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Résumé, analyse et commentaire du roman Bel-Ami de Guy de Maupassant

Mémoire : Résumé, analyse et commentaire du roman Bel-Ami de Guy de Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2015  •  2 118 Mots (9 Pages)  •  1 592 Vues

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RÉSUMÉ DE BEL AMI

Fils de paysan, ancien sous-officier dans un régiment de hussards, Georges Duroy est venu chercher fortune à Paris. Employé depuis six mois dans les bureaux des Chemins de fer du Nord, sans le sou, il songe à se faire écuyer lorsqu’il rencontre un ancien camarade d’armée, Charles Forestier, devenu rédacteur à La Vie française, le journal du banquier juif Walter. Invité à dîner par Forestier, qui le présente à Walter, l’ancien militaire entame sou éducation mondaine et professionnelle : il doit remettre dès le lendemain une chronique sur les souvenirs rapportés de son aventure durant la campagne d’Algérie. Devant l’angoisse de la page blanche, il songe à demander l’aide de Forestier qui le renvoie à... sa femme. Stupéfait, il découvre que Madeleine, une belle intrigante, rédige les papiers de Charles. Mais Madeleine ne se contente pas de le lancer dans la carrière, elle lui recommande aussi Clotilde de Marelle, une femme délaissée qui devient vite sa maîtresse. Et c’est la fille de Clotilde, Laurine, qui le baptise du joli surnom de « Bel- Ami ». Incapable de satisfaire à la frénésie de dépense de sa maîtresse, Duroy se laisse entretenir, acceptant que Clotilde loue un meublé pour leurs rendez-vous et qu’elle glisse dans sa poche des pièces de vingt francs. Après une rupture brutale avec Mme de Marelle, ulcérée de sa liaison avec une prostituée des Folies-Bergère, Georges tente de séduire Madeleine, qui décline ses hommages et lui recommande de faire la cour à Madame Walter. Charmée, celle-ci le reçoit dans son salon et lui fait obtenir la place de chef des échos au journal. Sans illusions désormais sur les dessous de la bonne société, Georges reprend sa liaison avec Clotilde et devient même l’ami de M. de Marelle.

De plus en plus cynique, Bel-Ami se fait appeler Du Roy de Cantel pour épouser Madeleine, devenue subitement veuve, et prend la place de Forestier au journal comme dans son lit. Mais, devenu le double du défunt, jusque dans les infidélités de sa femme, Bel-Ami est rongé par la jalousie et par une ambition sans bornes. Lorsque Madeleine hérite de plus d’un million de francs du comte de Vaudrec, Georges lui en extorque la moitié. Convoitant la fortune de son patron, il séduit d’abord Mme Walter qui lui révèle comment son mari et le ministre des Affaires étrangères, Laroche-Mathieu, l’ont manipulé : après lui avoir fait répandre la rumeur d’une politique de non-intervention en Afrique du Nord, les deux compères ont racheté à bas prix les titres de l’emprunt du Maroc ainsi dépréciés, pour les revendre très cher après la colonisation. Sans scrupules, Bel-Ami accepte que Mme Walter, qu’il vient pourtant d’abandonner, le fasse bénéficier de ce tripotage boursier. Il se fait ensuite aimer de sa très jeune fille, Suzanne. Après avoir surpris Madeleine en flagrant délit d’adultère avec Laroche-Mathieu, il la contraint à accepter le divorce et enlève Suzanne pour obliger Walter, désormais riche à millions, à la lui donner en mariage. Le roman s achève sur le triomphe du parvenu, devenu le baron Du Roy, prêt à se lancer dans une carrière politique après avoir fait tomber le ministre.

I - PORTRAIT D’UN ARRIVISTE

Bel-Ami , un nouveau Rastignac

« il fallut, écrit Louis Forestier dans sa Préface au roman, trente ans à Jeanne pour toucher le fond de la désillusion, il n’en faut que trois à Georges pour atteindre le sommet de la réussite... » Cette différence de trajectoire et de tempo mire les intrigues et les héros des deux premiers romans de Maupassant, comme si nous étions passés du même coup d’un modèle flaubertien à-un modèle balzacien, donne la mesure du nouveau projet du romancier. Il en fera lui-même le résumé en se défendant des critiques soulevées par le « scandale » de la parution de son ouvrage « J’ai voulu simplement raconter la vie d’un aventurier pareil à tous ceux que nous coudoyons chaque jour dans Paris... »

Affamé d’argent », mais surtout de pouvoir et de réussite sociale, Georges Du roy apparaît bien comme le lointain cousin du Rastignac de La Comédie humaine, mélange d’ambition et de cynisme de séduction et d’intelligence manipulatrice, transporté au fil du récit jusqu’ à l’apothéose narcissique : « il ne voyait personne, il ne pensait qu’à lui. »

Des chiffres et des lettres...

Deux éléments concrets illustrent l’irrésistible ascension du personnage. Les chiffres d’abord : si le roman s’ouvre par une longue scène (voir lecture méthodique de Bel-Ami) OÙ Duroy rumine son infortune qui le laisse sur le pavé de Paris avec seulement « trois francs quarante » en poche; nous le quitterons avec l’évocation par Maupassant des 500 000 francs d’héritage et des 70 000 francs de gains en bourse qu’ il a accumulés pour se lancer à la conquête d’autres bonnes fortunes dans le monde de la politique.

Des lettres ensuite: celles qui matérialisent dans l’évolution de son nom la métamorphose de son statut social. L’ancien sous-officier Duroy, entre-temps surnommé « Bel-Ami », gagne sa place dans le «beau monde» sous l’appellation de «baron Georges Du Roy de Cantel », comme si la boursouflure du nom métaphorisait celle des appétits et des triomphes...

Une ombre au tableau

Toutefois, le pessimisme critique de Maupassant ne laisse pas sans ombre cette ascension fulgurante. Un personnage secondaire, le poète et artiste Norbert de Varenne, délivre à Duroy lui-même un message ravageur pour ses ambitions: «il arrive un jour, voyez-vous et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c’est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu’on regarde c’est la mort qu’on aperçoit» (chap. I, 8). En le quittant, Duroy aura l’impression d’avoir « vu un trou plein d’ossements »... Et ce trou noir au cœur du livre demeurera comme une sorte de menace planant au-dessus de la valse des illusions et des corruptions.

II- LE ROMAN DES CORRUPTIONS

Roman de mœurs au réalisme décapant, tableau critique d’une société et d’une actualité cette fois résolument contempOraine5 Bel-Ami explore les arcanes d’une nouvelle « comédie humaine » des années î 880. Parmi les cercles et milieux traversés par le héros et sur lesquels s’exerce le regard caustique du romancier, on retiendra principalement:

— l’univers corrompu des milieux politiques et du pouvoir. Maupassant n’a pas hésité à nourrir

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