le verbe « réfléchir » ainsi que l’utilisation du conditionnel à valeur de futur du passé, nous indiquent que le héros s’adonne à de savants calculs du fait de sa situation plus que précaire. On notera encore le champ lexical de l’argent ou des finances à la ligne 23 con cernant le prix de son « complet » qui coûtait « soixante francs ».

Quoique dans une situation financière fragile, le personnage n’en est pas moins fier et sûr de lui . Sa démarche et son attitude montrent qu’il est prêt à tout pour sauver les apparences. Il adopte donc une démarche fière et ses gestes trahissent la confiance qu’il accorde à son image, comme en témoigne l’accumulation de verbes à la ligne 3 « il cambra sa taille, frisa sa moustache et jeta un regard rapide ».Ses gestes semblent familiers, calculés et sans doute conditionnés par son passé de militaire. La comparaison ligne 18 « il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards, la poitrine bombée » achève de convaincre le lecteur que si Georges Duroy n’a plus un sou , il continue d’être fier de sa personne. Il est d’ailleurs conscient de l’effet qu’il produit sur les clients du restaurant , notamment les femmes, à travers l’énumération de celles-ci , lignes 6 à 8 : « trois petites ouvrières, une maîtresse de musique et deux bourgeoises avec leurs maris ». C’est aussi un séducteur sans scrupule, comparé à un chasseur, ainsi que le suggère la comparaison « comme des coups d’épervier ». La misère relative qui  le caractérise ne semble pas freiner notre homme bien décidé de continuer à séduire et à profiter des plaisirs qu’il s’octroie : « son grand plaisir des nuits »

Le fait est que le narrateur dresse de son héros un portrait sans complaisance .La dernière phrase de cet extrait , qui le compare au « mauvais sujet des romans populaires », l’assimile plutôt à un anti-héros. Cette façon de le désigner agit comme un déclassement. A y regarder de plus près on voit rapidement , dès les premières lignes que le narrateur porte un regard dévalorisant sur Georges Duroy. En effet , quand les femmes portent un regard sur lui, celles-ci sont décrites de manière péjorative : « «entre deux âges » , c'est-à-dire plus très jeune, « mal peignée , négligée, chapeau poussiéreux, robe de travers ».. Ce regard un peu moqueur se poursuit dans la description de sa démarche ligne 18 « les jambes un peu entr’ouvertes » doublée de la comparaison « comme s’il venait de descendre de cheval », sauf qu’il n’a plus de cheval ! Puis le regard du narrateur se durcit encore dans ce portrait en action, avec des verbes et des et adverbes qui ne cachent pas la brutalité du personnage entre les lignes 19 et 21 : « il avançait brutalement , heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route, battait le pavé de son talon ». On notera également , dans le même registre, une gradation« il avait l’air de toujours défier quelqu’un, les passants, les maisons, la ville entière ». Cette montée en puissance de violence sans raison est le témoin d’un caractère excessif  et l’oxymore « élégance tapageuse » trahit un personnage ambivalent , à double tranchant .

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